Essai Yamaha TMAX Tech MAX 2025 : The best is always the best

Même au bout de 24 ans, le lancement d’un nouveau TMAX est toujours un évènement. On ne se lasse pas de ce maxi scooter, précurseur du genre. Alors direction le sud de l’Espagne pour un rendez-vous incontournable avec le TMAX nouveau cru.

Comme le bon vin, le Yamaha TMAX se bonifie au fil du temps. On pense toujours qu’il n’y a pas moyen de faire mieux, mais Yamaha nous prouve le contraire à chaque millésime. Et ce n’est pas cette version 2025 qui nous le démentira. Certes, il n’y pas de grande révolution, mais à chaque fois, quelques détails qui paraissent pourtant minimes sont améliorés. Et c’est là que se situe la force du roi incontesté des maxi scooters. Alors place au TMAX 2025.

Une longue parenthèse

Mon dernier contact avec le Yamaha TMAX remonte à l’automne 2019, lorsque j’avais assisté à la présentation de la 7^ème génération (modèle 2020). Une parenthèse de cinq années qui m’aura permis de prendre du recul vis-à-vis de ce maxi scooter. Et finalement ce n’est pas plus mal, car cela va me permettre de mesurer plus facilement les progrès réalisés par le constructeur aux trois diapasons durant ce laps de temps. Ma curiosité est donc attisée, en même temps, je me demande ce qui a pu encore être amélioré sur ce TMAX que je trouvais déjà excellent à l’époque. Je suis donc envahi par un mélange de sentiments allant de l’excitation, à une sorte de plénitude se rapprochant un peu de la lassitude.

Dépression

Au premier regard, bof oui, c’est bien un TMAX. Les lignes générales sont conservées, certains pourraient même les qualifier de surannées. J’ai toujours plus apprécié les faces avant et arrière du TMAX, pour moi assez dynamiques, au contraire des vues de profil trop pataudes, même avec l’effet boomerang revendiqué par Yamaha. Aucun des deux coloris, Dark Magma et Ceramic Grey, ne me transcende. Et j’ai l’impression que je vais bientôt tomber dans une sorte de dépression que je qualifierai – plus tard – d’unipolaire à épisode unique, vous allez comprendre pourquoi. On nous explique, dixit « que sur la face avant, les deux phares – intégrant les feux de position – ont été redessinés afin de donner au modèle 2025 une allure plus sportive et une apparence plus courte ». Mais au final, rien ne ressemble plus à un nouveau TMAX qu’un ancien TMAX.

Un seul moto d’ordre, souplesse

Techniquement parlant, rien de révolutionnaire non plus. Le bicylindre parallèle à refroidissement liquide de 562 cm3 développe toujours 47,6 ch (35 kW) à 7.000 tr/min pour un couple de 55 Nm à 5.250 tr/min. De nouvelles pipes d’admission sont présentes afin d’apporter un son plus agréable durant les phases d’accélération. Yamaha a procédé à un léger ajustement au niveau du mode de conduite T (Touring) afin de percevoir nettement la différence avec le mode S (Sport). La réponse de la poignée d’accélérateur est censée être beaucoup plus douce qu’avant en mode Touring. De plus, les réglages de l’embrayage centrifuge ont été revus pour un fonctionnement plus souple et continu durant l’accélération à plein régime. Enfin, la technique de soudure au TiG est appliquée entre les conduits d’échappement et le collecteur – comme pour les modèles supersportif de la marque – pour un passage plus fluide des gaz et donc une réponse plus linéaire à l’accélération.

Au niveau électronique, c’est une première pour un scooter Yamaha, le TMAX reçoit un ABS en virage géré par une centrale inertielle à 6 axes. On termine en signalant que l’écran TFT couleur de 7 pouces du tableau de bord bénéficie d’un nouveau thème graphique appelé Style Authentique, en plus des thème Sportif et Intelligent. Yamaha signale encore que la connectivité permettant d’utiliser les applications MyRide et Garmin Motorize est améliorée. En me couchant, je me dis que la journée du lendemain sera longue, avec presque 200 kilomètres au programme. Restant néanmoins positif, je m’endors en me disant que beaucoup préfèreraient être à ma place.

Superstitieux ?

Levé assez tôt, je poursuis la rédaction de l’essai de la MT-07 que j’ai commencé hier et j’oublie complètement mes interrogations de la veille. Le ciel est bleu et la journée s’annonce bonne au niveau de la météo. Un photographe m’informe que le parcours que nous allons emprunté est magnifique avec de beaux paysages et des routes sinueuses en parfait état. Finalement, j’ai l’impression que la journée devrait être profitable. Et je ne crois pas si bien dire, sauf qu’au moment de prendre possession de mon TMAX, je constate qu’il porte le numéro 13, un léger doute m’envahit. La superstition va-t-elle prendre le pas sur la raison ?

Pas le temps de réfléchir à cette question existentielle car un technicien m’explique rapidement le fonctionnement du joystick à 5 voies du commodo gauche. Celui-ci permet d’accéder à toutes les fonctions disponibles sur le TMAX comme le réglage électrique de la hauteur du pare-brise ou encore les poignées et la selle chauffantes. À oui, j’oubliais de vous signaler que ces équipements – en plus du régulateur de vitesse, de la suspension arrière réglable, du système de contrôle de la pression des pneus, des commodos rétroéclairés et des jantes usinées – sont réservés à la version Tech MAX que nous testons aujourd’hui, comme les coloris cités plus haut. Le TMAX Tech MAX est le plus plébiscité à 63% par les clients face à la version standard.

On démarre

J’ai juste le temps de régler l’écartement des leviers de frein et le positionnement des rétroviseurs, avant de quitter le parking de l’hôtel à la queue leu leu. À l’arrêt, la largeur de la selle m’obligeait à me décaler un peu vers l’avant pour accéder facilement au sol avec les pieds. En roulant, tout rentre dans l’ordre et je profite d’une excellente position de conduite. Les marchepieds sont de bonne dimension et permettent à tous les gabarits de conducteur de trouver leur bonheur. Sur ce, j’ai largement le temps d’admirer la poupe du TMAX qui me précède. La signature lumineuse des feux est à la fois sobre et bien visible. Le porte-plaque inclus des déflecteurs aérodynamiques du plus bel effet. Je teste immédiatement différentes hauteurs du pare-brise. Dans sa position la plus haute, il permet aisément de rouler visière ouverte. Sur le mode de conduite T, le maxi scooter  est déjà assez dynamique et me propulse facilement d’un rond-point à l’autre. Le freinage est à l’avenant et progressivement nous quittons le centre-ville pour prendre un peu d’altitude.

Comme une moto

Tout doucement, le rythme s’accélère, et la file que nous formons s’étire inexorablement. Suivant l’expérience de chacun en matière de conduite d’un scooter, les plus aguerris passent devant, tandis que les autres suivent du mieux qu’ils peuvent. Notre guide et ouvreur, Raymond Schouten qui est un ancien pilote professionnel, maîtrise aussi bien la conduite d’une moto que d’un scooter. Bien que le TMAX soit un « maxi » scooter, ne fusse que pas sa position de conduite, il possède toutes les qualités et le comportement d’une moto. J’avais oublié à quel point il est efficace et propose une conduite dynamique et attrayante. Et le plaisir devient encore plus intense en passant en mode de conduite S. Bien abrité derrière le pare-brise légèrement abaissé, je me calle dans la roue de mon collègue qui semble être aussi à l’aise que moi. Nous « suçons » littéralement la roue arrière du TMAX Dark Magma de l’ami Raymond, équipé – en option – d’une sortie d’échappement Akrapovic et nous enquillons les virages pour notre plus grand plaisir.

Ça caille un peu

Les freinages sur l’angle ne déstabilisent pas, outre mesure, la trajectoire du TMAX. Les pneumatiques Bridgestone Battlax Scooter SC2 nous mettent en confiance. Le bicylindre délivre continuellement la puissance et le couple disponible en étant bien secondé par l’embrayage centrifuge. Dans cette région montagneuse à l’est de La Nucia, certains cols que nous passons se trouvent à 1 000 mètres d’altitude. Et même si le soleil est bien présent, la température ne dépasse le zéro au tableau de bord que de quelques degrés. Heureusement que je peux compter sur les poignées et la selle chauffante pour me garder bien chaud. Sans oublier le tablier qui n’entraîne que peu de remous au niveau des jambes.

Avec le sourire

Ensuite nous empruntons une courte section d’autoroute afin de tester les aptitudes de grand tourisme du TMAX avec notamment le régulateur de vitesse. Avec celui-ci, on peut augmenter ou diminuer la vitesse par paliers de 1 km/h ou encore de 10 km/h, suivant la pression exercée sur l’interrupteur. Après la traversée de la ville d’Alcoy et de ses multiples ponts – trois rivières y convergent – nous grimpons par une petite route tortueuse pour atteindre le restaurant Lolo, où un excellent « plato de arroz » nous est servi. Pas le temps de digérer en faisant une petite sieste, car il est temps de reprendre le chemin du retour. Tout le monde a bien assimilé le mode d’emploi pour rouler à bonne cadence avec le TMAX, et nous filons à vive allure en direction de La Nucia. Finalement, je n’ai pas vu le temps passer durant cette journée, et c’est avec un large sourire que je termine cet essai.

Au final

Mes aprioris de la veille ont été balayés d’un seul coup de gaz par ce TMAX qui m’a apporté beaucoup de plaisir durant cette journée d’essai. Plus mature de génération en génération, le Yamaha TMAX reste un deux-roues redoutable qui pourrait surprendre plus d’un détracteur de ce type de véhicule. Cette efficacité à malheureusement un prix. Si la version de base est déjà affichée à 13.999 euros, comptez 2.000 euros de plus pour le TMAX Tech MAX. C’est une belle somme. Pourtant, depuis sa première commercialisation en 2001, il s’est vendu plus de 330.000 TMAX en Europe. Quand on aime on ne compte pas !

Photos : ANT-Productions

Les plus et les moins

Fiche technique Yamaha TMAX (Tech MAX) 2025