Doc/voyage Suzuki GSX-S1000GX : En passant par la Lorraine …
Dernièrement en fouillant dans un tiroir, je tombe sur un coffret cadeau. Vous savez, le genre de truc que vous recevez pour votre anniversaire et qui vous donne la possibilité de réaliser une expérience innovante ou un petit resto.
Finalement, je découvre que ce box me donne accès à une nuit d’hôtel en demi-pension. Oh la bonne surprise. Je viens justement de garer la Suzuki GSX-S1000GX dans mon garage. Une opportunité comme celle-ci ne se refuse pas. De plus, ma moitié est en train de roder sa nouvelle moto en vue de nos prochaines vacances cet été. Ni une ni deux, après une exploration minutieuse des établissements disponibles via le site web du box cadeau, notre choix se porte sur un petit hôtel sympathique situé en France, à moins d’une vingtaine de kilomètres de Nancy.
Double raison
Nancy, vous connaissez ? Cette ville que l’on contourne gentiment après Metz en venant du Grand-Duché de Luxembourg pour descendre en vacances. On ne s’y arrête jamais, mais depuis des années, on me vante la beauté de sa célèbre place Stanislas. Cette ville est également située en plein centre du Parc naturel régional de Lorraine. Deux bonnes raisons pour explorer le coin autour de notre hôtel situé à Méréville. Au programme donc, mini trip de deux jours en Lorraine.
Étape de liaison
Nous démarrons le premier jour en ralliant rapidement la ville de Sedan par la A304 et la A34. Deux grands axes routiers qui n’ont aucun intérêt hormis de gagner du temps. La Suz est déjà à son avantage, avec plus de 150 ch, son gros quatre-cylindres gavé ne demande qu’à s’exprimer. Et comme la protection offerte contre le vent est assez bonne, il faut sans cesse que je surveille ma vitesse de croisière. Au bout d’un moment, j’active le régulateur de vitesse pour penser à autre chose. Dommage que les rétroviseurs vibrent et empêchent de voir bien clair à l’arrière. Que diable, je dois vérifier que ma femme me suit comme une ombre. Mais heureusement, au bout d’une bonne heure de route, nous dépassons Sedan pour partir en direction de Verdun et quitter enfin les grands axes.
La départementale 964 est sympa et nous offre de beaux paysages souvent vallonnés. C’est vrai que nous suivons le cours de la Meuse. D’ailleurs, le nom de plusieurs villages traversés se termine par ‘sur Meuse’. Apparemment cette région est également reliée au monde brassicole car à Stenay, il existe un musée de la bière installé dans l’ancien magasin aux vivres de la citadelle de Stenay, transformé en malterie au 19ème siècle. Malheureusement nous manquons aujourd’hui de temps pour nous y arrêter. Ce sera pour une prochaine fois, sans doute.
Agréable à vivre
Verdun résonne dans notre mémoire comme étant le cadre d’une bataille sanglante de la première Guerre mondiale. C’est une destination qui demande à elle seule plus d’une journée de visite. Petite parenthèse dans le contexte actuel que nous vivons, où l’on parle tous les jours de conflits pas toujours très loin de chez nous. Une piqûre de rappel serait nécessaire pour certains avec la visite de cette région, qui reste avant tout un lieu de mémoire important. Au-delà de cela, la petite ville de Verdun, en bord de Meuse, est un endroit qui semble agréable à vivre.
Après un pique-nique en bord de route, nous repartons prestement pour nous diriger vers le Parc naturel régional de Lorraine. Plus exactement sa partie occidentale. Le parc est divisé en deux régions bien distinctes séparées par le sillon mosellan Metz/Nancy. Nous ne visiterons pas la partie orientale par manque de temps. Par contre, nous entrons dans la partie ouest via le département de la Meuse que nous avons commencé à traverser un peu avant Stenay. La GX ronronne gentiment. Tout en souplesse, le moteur accepte de tourner à 2.000 tr/min sur le dernier rapport lorsque la limitation de vitesse se fige à 50 km/h. Nul besoin de rétrograder même si le quickshifter est d’une facilité déconcertante aussi bien pour monter que pour descendre les rapports.
Côtes après Meuse
Il suffit ensuite d’actionner la poignée de gaz progressivement pour revenir à la vitesse maximum autorisée de 90 km/h. C’est important de le signaler car nous allons également passer durant ces deux journées dans les départements de Meurthe-et-Moselle et de Moselle où l’ancienne règle en matière de vitesse subsiste avec 80 km/h sur les axes secondaires. Et comme toujours, vous n’êtes pas toujours informés lorsque vous quittez un département pour un autre. Bref, la prudence reste de mise. Pour l’instant, nous longeons les côtes de Meuse sur notre droite, caractéristiques de cette région parsemée de cuestas qui constituent en partie le relief de la Lorraine. Après les villages ‘sur Meuse’ de tout à l’heure, voici les villages ‘sous-les-Côtes’.
Montsec
À notre gauche s’ouvre la plaine de la Woëvre avec le Lac de Madine et au loin on distingue vaguement de petites collines. En arrivant à proximité du lac, je remarque qu’une sorte de bâtiment culmine au sommet de la colline la plus proche et cela m’intrigue. Quelques kilomètres plus loin, un panneau signale la butte de Montsec. Nous changeons d’itinéraire pour suivre cette direction qui nous amène finalement au sommet de cette butte à 375 mètres d’altitude. Et le bâtiment observé précédemment est en fait le Monument de Montsec. Constitué d’une grande rotonde à colonnades, il commémore un épisode de la Première Guerre mondiale. La réduction du saillant de Saint-Mihiel par les troupes américaines en automne 1918. C’est un endroit à la fois magnifique par les paysages qu’il offre au loin et empreint d’émotions par les faits qui s’y sont déroulés. Cet endroit est géré par l’ABMC.
L’American Battle Monuments Commission est une agence gouvernementale américaine qui gère une série de monuments et cimetières à l’endroit où des troupes américaines sont intervenues durant différents conflits. Comme par exemple, le cimetière de Colleville-sur-Mer au-dessus de la tristement célèbre plage d’Omaha Beach dans le Calvados. C’est là qu’avaient été tournées les scènes de début et de fin du film « Il faut sauver le soldat Ryan ». Toujours parfaitement entretenus, ces lieux chargés d’histoire sont un témoignage d’une époque que l’on voudrait révolue. Pour compléter notre visite, on nous signale qu’à quelques kilomètre de là se situe le cimetière américain de Saint-Mihiel.
Madelaines
Nous n’avons pas le temps d’y passer aujourd’hui, par contre, demain ce sera possible. Après ce petit détour improvisé, nous reprenons notre itinéraire initiale pour rejoindre Commercy. Cette sous-préfecture du département de la Meuse est considérée comme le berceau de la fameuse madeleine. Vous savez, ce petit gâteau succulent en forme de coquillage qui a fait le bonheur d’un certain Marcel Proust. Et comme nous sommes curieux mais également gourmands, nous avons programmé un petit arrêt à « La Boîte à Madeleines » où l’on peut observer la fabrication et surtout déguster des madeleines.
Mais l’heure tourne, et nous devons reprendre la route. Cette-fois, nous nous dirigeons vers Toul en traversant une partie du vignoble des Côtes-de-Toul. Nous entrons par la même occasion dans le département de Meurthe-et-Moselle. Après la Meuse, place à la Moselle. Cette rivière célèbre pour ses vins, a la particularité de faire un crochet par la ville de Toul avant de reprendre son cours normal en direction du G-D de Luxembourg et de l’Allemagne. Un dernier arrêt devant la Cathédrale Saint-Étienne s’impose avant de terminer notre étape du jour à Méréville en bordure de la Moselle. Notre hôtel nous attend et nous allons pouvoir y prendre un excellent repas arrosé, devinez par quoi ? Un excellent gris-de-toul.
Nancy
Après une bonne nuit de repos et un excellent petit déjeuner, nous démarrons pour une courte étape de vingt minutes vers la place Stanislas de Nancy. On nous a tellement parlé de celle-ci qu’il aurait été inconcevable de ne pas là visiter. Et nous n’avons pas été déçus. Faisant partie d’un projet urbain ambitieux initié par Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne, duc de Lorraine et surtout beau-père du roi de France Louis XV, cette place vaut le coup d’œil. Comme la place de la Carrière, juste à côté. C’est un endroit charmant en plein centre-ville ou l’on trouve également un espace vert avec le parc de la Pépinière. Il nous faudrait plus d’une matinée pour tout visiter mais ce n’est qu’un au revoir. Nous y reviendrons certainement.
Moment de recueillement
Remontant un peu le cours de la Moselle, nous bifurquons ensuite vers le nord-ouest pour rejoindre Thiaucourt-Regniéville. C’est à côté de ce village que se trouve le cimetière américain de Saint-Mihiel que nous nous somme promis de visiter la veille. Mais avant cela, nous traversons cette belle région trop méconnue qu’est le Parc naturel régional de Lorraine. Les paysages sont variés et les routes sont en très bon état. En parcourant les allées qui bordent les tombes de ces américains tombés au nom de la folie humaine, on remarque qu’à côté de certaines d’entre elles se trouvent un petit écriteau. Celui-ci relate l’histoire du soldat qui repose à côté. Au bout du cimetière on peut voir au loin le Monument de Montsec qui se trouve à 10 kilomètres à vol d’oiseau.
C’est d’ailleurs dans cette direction que nous allons maintenant pour rejoindre Saint-Mihiel en contournant le Lac de Madine par le nord. Nous profitons toujours d’une belle météo pour de nouveau pique-niquer en bordure de Meuse. Ensuite, nous quittons définitivement le Parc de Lorraine et remontons vers l’Argonne. C’est également une belle région avec des routes aussi variées que les paysages qui les entourent. Après un dernier arrêt à Sainte-Menehould principale localité de l’Argonne, nous rejoignons la A34 remontant de Reims vers la Belgique. Finalement nous refaisons le plein de carburant à Couvin. Ce qui est toujours plus intéressant que de le faire en France, où l’or noir reste plus cher.
Bilan
De retour à la maison, je constate que le tableau de bord de la Suzuki indique une distance totale parcourue de 670 kilomètres avec une consommation moyenne de 5,5 L/100 km. Un seul ravitaillement a été nécessaire durant notre voyage en sachant que nous avions fait le plein de nos réservoirs le premier matin en passant par Couvin. L’écran TFT couleurs de la GX indique encore 10:24 pour le temps de conduite total et une vitesse moyenne de 63 km/h. Enfin, l’autonomie affichée est de 327 km. Pour ce minitrip, j’ai sélectionné et gardé le mode de conduite B – que l’on peut considérer comme le road – moins agressif que le A (le plus sportif) et surtout plus dynamique que le C – considéré comme le mode pluie. Concernant le réglage électronique des suspensions, pour l’hydraulique j’ai opté pour le mode S (pour Soft) afin de privilégier le confort. Pour la précharge : pilote + valises. Le dernier réglage concerne le contrôle de traction qui est toujours resté sur le numéro 4.
Une bonne affaire
La Suzuki GSX-S1000GX a été une excellente compagne de route. Pas trop encombrante pour une moto de cette cylindrée, elle possède assez de puissance pour vous catapulter sur la Lune. Son confort est correcte et j’ai apprécié de pouvoir poser les deux pieds bien à plat sur le sol à l’arrêt avec mon mètre septante. Les deux valises fournies d’origine possèdent le volume adéquat pour voyager. En chipotant un peu, je trouve dommage de ne pas disposer de poignées chauffantes sans passer par la case option. Mais pour un tarif de 17.599 €, elle reste une bonne affaire compte tenu de ses prestations, ses équipements et son package électronique à la pointe.
Données techniques : Suzuki GSX-S1000GX
MOTEUR | |
Type | quatre cylindres en ligne à refroidissement liquide, DACT |
Cylindrée | 999 cc |
Alésage x course | 73,4 x 59 mm |
Soupapes/cylindre | 4 |
Taux de compression | 12,2 :1 |
Alimentation | injection électronique |
Boîte de vitesses | à 6 rapports |
Embrayage | multidisque en bain d’huile |
Transmission finale | chaîne |
PRESTATIONS | |
Puissance maximum | 152 ch (112 kW) @ 11.000 tr/min |
Couple maximum | 106 Nm @ 9.250 tr/min |
ÉLECTRONIQUE | |
Moteur | Modes de conduite, régulateur de vitesse, low rpm assist |
Partie-cycle | Contrôle de traction, quickshifter, ABS, contrôle de wheeling, Roll Control, contrôle de couple, contrôle de stabilisation |
PARTIE-CYCLE | |
Cadre | Périmétrique en aluminium |
Suspension avant | fourche inversée de 43 mm |
Options de réglage | entièrement réglable électroniquement |
Suspension arrière | mono-amortisseur |
Options de réglage | Entièrement réglable électroniquement |
Débattement av/ar | 150 mm / 150 mm |
Frein avant | deux disques Brembo de 310mm, étriers radiaux Brembo Monobloc à 4 pistons |
Frein arrière | un disque Nissin de 220mm, étrier simple piston |
Pneumatique av/ar | 120/70ZR17, 190/50ZR17 |
DIMENSIONS & POIDS | |
Empattement | 1.470 mm |
Angle de chasse | 25,5° |
Chasse | 97 mm |
Hauteur de selle | 845 mm |
Réservoir | 19 litres |
Poids TPF | 232 kg |
PRIX | |
à partir de | 17.599 euros |