Essai excusif 2021: Royal Enfield Himalayan 410
Depuis sa commercialisation en 2018, la Royal Enfield Himalayan poursuit son petit bonhomme de chemin sans frémir. Cette année ce nouveau millésime reçoit quelques évolutions et nous la retrouvons avec plaisir pour faire ensemble un petit bout de chemin.
Au départ cette moto n’était prévue que pour le marché indien. Mais suite à sa présentation en 2016 sur quelques salons européens et à l’insistance des importateurs – dont les carnets de commandes grossissaient à vue d’œil – l’usine indienne décida de l’adapter à la norme Euro4. Un injecteur à la place du carbu et un ABS plus loin, l’Himalayan arrivait dans nos concessions en 2018.
En toute simplicité
Premier trail de la marque indienne élaboré pour son marché local, l’Himalayan fait à présent le bonheur de nombreux motards européens. Son succès tient à sa simplicité, son style rétro et son budget dérisoire (5.499 € pour cette version 2021). On est certes très loin des gros trail qui affichent leur puissance opulente mais aussi un embonpoint rédhibitoire pour le tout-terrain et un budget quatre fois supérieur à celui de la petite indienne. Cette année, l’Himalayan passe à l’Euro5 tout en recevant quelques améliorations (feux arrière, selles, caches latéraux, levier et maître-cylindre de frein avant, pare-brise, protections latérales du réservoir, phare, porte-bagages), des feux de détresse, l’ABS déconnectable et le système de navigation connecté Tripper. Sans oublier de nouveaux coloris.
Abordable
Cette Royal Enfield est vraiment abordable à tout point de vue. Son assise à 800 mm du sol conviendra à tous les gabarits y compris le mien. Le poste de pilotage est pratiquement identique à la précédente version. On notera l’apparition d’une commande de feux de détresse sur le commodo droit, d’un bouton au tableau de bord pour déconnecter l’ABS à l’arrière et de l’écran pour le système « Tripper ». Au centre, le typique et unique tableau de bord Royal Enfield composé d’un gros compteur englobant un écran digital (rapport engagé, trips, heure, température extérieure, etc …), un petit compte-tours, une jauge à carburant et la fameuse boussole. Les leviers de freins ne sont toujours pas réglables.
Un mono souple
Au premier coup de starter le monocylindre s’ébroue gentiment sur la sonorité typique d’un mono longue course (78 x 86 mm). Ce moteur LS 410 à refroidissement mixte air/huile est bien dans la tradition Royal Enfield. Il cube à 411 cm3 avec une culasse simple arbre à cames en tête et deux soupapes. Ses prétentions sont modestes avec 24 ch à 6500 tr/min et 34 Nm à 4500 tr/min. L’embrayage est multidisque à bain d’huile et la boîte de vitesse comporte 5 rapports.
Les rapports de boîtes s’enchaînent aisément et le moteur grimpe facilement dans les tours sans émettre trop de bruit.
La position de conduite est facile et confortable. Les rapports de boîtes s’enchaînent aisément et le moteur grimpe facilement dans les tours sans émettre trop de bruit. Assez souple, il accepte de tourner en dessous de 2.000 tr/min. Mais pas en 5ème évidemment. Par contre il vous permet d’évoluer en ville sur le 4ème rapport à 50 km/h et 3.000 tr/min. Malgré la modification du levier et du maître-cylindre de frein avant, la commande reste spongieuse à l’attaque.
Polyvalente
Sur nationale, vous tenez la vitesse réglementaire un peu avant les 5.000 tr/min. L’autoroute on s’en doute ne sera pas son terrain de jeu favori. Malgré tout le mono indien accepte de flirter avec la zone rouge à 6.500 tr/min sans vibrer pour annoncer un petit 130 km/h. Mais il sera plus intelligent de soulager un peu le moteur pour le maintenir en bonne forme. La polyvalence de l’Himalayan se trouve ailleurs. Entre petites routes sympathiques et chemins de terre bucoliques, la Royal Enfield s’exprime pleinement. Les suspensions possèdent un débattement suffisant (200 et 180 mm) pour emmener l’indienne partout. Avec son poids raisonnable (185 kilos) et le sabot moteur qui la protège, l’indienne est une véritable passe-partout. En ville, elle fait merveille comme à la campagne.
Un Tripper souverain
D’autant plus aujourd’hui avec son système de navigation Tripper. Celui-ci fonctionne grâce à l’application Royal Enfield facilement chargeable sur votre smartphone. Cette appli uniquement utilisable en anglais utilise la plateforme Google Maps qui vous guidera virage par virage pour vous mener à bon port. Simple, clair et précis. Un plus indéniable pour la petite baroudeuse indienne. En position debout, l’Himalayan est aisément contrôlable.
Cette appli utilise la plateforme Google Maps qui vous guidera virage par virage pour vous mener à bon port.
Le réservoir est étroit, la garde au sol (220 mm) suffisante et puis il y a toujours le sabot pour protéger le moteur. Notez que la béquille centrale touchera en premier. Prévue au départ pour circuler en conditions « indienne », l’Himalayan reçoit encore des roues à rayons de 17 et 21 pouces (120/90 et 90/90) idéales pour toutes les pistes. Les pneumatiques Pirelli MT60 ont cédé leur place aux CEAT indien. Sur route et terre sèche, ils fonctionnent correctement.
Au final
Ce fût un réel plaisir de redécouvrir cette atypique Royal Enfield Himalayan. La moto simple existe encore et c’est une bonne chose. Sans esbroufe l’indienne vous emmènera où vous voulez sans vous ruinez mais avec toujours le plaisir de rouler en moto. C’est finalement ce que l’on recherche toujours et que l’on retrouve ici.
Photos : Tom Haanstra, Pien Meppeink, lMotoGrafie.
Les + et les –
Les + : identité indéniable, mono souple, polyvalence, système Tripper, budget.
Les – : ABS parfois sensible.
Pour en savoir plus au sujet de la nouvelle Royal Enfield Himalayan cliquez ici
Le Riders Club of Europe Royal Enfield, vous connaissez ?
Données techniques et prix
Moteur
Type : monocylindre, 4 temps à refroidissement air/huile, 2 soupapes
Cylindrée : 411 cm3
Puissance maximum : 24 ch à 6.500 tr/min
Couple maximum : 34 Nm à 4.250 tr/min
Boîte de vitesse : à 5 rapports
Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : fourche classique de 41 mm non réglable, déb. 200 mm
Suspension arrière : mono amortisseur réglable en précontrainte, déb. 180 mm
Frein avant : un disque de 300 mm, étrier double piston, ABS déconnectable
Frein arrière : un disque de 240 mm, étrier un piston, ABS déconnectable
Dimensions
Empattement : 1.465 mm
Hauteur de siège : 800 mm
Poids en charge (90% carburant) : 185 kilos
Réservoir : 15 litres
Prix
Prix conseillé 5.499 € (Garantie 3 ans constructeur + assistance routière)