Essai nouveauté : Ducati XDiavel V4 2025
Pour ceux qui n’en ont jamais assez, Ducati a la solution avec l’XDiavel V4 2025. Le constructeur italien a revu de fond en comble son power cruiser ; nous sommes allés le tester sur la Côte d’Azur, toujours (encore ?) ensoleillée.
Texte : Thierry Sarasyn
Moto extrême, conditions extrêmes
Pour tester une moto extrême, il faut des conditions extrêmes. C’est ce qu’ont dû penser les responsables de la météo locale lorsqu’il a été annoncé que Ducati souhaitait présenter son dernier exemplaire de moto gonflée à la testostérone dans le sud de la France. La traditionnelle chaleur printanière du midi a dû céder la place à un type de temps que l’on attendrait plutôt en Belgique : une matinée sèche avec des conditions hivernales l’après-midi : 8 degrés avec de la pluie et de la grêle. Heureusement que les photos ont été prises avant midi….
Un cruiser impressionnant
La XDiavel V4 2025 est la variante cruiser de la célèbre Diavel. Ducati est libre d’utiliser cette appellation, mais dire qu’il s’agit d’un « cruiser » équivaut à dire que Red Sebastian – notre représentant 2025 à l’Eurovision – est légèrement efféminé : un euphémisme en quelque sorte. La XDiavel reste de toute façon et avant tout, une moto impressionnante. Elle possède un cadre monocoque et, dans sa version 2025, elle est équipée d’un éclairage full LED, d’une fourche de 50 mm réglable, du déjà mythique V4 Ducati avec cartographies et électronique personnalisées, d’un écran TFT 6,9, de repose-pieds avant réglables et d’un gros pneu arrière de 240.
Comme chez Media Markt ?
La quantité d’électronique embarquée a de quoi rendre jaloux un MediaMarkt moyen. Régulateur de vitesse, ABS en virage, quatre modes de conduite, trois options de puissance, … Tout cela pour délivrer 168 ch et 126 Nm sur le macadam de manière gérable. Impressionnant ? Absolument. Mais elle devient encore plus impressionnante lorsque vous commencez à la conduire. Car Ducati a ajouté quelques extras qui rendent l’expérience de conduite aussi divertissante qu’excitante. Par exemple, un compteur de force G qui vous indique à la fin de la balade combien de G vous avez reçu sur votre – dans mon cas – beau corps pendant les accélérations, les freinages et les virages. Voilà qui rend cette dernière Duc sympathique et impressionnante.
Impressionnante et docile
En ce qui me concerne, la XDiavel fait partie des motos les plus surprenantes de l’année. En effet, on s’attend à ce que cette moto soit d’abord et avant tout caractérisée par la personnalité de son moteur, mais cela ne décrit finalement qu’une partie de ses caractéristiques. Avant de partir à l’assaut des montagnes de la Côte d’Azur, je me suis dit que cette moto devait être parfaite pour se promener, par exemple, à Dubaï. Un régal pour les yeux, impressionnante à bien des égards et tout à fait adaptée à un sprint rapide sur une longue route du désert. Sans être gêné par une technique de conduite trop poussée.
Car la XDiavel V4 s’est avérée être une véritable bête de course. D’accord, cette moto pèse un peu moins de 250 kg avec le plein, mais le centre de gravité est bas. Pour une raison ou une autre, Ducati réussit à faire en sorte que cette bombe se comporte en douceur avec ce poids et un empattement de 1620 mm. Et même si la garde au sol est toujours un problème pour le pilote, dans ce cas précis, je n’ai pas touché le bitume avec mes pieds ou les repose-pieds de la moto une seule fois.
V4 Granturismo
Les qualités de pilotage mises à part, le cœur de cette moto reste ce bloc V4. Ce qui suit est sujet à débat, mais il se pourrait bien qu’un V4 soit la configuration de moteur la plus agréable au monde. Les fans de Boxer peuvent également s’approprier cette affirmation, mais seulement s’ils conduisent une Porsche…..
Voilà donc ce V4 Granturismo. Il a un caractère charmant, mais il y a un bémol. Ducati a choisi de couper l’alimentation des cylindres arrière à des régimes inférieurs à 3 800 tr/min. C’est bon pour l’économie, les émissions et donc peut-être pour les mesures Euro5+. Quoi qu’il en soit, au départ, vous conduisez un bicylindre parallèle qui émet de petites vibrations jusqu’au régime moteur spécifié. En revanche, à partir du cap de 4 000 tours, il fonctionne remarquablement bien sans vibrations. Le résultat est que certains choisiront de rouler un peu plus haut dans les tours. D’autres ne le remarqueront pas ou ne s’en soucieront pas du tout.
Mode Touring et combinaison de pluie
Le moteur n’est pas seulement puissant, il est aussi accessible. Même en roulant, vous pouvez choisir en douceur entre les quatre modes de conduite, et si vous avez un peu plus de temps à perdre, vous pouvez aussi jongler avec la puissance, l’antipatinage et l’ABS. Lorsque le ciel s’est levé, je suis passé du mode Touring au mode Pluie. Mais cela s’est avéré un peu trop restrictif. En effet, malgré les conditions apocalyptiques, l’ouvreur a continué de rouler sur un bon rythme, ce qui m’a obligé à adopter un régime soutenu en utilisant la pleine puissance du moteur.
Ceux qui ne sont pas à l’aise sous la pluie – et ils sont nombreux – apprécieront le mode pluie. Sur sol sec et avec peu de circulation, j’ai préféré le mode Touring au mode Sport. Car la XDiavel V4 devient vraiment une bête presque indomptable sur ce dernier mode. Par contre si j’ai laissé mon côté bestial à la maison, j’en ai profité pour prendre une combinaison de pluie. Un choix judicieux, en fin de compte…
Conclusion
Pour le reste, j’ai été impressionné par la facilité d’utilisation de l’électronique. Mais aussi par de jolis détails comme l’indicateur de force G ou l’écran qui montre l’équilibre entre la puissance et le couple, ou encore la simplicité enfantine avec laquelle le régulateur de vitesse peut être utilisé. Dans le froid de la montagne, j’aurais aimé avoir des poignées chauffantes, mais en même temps j’ai réalisé que Ducati a une telle gamme d’accessoires que chacun peut adapter la XDiavel à ses propres besoins. Ceux qui optent pour le pack avec sacoches latérales et pare-brise touring recevront immédiatement le trophée du mauvais goût, mais les autres versions et options sont bien pensées. L’une d’entre elles comprend une ligne d’échappement Akrapovic qui – tenez-vous bien – offre 11 ch de plus et pèse 11 kg de moins. Regardez ce qui nous tombe régulièrement dessus en terme de normes de bruit et d’émission… Or, cet Akra va probablement aussi époustoufler les piétons sur le trottoir, donc inutile de dire qu’il n’est pas homologué pour la voie publique. Tous les accessoires mis à part, avec la XDiavel 2025, Ducati offre une moto qui non seulement me surprend, mais également me charme. Cette moto représente une approche de l’esprit cruiser aussi originale que haut de gamme.
Les plus | Les moins |
V4 | Vibrations en dessous de 3.800 tr/min |
Finitions | |
Comportement en virage | |
Électronique intuitive |
Données techniques et tarif de la Ducati XDiavel V4 2025
MOTEUR
Type : V4 à 90° Granturismo à refroidissement liquide
Cylindrée : 1158 cc
Alésage x course : 83 x 53,5 mm
Taux de compression : 14:1
Embrayage : multidisque en bain d’huile
Boîte de vitesse : à 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
PRESTATIONS
Puissance maximum : 168 ch (123 kW) @ 10750 tr/min
Couple maximum : 126 Nm @ 7500 tr/min
ÉLECTRONIQUE
Moteur : contrôle de traction, 4 modes de conduite, régulateur de vitesse, quickshifter, 3 modes de puissance
Partie-cycle : ABS en virage, contrôle de wheeling
PARTIE-CYCLE
Cadre : monocoque en aluminium
Suspension avant : fourche inversée de 50 mm
Options d’ajustement : entièrement réglable
Suspension arrière : monoschok avec mono-amortisseur
Options d’ajustement : entièrement réglable
Débattement av/ar : 120/145 mm
Frein avant : deux disques semi-flottants de 330 mm, étriers Brembo Stylema à 4 pistons
Frein arrière : un disque de 265 mm, étrier flottant Brembo à 2 pistons
Pneumatiques av/ar : 120/70-17, 240/45-17
DIMENSIONS & POIDS
Empattement : 1620 mm
Angle de chasse : 29°
Chasse : 124 mm
Hauteur de selle : 770 mm
Réservoir : 20 litres
Poids sans carburant : 229 kg
PRIX
à partir de 29.990 euros