Essai Husqvarna Svartpilen 801 : Encore mieux

Husqvarna renouvelle cette année sa gamme roadster de moyenne cylindrée avec notamment la 801, dernière-née de la série des Svartpilen. Ces motos dont les noms faisaient écho aux bien connues « Silverpilen » et « Guldpilen » des années 50, étaient motorisées par des monocylindres. Cette tradition s’achève ici, place au bicylindre dérivé du moteur de la Duke 790.

Texte : Loïc Mouton

Ce qui nous amène à la question que tout le monde se pose… cette Svartpilen 801 est-elle simplement une Duke restylée, ou une réelle nouveauté ? Réponse après une semaine et presque 1000 km au guidon de cette nouvelle « Flèche noire » !
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Prise de contact

Ce qui frappe en premier lieu c’est son style. On est loin de l’univers KTM rempli d’engins oranges! Les couleurs employées et les formes de la moto lui donnent par-ci des airs de bat-moto, par-là des airs de café racer néo-rétro. Et je lui trouve même une petite touche cyberpunk (probablement aussi à cause des couleurs jaunes et noires du tableau de bord).

Aspect qualitatif

La finition est excellente : Des protèges radiateurs en aluminium brossé, à la magnifique boucle arrière en forme de poupe intégralement métallique, en passant par la selle ou encore le pot d’échappement REMUS, une option. Tout dégage une impression de qualité et c’est avec plaisir que je pose les yeux dessus à chaque fois que j’entre dans le garage.

Il faut dire que les logos des pneus mixtes Dunlop et les options du modèle à ma disposition, capot de selle monoplace, rétroviseurs en bout de guidon, « saute vent » en carbone forgé, sans oublier le REMUS contribuent à renforcer cet aspect qualitatif de la moto.

Et les différences avec sa soi-disant sœur jumelle ne s’arrêtent pas là. En m’installant dessus, je suis agréablement surpris par la position de conduite. Ne vous méprenez pas, c’est bien une naked bike. En témoigne cette vue totalement dégagée sur l’horizon lorsque l’on roule. La moindre pointe de vitesse se fait vite sentir, tant la protection est inexistante (vous avez dit saute vent ?).

Mais je retrouve aussi des éléments qui me crient « scrambler » : selle droite, plutôt longue et confortable, guidon haut et large, échappement relevé. Néanmoins la hauteur de selle reste raisonnable et les plus petits n’auront pas de crainte pour toucher le sol.

Du caractère

Cette impression de confort dans la position de conduite se vérifiera une fois sur la route. Car j’ai été surpris de pouvoir me balader pendant plusieurs heures sans ressentir la moindre douleur ou gêne. Entre le changement de géométrie, l’angle de direction, les pneus et les autres éléments mentionnés plus haut, je trouve ici une moto très stable. Cela se fait sans doute au prix d’une petite perte d’agressivité dans les courbes, qui ne l’empêche pas de rester sportive : Qu’est ce que c’est fun à conduire !

Coté tableau de bord, rien à redire, ça fait le job ! L’écran est clair, l’affichage d’information est personnalisable, les commodos sont peu nombreux mais intuitifs et suffisants. La moto dispose des classiques modes « Street », « Race » et « Rain », et même d’un système de navigation GPS basique, mais fonctionnel, via l’application « Ride Husqvarna Motorcycles ».

La patte KTM

Niveau moteur en revanche aucun doute : on reste chez KTM. Il y a tout ce qu’il faut de rauque, de légèrement brut de décoffrage, sans pour autant faire trembler la moto dans tous les sens (au grand dam des habitués du monocylindre). L’échappement optionnel participe à cette ambiance et nous gratifie de réjouissants clapotis de manière assez régulière. La cartographie est différente de celle de la 790, et nous apporte 10 ch supplémentaire (105 contre 95) pour un couple identique. Je dois avouer qu’à l’usage, la différence ne me frappe pas.

Pas de version A2

Ce qui nous amène à son premier défaut, qui risque de faire grimacer certains jeunes conducteurs : pas de version A2 disponible pour cette Svartpilen 801…

Ceci étant dit, le choix de la cylindrée est plutôt malin, car il permet de garder une moto légère et donc maniable. On ressent une vraie impression de puissance, mais parfaitement maitrisable : Il y a tout ce qu’il faut pour s’amuser et « ouvrir » sans se faire peur.

Ça douille

Son poids reste raisonnable, au contraire de son prix. Et c’est probablement le vrai point qui fâche quand on la compare à sa jumelle qui est affichée à 9 699 € contre 11 399 € pour la Svartpilen 801. Une différence de 1 700 € qui pourrait freiner certaines bourses, même avec un quickshifter de série…

Et les options peuvent vite faire monter l’addition, car si le cruise contrôle me semble superflu, je dois reconnaitre que les poignées chauffantes sont toujours appréciables même sur ce genre de moto. Il est également possible de prendre un pack dynamique, qui offre un 4e mode de série ainsi que plus de possibilités de réglages (Anti-wheeling, traction control).

En conclusion

Husqvarna signe ici un produit différent de la Duke 790. Tout aussi performant et fun, mais avec un autre esprit, et pour le coup une moto vraiment belle et bien finie. Cela justifie t’il la différence de prix ? Chacun se fera son propre avis, mais en ce qui me concerne je pense que je la mettrai volontiers dans mon garage, tant elle m’a filé la banane chaque matin pendant cette semaine d’essai.

Les + et les –

Les + : modèle fun, finition, du caractère.

Les – : budget, pas de version A2.

Données techniques

 

MOTEUR

Type : Bicylindre vertical 4 temps à refroidissement liquide, DACT, 8 soupapes

Cylindrée : 799 cm³

Alésage x course : 88 mm x 65,7 mm

Taux de compression : 12 : 1

Embrayage : multidisque en bain d’huile, anti-dribbling

Boîte de vitesse : à 6 rapports

Transmission finale : chaîne

PRESTATIONS

Puissance maximum : 105 ch (77 kW) @ 9 250 tr/min

Couple maximum : 87 Nm @ 8 000 tr/min

ÉLECTRONIQUE

Moteur : ride by wire, modes de conduite

Partie-cycle : ABS en virage, éclairage LED, quickshifter, contrôle de traction, anti wheeling, connectivité

CHÂSSIS

Cadre : acier chrome-molybdène, moteur porteur

Suspension avant : fourche inversée WP Apex de 43 mm

Réglage : compression, détente

Suspension arrière : amortisseur WP Apex Monoshock

Réglage : précharge, détente

Débattement av/ar : 140/150 mm

Frein avant : deux disques de 300 mm, étriers J.Juan à montage radial à 4 pistons

Frein arrière : un disque de 240 mm, étrier flottant J.Juan à 1 piston

Pneumatique av/ar : 120/70-17, 180/55-17 Pirelli MT60 RS

DIMENSIONS

Empattement : 1 475 mm

Angle de chasse : 24,5°

Chasse : 97,9 mm

Hauteur de selle : 820 mm

Réservoir : 14 litres

Poids à vide : 181 kg

PRIX

À partir de 11 399 €

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