Essai Kawasaki Eliminator 500: Pop ou rock-‘n-roll ?

Les modes vont et viennent un peu partout comme dans le secteur de la moto. En effet, avec la demande de motos d’aventure – qui est forte depuis quelques années – et le retour des supersportives, le segment des cruisers de moyenne cylindrée est également en train de faire une percée importante. Un sentiment ou quelque chose que nous croyons percevoir ? Non, les chiffres de vente parlent d’eux-mêmes. Kawasaki capitalise intelligemment sur cette tendance avec la non moins intelligente Eliminator 500, un cruiser de milieu de gamme qui s’adresse principalement aux débutants et aux amateurs du genre.

Texte : Gijs Gilis

Nouvelle génération 500cc

Avec 56 %. C’est dire à quel point le segment des cruisers de moyenne cylindrée (350-750 cm3) a progressé au cours des deux dernières années. Un chiffre sur lequel il faut capitaliser en tant que constructeur de motos. Pour Kawasaki, c’est une bonne chose, car sur la base du nouveau bicylindre parallèle de 451 cm3, les Verts peuvent produire toute une série de modèles. Les nouvelles Ninja 500 et Z500 arrivent bientôt, les Ninja 7 Hybrid et Z7 Hybrid utilisent le même bloc avec une assistance électrique, ce qui fait de l’Eliminator 500 la première 500cc de nouvelle génération que nous pourrons tester. Nous sommes invités à le faire à Marbella (Espagne), toujours sous le soleil, et plus précisément au Hard Rock Hotel. Le soleil est bien au rendez-vous, quant au choix de l’hôtel, généralement nous n’en parlons pas. Mais dans ce cas c’est différent, car Kawasaki veut souligner le côté rock de la nouvelle Eliminator. C’est pourquoi elle est joliment présentée dans cet écrin composé de guitares des dieux du rock méticuleusement accrochées avec des tenues légendaires de stars de la pop. Mais l’Eliminator 500 est-elle vraiment aussi rock ‘n’ roll qu’on veut nous le faire croire ? Ou alors est-elle plutôt pop ?

Cruiser ou naked bike ?

Pour ce qui est du choix des coloris, ce n’est pas Byzance ! Elle n’est disponible qu’en noir. Le style de l’Eliminator est très simple. Une silhouette basse, une selle et un échappement, un phare rond, deux amortisseurs arrière, un réservoir d’essence plat et un moteur bien visible. Pas de surprises, pas de détails particuliers, juste un cruiser moyen – au sens de la cylindrée – tel qu’on le dessinerait soi-même. Pourtant, l’Eliminator a un atout dans sa manche. Deux protubérances que l’on distingue à peine : les repose-pieds. Ils ne sont pas orientés vers l’avant, comme c’est généralement le cas sur ce type de moto, mais plutôt vers le bas, ce qui donne une position de conduite plus sportive et plus active. L’ensemble ressemble un peu à un dragster. Un dragster très sage qui ne donne pas de coups de pied dans les tibias. Ne vous attendez pas à des accélérations fulgurantes de la part du bicylindre, car avec ses 45 ch et son couple de 43 Nm, il aura du mal à s’imposer sur une piste de dragster. En revanche, la version gonflée du moteur de la Ninja et de la Z400 est gagnante dans bien d’autres domaines.

Sur papier, le moteur n'a rien d'exceptionnel, et pourtant !
Tout sauf ennuyeux

La douceur de fonctionnement du moteur est assez agréable. Il n’émet que peu ou pas de vibrations, même à bas régime, où il reprend facilement. Cette absence de vibrations est également due à la présence de silent blocs supplémentaires sous les repose-pieds, les poignées et la selle. En général, il ne faut pas trop attendre d’un bicylindre de 500 cm3, il faut être honnête là-dessus, mais nous avons été assez impressionnés par ce nouveau moteur Kawasaki. En plus de sa douceur de conduite, il a beaucoup de punch. Même à bas régime, il pousse bien pour délivrer sa puissance maximale à 9 000 tr/min. Tout sauf ennuyeux et “uniforme”, mais plutôt plein de caractère et de plaisir.

Simple = meilleur

Ce qui contribue également à rendre la Kawa un peu plus vive, c’est son faible poids, l’aiguille de la balance s’arrêtant à 176 kg, en partie grâce à un tout nouveau cadre treillis. Son poids plume la rend particulièrement facile à manœuvrer et à conduire. Ne vous attendez pas non plus à un comportement sportif, l’Eliminator est trop basse et trop longue pour cela, mais c’est un cruiser prévisible et confiant avec lequel vous ne pouvez pas vous tromper. Lancez-la dans les virages et vous raclerez le sol avec les repose-pieds. Freinez (trop) fort et le système ABS vous aidera à rester en ligne droite. Mettez les gaz à fond et le pneu arrière tractera sans effort. L’antipatinage est absent et n’est pas du tout nécessaire sur ce type de moto pas très puissante. Il ne ferait que rendre l’Eliminator inutilement chère, complexe et plus lourde.

Boîte de vitesses souple

La clé du succès de cette moto réside dans sa simplicité. Une direction précise, un bon freinage et un excellent feeling. C’est tout ce qu’elle doit être. Kawasaki a tout de même pensé qu’il serait agréable d’offrir au pilote de l’Eliminator un embrayage à glissement assisté. Un équipement bon marché, courant sur les motos modernes, alors pourquoi pas sur l’Eliminator 500 ? L’embrayage est particulièrement léger à actionner, et nous le disons positivement. La boîte de vitesses elle-même passe les rapports avec légèreté. Très légers.

La version SE

On achète souvent un cruiser pour le modifier au fil des années. C’est propre à ce type de moto et les constructeurs y répondent naturellement. Sur l’Eliminator 500, par exemple, vous pouvez remplacer tout ce que vous pouvez imaginer par un accessoire Kawasaki. Ou alors, il suffit d’acheter la version SE, bardé d’équipements supplémentaires pour 400 euros de plus. Un petit carénage de phare, des soufflets de fourche, une selle avec surpiqûres et revêtement différent, un cadre brillant au lieu de mat, une plaque de recouvrement noire sur l’échappement, un réservoir d’essence bicolore noir et gris et un port USB C surdimensionné sur le guidon. Ces éléments donnent un petit plus à la moto, sans pour autant être trop audacieux.

Pour les grands comme pour les petits

En termes de praticité, trois hauteurs de selle sont possibles. Une selle basse à 715 mm, une selle standard à 735 mm et une selle haute qui porte la hauteur d’assise à 765 mm. Avec notre 1m90, nous avons remplacé la selle standard par la selle haute. Après plusieurs heures de conduite, la différence de 3 cm est nettement perceptible. Ce n’est pas que la selle standard nous obligeait à rouler avec les genoux dans le cou, mais le confort supplémentaire était certainement bienvenu. Conclusion, les personnes de grande taille ne doivent absolument pas être découragées par la faible hauteur de la selle proposée d’origine. Kawasaki a pensé à tout.

Conclusion

Revenons à la question que nous nous sommes posée au début de cet article : la Kawasaki Eliminator 500 est-elle rock ‘n’ roll ? La réponse est non, car elle est trop douce, trop tendre et trop simple pour cela. Mais c’est justement ce qui fait aussi sa force. L’Eliminator 500 est un cruiser qui répond parfaitement aux attentes. Il fait tout ce qu’il faut et son grand atout est son fantastique moteur. C’est un tremplin idéal pour les motards débutants qui aiment se faire discrets et ne veulent pas dépenser une fortune pour une nouvelle moto. Avec un budget de 6 699 € (7 099 € pour la SE), il vous restera peut-être un peu d’argent pour l’habiller avec de jolis accessoires. Quoi qu’il en soit, les bases sont bonnes et nous nous attendons à ce que de beaux projets personnalisés en découlent. La Kawasaki Eliminator 500, c’est la pop, Michael Jackson, Outkast ou encore The Weeknd,… à son meilleur niveau.

Photos : Kawasaki

Les + Les –
Moteur
Simplicité Choix de coloris limités
Accessibilité

Données techniques

 

MOTEUR

Type: bicylindre vertical 4T à refroidissement liquide

Cylindrée: 451cc

Alésage x course: 70 x 58,6 mm

Taux de compression: 11,3:1

Embrayage: multidisques en bain d’huile, à glissement assisté

Boîte de vitesse: à 6 rapports

Transmission finale: par chaîne

 

PRESTATIONS

Puissance maximum: 45 ch (33,4 kW) @ 9.000 tr/min

Couple maximum: 42,6 Nm @ 6.000 tr/min

 

ELECTRONIQUE

Moteur: /

Châssis: /

 

PARTIE-CYCLE

Cadre: Treillis, acier haute résistance

Suspension avant: fourche télescopique de 41 mm

Réglage: /

Suspension arrière: deux amortisseurs

Réglage: précharge du ressort

Débattement av/ar: 120/90 mm

Frein avant: un disque de 310mm, étrier deux pistons

Frein arrière: un disque de 240mm, étrier deux pistons

Pneumatique av/ar: 130/70-R18, 150/80-R16

 

DIMENSIONS

Empattement: 1.520 mm

Angle de chasse: 30°

Chasse: 121 mm

Hauteur de selle: 735 mm

Réservoir: 13 litres

Poids TPF: 176 kg

PRIX

à partir de € 6.699 (SE: € 7.099)

Gijs et ses équipements

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