Essai lecteur de la gamme BMW R18
BMW a eu la gentillesse de mettre à disposition des lecteurs de MotoActu.be quelques-unes de ses R18 pour qu’ils les mettent à l’épreuve. Nous avons rassemblé une équipe hétéroclite de conducteurs n’utilisant pas de cruiser pour maximiser le choc culturel avec le Boxer de 1 800 cm3.
Texte : Pieter Ryckaert
Pour ce faire, nous avons tracé un itinéraire à travers les Ardennes flamandes, sur des routes qui ne sont pas toujours le terrain de prédilection d’une R18 affichant 345 kilogrammes à sec sur la balance. Ce qui est amusant, en tant qu’organisateur, c’est d’observer les expressions faciales de nos lecteurs lorsqu’ils appuient sur le bouton de démarreur. Lorsque le plus gros boxer de tous les temps s’ébroue, l’ensemble de la machine bascule brièvement. Il n’y a pas de quoi s’inquiéter, mais il est amusant de voir que tous les participants sont d’abord surpris par ce phénomène. Après un bref briefing sur l’itinéraire, les modes de conduite que BMW a baptisés “Rain”, “Roll” et “Rock” et la marche arrière très pratique, nous pouvons prendre la route. Un parcours de plus de trois cents kilomètres, y compris un arrêt déjeuner, devrait suffire pour que les participants puissent se faire une idée du potentiel de la R18.
Steven Dumongh
Moto personnelle : BMW R Nine T
“Le moteur est étonnamment docile”.
L’empattement long et le poids élevé ont évidemment un impact sur le comportement de la direction, mais ce n’est qu’à basse vitesse qu’il faut faire attention. Une fois qu’elle roule, même sur les pavés, la R18 se comporte bien. La plus grande surprise a été le bloc moteur. Je m’attendais à ce qu’il soit beaucoup plus rugueux et qu’il “arrache” à chaque mouvement du poignet droit. Mais le moteur est si docile et le couple si réparti qu’il produit un effet relaxant plutôt qu’une excitation pure et simple. Même en mode “Rock”, je n’ai jamais trouvé cela violent. Une expérience surprenante, différente de ce à quoi je m’attendais, mais positive.
Gert-Jan Carrette
Moto personnelle : Yamaha T700 Ténéré
“J’ai passé toute la balade à sourire.”
J’ai passé toute la journée en souriant et je me suis totalement fondu au mode de conduite chopper, ce qui n’est pas ma façon habituelle de rouler. Au départ, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre. En raison d’un petit problème physique, j’ai actuellement quelques difficultés pour actionner parfaitement le levier d’embrayage, mais aujourd’hui, cela c’est bien passer. Le moteur et l’embrayage fonctionnent très bien ensemble, de sorte qu’il suffit de faire un peu attention au poids lorsque l’on roule lentement. La position de conduite est très basse et cela ajoute à l’expérience de conduire ce cruiser. Cette position basse a d’ailleurs une incidence sur la garde au sol limitée. C’est un peu un choc lorsque le marchepied touche le sol, mais on s’y habitue peu à peu. Et cela limite aussi un peu une utilisation abusive de la R18. Même si le rugissement plus sportif de l’échappement optionnel, m’a parfois encouragé à le faire. C’est une moto qu’il ne me viendrait jamais à l’esprit d’acheter. Mais je dois dire que je l’ai beaucoup appréciée cette journée.
Gaetan De Mulder
Moto personnelle : Yamaha T700 Ténéré
“Laissez-vous guider par votre instinct et la R18 fait un excellent travail.”
Je partage en grande partie l’avis de mon collègue roulant en Ténéré. Ce n’est pas une moto qui m’attire, mais c’est précisément pour cela que j’ai voulu l’essayer. Et même si les routes que nous avons empruntées étaient beaucoup plus adaptées à la Ténéré, c’était une balade très agréable. Visière ouverte, lunettes de soleil, profiter du soleil et du vent sur le nez. Pas d’électronique excessive à utiliser non plus. Il n’y a pas de précipitation, le moteur coupleux vous permet d’utiliser très peu le sélecteur de vitesses et de vous détendre encore plus. Le poids vous rend un peu méfiant dans les petits virages et sur les routes étroites, où vous ne verrez pas la R18 changer de trajectoire comme ça. Mais sur les portions plus larges, la R18 se sent très à l’aise et tout ce poids ne joue aucun rôle. Dans ce sens, le freinage est aussi un peu à surveiller, car les 345 kilos ne s’arrêtent pas immédiatement, mais tant que vous ne vous précipitez pas dans chaque virage comme un fou et que vous vous laissez guider par votre instinct, la R18 s’en sort très bien là aussi.
Theo Van Osch
Moto personnelle : BMW R1200 GS Rally
“C’est un cheval de trait!”
J’ai conduit deux R18, la R18 standard “nue” et la R18 B. J’ai trouvé la variante standard beaucoup plus agréable à conduire, peut-être parce que la B est encore plus lourde. Je ne suis pas du tout habitué à une machine aussi grosse, mais la R18 m’a impressionné. Pas tant au démarrage et à cause du mouvement de basculement, car en tant que conducteur de BMW, j’y suis habitué. Mais dans la mesure où la R18 se conduit facilement. Du moins, tant que le revêtement n’est pas trop mauvais. Sur certaines de vos routes flamandes, et je peux le dire en tant que Hollandais, les suspensions ne sont pas tout à fait à la hauteur. Mais les routes étaient très difficiles pour ce type de machine. Ainsi, même à l’arrêt et dans les petits virages, la moto semble assez lourde, mais dès qu’elle prend de la vitesse, elle se comporte vraiment bien. Ce qui me permet de dire, avec 46 ans d’expérience et toute une série de motos à mon actif, que je préfère la BMW à ses homologues américaines bien connues. Rien qu’en termes de garde au sol. Et le moteur est phénoménal. La puissance et le couple permettent de rouler entre 1 500 et 3 000 tr/min. C’est tout ce qu’il faut. C’est un cheval de trait !
Dieter Roelens
Moto personnelle : BMW R1300 GS
“Rock & Roll!”
J’avais quelques appréhensions sur le poids et la maniabilité. Mais une fois au guidon de la R18, on ne s’en aperçoit que très peu, voire pas du tout. Le couple maximum de 158 Nm satisfait amplement les attentes. De la montée en douceur jusque sur le 4ème rapport, à la sensation de “j’arrache les pavés”, c’est le bonheur ! Je me suis surpris à rire aux éclats à plusieurs reprises, ce qui n’est pas peu dire. Les sensations sont également celles de la vieille école avec la technologie moderne en plus, mais à la mi-journée, lorsque nous avons atteint Audenarde, je commençais à avoir mal aux fesses. Après midi, j’ai changé pour la version Roctane dans une très belle couleur mate, équipée de sacoches et d’un guidon plus haut. Ce modèle possède une selle plus confortable et une fois sur la route, il devient clair que cette moto est vraiment différente et convient donc parfaitement à une randonnée de plusieurs jours à travers, par exemple, la France.
L’écran TFT de la Roctane est positionné un peu différemment et je l’ai trouvé plus difficile à lire. Mais cela peut aussi être dû à ma réticence à porter des lunettes à verres progressifs. Les cylindres à plat signifient également que l’espace pour les jambes est plutôt limité à l’avant. Pour moi, avec mon 1,82 m, ce n’était pas trop grave lors de cette sortie, mais je peux très bien imaginer que quelqu’un avec des jambes plus longues serait plus rapidement gêné par cela. Je ne peux que conclure que cette moto fait parfaitement ce pour quoi elle a été conçue, et garantit beaucoup de plaisir. Sur le site web BMW, à la recherche de ma R18 idéale, j’ai facilement dépassé le budget de 27.000 € et c’est évidemment beaucoup d’argent pour une moto pas vraiment multifonctionnelle… Mais bon, c’est rock ‘n’ roll !