Essai exclusif Royal Enfield Shotgun 650
Vous vous souvenez des eighties ? Non ? Tant mieux. Car c’est tout un art d’expliquer comment qualifier d’âge d’or une décennie caractérisée par les épaulettes, les cravates et le groupe Modern Talking. Chacune des caractéristiques susmentionnées suffit à donner à toute personne sensée des crampe dans le bas-ventre – ou juste en dessous.
Texte : Thierry Sarasyn
Les temps changent
On l’oublie souvent aussi : à cette époque dans le secteur de la moto, les customs de moyenne cylindrée avaient la cote. La Yamaha Virago peut être considérée comme l’équivalent sur deux roues du mauvais goût qui a caractérisé les années 1980. Dans son sillage, on trouvait également une gamme de customs comme la Suzuki Intruder, la Honda Shadow et, au secours, la Suzuki Savage et la Kawasaki LTD.
Mais les temps changent – heureusement – et les motos aussi. Il existe désormais des customs de moyenne cylindrée que nous considérons sans hésitation comme hautement recommandables. Et Royal Enfield rejoint le club très fermé des customs de moins de 700 cm3 qui ont une chouette allure et une bonne tenue de route. C’est l’une des raisons pour lesquelles 2024 pourrait être une très bonne année pour Royal Enfield. Avec la Shotgun 650, la marque indienne lance un nouveau membre de sa plateforme bicylindres 650. Un modèle qui met en valeur différemment, entre autre, les qualités du moteur de l’Interceptor et de la Continental GT.
Cool et sportive
La plus ancienne marque de motos au monde peut naturellement se targuer d’une riche histoire, mais les Indiens savent mieux que quiconque qu’il ne suffit pas de puiser dans son histoire pour développer son avenir. C’est pour cette raison, entre autres, qu’il y a cette année une toute nouvelle Himalayan et que la gamme s’élargit plus que jamais. En partie grâce à l’arrivée de la Shotgun 650. Attention, il s’agit d’une moto qui offre beaucoup pour relativement peu d’argent. Elle bénéficie de la réputation d’un moteur déjà bien connu, mais offre également un style personnalisé et, grâce à quelques touches astucieuses de la part des concepteurs, elle est également facile à convertir aux goûts de chacun.
En primeur svp
Profitant d’un soleil prématurément printanier, nous devrions être les premiers à tester la Shotgun dans le Benelux. Moins mémorable que les premiers pas de Neil Armstrong sur la lune, mais tout autant accompagné d’un bon ” Buzz ” (vous avez saisi ?). Après tout, le premier essai dans son propre pays après un hiver toujours trop long est toujours gratifiant, et si en plus vous pouvez égayer les premières terrasses en garant la Shotgun, ce sera du jamais vu dans ces endroits bondés… il n’y a pas de meilleure façon de laisser la déprime de l’hiver derrière soi. Signalons également que notre photographe Pien Meppelink a fait office de passagère pour cet essai. Et d’une pierre deux coups, car ce fut également l’occasion de constater que la Shotgun, dans sa version avec siège passager, répond également – et même dépasse un peu – les attentes.
Plusieurs visages
Après tout, on pourrait s’attendre à ce qu’un custom compact de moyenne cylindrée ne soit pas à la hauteur lorsque l’on est deux à bord. Ce n’est le cas ni en termes de puissance, ni en termes de confort pour le pilote et le passager. Les tronçons que nous avons parcourus avec à deux se sont déroulés en douceur. En solo, on ressent encore plus la facilité d’utilisation de la Royal Enfield Shotgun 650. D’ailleurs, vous avez toujours la possibilité d’adapter la Shotgun à votre usage spécifique. Grâce à sa conception modulaire, vous pouvez passer d’un mode à l’autre : d’une seule à deux selles ou à une moto plus fonctionnelle avec un porte-bagages.

Confiance
Un sage nous a dit un jour que la garde au sol est toujours le problème du pilote et jamais celui de la moto. Nous faisons donc ici notre mea culpa lorsque les repose-pieds de la Shotgun touchaient occasionnellement le macadam, mais cela indique en même temps la confiance que la moto vous offre. Après tout, avec une température extérieure d’environ 7 degrés, vous avez besoin d’une solide dose de confiance pour plonger en douceur dans les virages. C’est l’une des caractéristiques de la Royal Enfield Shotgun 650 : elle offre une confiance instantanée, grâce à son l’agilité et son équilibre sans failles. En ce qui concerne le freinage, la moto est équipée de freins Bybre – un disque de 320 mm à l’avant et un disque de 300 mm à l’arrière – tous deux facilement contrôlables. Un diamètre de 300 mm est généreux pour un frein arrière.
Plusieurs cordes à son arc
Ce qui nous a particulièrement plu, c’est la tenue de route rigoureuse de ce custom, par définition cool. La puissance excédentaire en ville est évidente, mais sur les routes secondaires, nous avons pu rouler de manière très sportive. Le couple est bien présent dès les bas régimes et la puissance est bien répartie sur toute la plage d’utilisation.
Evaluer un custom sur ses qualités sportives, c’est un peu comme juger Maggie De Block sur son temps au 100 mètres haies, mais néanmoins : c’est un avantage si vous pouvez faire plus que simplement rouler tranquillement sur les routes de notre pays. La Royal Enfield Shotgun 650 peut le faire, mais elle a plus à offrir.
Son comportement sportif, sa finition haut de gamme et sa polyvalence la distinguent de nombreuses concurrentes et ces caractéristiques lui permettent de rivaliser avec les meilleurs de la catégorie. La Shotgun place la barre très haut et cela lui permet de prendre de l’avance face à ses concurrentes. Avec, entre autres, les grandes marques japonaises de ce créneau, la Royal Enfield Shotgun pourrait d’ailleurs contribuer à relancer la catégorie des customs de moyenne cylindrée.
Vous voulez essayer la Shotgun ?
Et qui sait, rendre à nouveau celle-ci aussi populaires qu’elle l’était dans les années 80, lorsque les Intruders, Viragos et Shadows se vendaient comme des petits pains. Malheureusement, les icônes des années 80 n’étaient pas dotées des mêmes qualités que la Shotgun et, pour cette raison, n’étaient adaptées qu’à une conduite tranquille. Néanmoins, elles ont été très populaires pendant une certaine période. Il en a été de même, sans doute à une époque, pour les dinosaures.
Faites la synthèse de tout ce qui précède et posez-vous la question de savoir si un custom de moyenne cylindrée est fait pour vous. Si vous répondez par l’affirmative, une visite chez le concessionnaire Royal Enfield le plus proche s’impose. Vous pouvez également vous convaincre de l’intérêt de la Royal Enfield Shotgun 650 lors du Belgian Bike Weekend que nous organiserons les 13 et 14 avril, et au cours duquel la Royal Enfield Shotgun 650 et plus de 100 modèles différents pourront être testés gratuitement. Hé, c’est encore le buzz de tout à l’heure !
Photos: Pien Meppelink
Données techniques de la Royal Enfield Shotgun 650
MOTEUR
Type: Bicylindre vertical 4T à refroidissement mixte air/huile, 4 soupapes par cylindre
Cylindrée: 648 cc
Alésage x course: 78 x 67,8 mm
Boîte de vitesse: à 6 rapports
Embrayage: multidisque en bain d’huile
Transmission finale: par chaîne
PRESTATIONS
Puissance maximum: 47 ch (34,6 kW) @ 7250 tr/min
Couple maximum: 52,3 Nm @ 5650 tr/min
ELECTRONIQUE
Partie-cycle: ABS à deux canaux
CHÂSSIS
Cadre: tubulaire en acier
Suspension avant: Fourche inversée Showa, piston à fonction séparée
Réglage: /
Suspension arrière: Deux amortisseurs Showa
Réglage: Précharge du ressort
Débattement av/ar: 120/90 mm
Frein avant: Un disque de 320 mm, étrier double piston Bybre
Frein arrière: Un disque de 300 mm, étrier à double piston Bybre
Pneumatique av/ar: 100/90-18, 150/70-17 (tubeless)
DIMENSIONS
Empattement: 1.465 mm
Angle de chasse: 25,3 °
Chasse: 101,4 mm
Hauteur de selle: 795 mm
Réservoir: 13,2 litres
Poids TPF: 240 kilos (90% de carburant)
PRIX
À partir de 7.799 euros