Essai Mini Cooper SE : Comme avant… ou presque
Après être passé par l’électrification du modèle thermique en 2020, Mini a cette fois changé son fusil d’épaule en confiant la fabrication de sa version électrique au Chinois Great Wall Motors. Plus fluide que la version thermique, cette Mini assemblée là-bas au loin nous replonge dans cette jeunesse que nous pleurons au quotidien.
Avec ses dimensions humaines de 3m86 et en l’absence de fioritures superflues, tels les élargisseurs d’ailes, cette Mini Cooper SE se veut discrète tant par ses formes que par sa motorisation full électrique. Le regard arrondi, elle joue la carte de l’indifférence réfléchie avec un équipement somme toute assez complet où je retrouve avec plaisir les sièges et le volant chauffant. En hiver ça fait toujours plaisir. Ce qui réjouit moins le chauffeur que je suis, c’est la vision des chiffres faisant référence à l’autonomie restante, et ce malgré une charge de 100%, à savoir 270 km ! Va falloir programmer ses trajets avant de prendre la route en prévoyant et réservant si possible les stations de recharge à forte capacité (150 kW).
Mini d’avant
Qui dit 3 portes, dit grandes portières que l’on cogne sur tous les parkings lors de l’ouverture et qui imposent au conducteur de se faufiler à l’intérieur de l’habitacle plutôt que de s’y installer normalement. Le marché automobile s’est agrandi dans tous les sens du terme alors que les emplacements de parking fondent tant en densité qu’en superficie. Mieux vaut éviter les passagers de grandes tailles ainsi que le chargement de valises proéminentes. Une Mini reste une Mini, ce qui en fait tout son charme. 218 chevaux au programme de cette Cooper (184 pour la version de base), ce qui dans l’absolu ne change absolument rien au vu de nos réglementations et de la conduite économique qu’il faut impérativement adopter au volant d’une voiture électrique, surtout quand l’autonomie n’est pas exceptionnelle. Ce qui va se confirmer lors de recharges, c’est qu’en 30 minutes sur une borne développant 90 kW, on passe de 25 à 80%. Amusant de constater aussi que malgré les puissances annoncées, les recharges oscilleront entre 50 et 90 kW, jamais au-delà. Fût-elle branchée sur une borne de 300 kW.
Direction Intermot
Cologne et son Salon Intermot, seront la destination du jour. Mon confrère embarqué pour cette escapade de plus de 400 kilomètres aller/retour joue avec l’écran tactile pour paramétrer les réglages de la climatisation et prend les commandes virtuelles de la motricité en jouant avec les différents modes de conduite proposés. Malgré l’absence d’explosions dans le moteur, l’insonorisation sur autoroute n’est pas suffisante et on perçoit nettement les bruits de roulement. Les qualités de cette Mini ne se trouvent pas là, mais bien dans la maniabilité et la conduite intrusive dans la circulation. Si l’autoroute pour accéder à Cologne a permis de faire parler les kW et d’atteindre les 160 km/h dans une circulation trop dense pour aller plus vite, les chaussées et rues pour accéder au KolnMesse permettent de se faufiler et de se rappeler le pilotage d’un kart. Qui dit karting dit suspensions fermes, évidemment. Par chance, le parking presse est accessible facilement mais pas l’ombre d’une borne de recharge à l’horizon. Le premier arrêt effectué à Liège sur la E42 nous a donné un complément d’électricité suffisant pour atteindre Cologne mais pas pour en revenir. Il est l’heure maintenant d’abandonner la Mini pour découvrir les nouveautés « deux roues 2025 ».
Pédale douce
La visite d’Intermot terminée, c’est le moment de reprendre la direction de Namur après une sortie toujours encombrée de Cologne. Merci Mini d’être mini et d’enrhumer tout ce qui démarre grâce aux reprises gargantuesques délivrées par les 330 Nm de cette motorisation à aimants. Après 15 minutes d’attente, une borne de recharge se libère sur une aire d’autoroute. Le blocage de l’autoroute par les agriculteurs en colère (qui ne l’est pas à l’heure actuelle) m’incite à non escient à prendre la direction de Maastricht et Visé pour regagner la Belgique via les nationales. Sur autoroute, j’élimine la régénération lors des freinages que j’active toujours en milieu urbain. Je débranche évidemment les apports sonores censés me faire remarquer au volant de cette Mini bien plus discrète que les autres modèles thermiques ou hybrides. Une troisième recharge s’impose donc juste avant Namur, histoire de prévoir le retour du lendemain en direction de BMW Brussels (Louyet) où se terminera l’essai de cette Mini Cooper Se.
Conclusion
De toutes les Mini récentes passées entre mes mains, c’est celle-ci que je préfère. Simplicité, sobriété et un tableau de bord simplifié. Manquant comme il se doit de raccourcis pour la climatisation. Prioritairement réservée aux déplacements urbains, cette petite Mini Cooper SE a de quoi séduire avec un prix Mini (mais tout de même toujours maxi) de 34.600 €. Il existe déjà une finition E à 30.600 €. Tiens c’est à peu de chose près le prix d’une R5…
Micro fiche
Modèle : Mini Cooper SE
Prix : 34.600 € (Cooper E : 30.600 €)
Puissance : 218 cv/160 kW
Autonomie réelle : 270 km