Essai nouveauté Yamaha Tricity 300: Du fil à retordre
Si le Piaggio MP3 règne sans partage sur le marché du trois-roues depuis 2006, il se pourrait que cette situation change avec l’arrivée du Yamaha Tricity 300.
Yamaha n’en est pas à son coup d’essai en matière de trois-roues. Avec le Tricity 125 lancé en 2014 et le Niken en 2018, le constructeur d’Hamamatsu possède déjà une sérieuse expérience dans le domaine. Et cette fois en s’attaquant au marché du scooter de moyenne cylindrée, le constructeur japonais entre en concurrence directe avec l’italien Piaggio et son non moins célèbre MP3.
Avantages
Qui aurait pu parier qu’un scooter trois-roues remporterait un tel succès en l’espace d’une quinzaine d’années. Au-delà des aprioris, il faut bien reconnaître les avantages d’un tel scooter. Encombrement réduit comparable à celui d’un deux-roues et stabilité accrue par la présence des deux roues à l’avant. Sans oublier l’accessibilité aux titulaires d’un permis B (moyennant formation dans certains cas). La seule ombre au tableau concerne le budget. En comparaison avec le XMAX 300 (utilisant quelques pièces communes comme le moteur) qui est affiché à 5.899 euros, il vous faudra débourser 8.199 euros pour acquérir le Tricity 300.
Du déjà vu
Le Tricity 300 est assez valorisant. Si la partie arrière est commune avec le XMAX 300, l’avant est spécifique et franchement inspiré du Tricity 125 mais aussi du Niken. Il utilise d’ailleurs la même technologie avec un parallélogramme à double fourche LMW ((Leaning Multi Wheels) et système Ackerman (optimisation dans les virages de l’angle de chaque roue avant par rapport à la roue arrière).
Pour le Tricity 300, Yamaha a développé le Standing Assist qui bloque le parallélogramme.
Sur le Niken et le Tricity 125, le système du parallélogramme n’est pas verrouillable. Pour le Tricity 300, Yamaha a développé le Standing Assist qui bloque le parallélogramme. A moins de 10 km/h ou 2.000 tr/min, il suffit de relâcher l’accélérateur et d’appuyer sur le bouton situé sur le commodo gauche. Un témoin de verrouillage s’affiche au tableau de bord et votre Tricity se fige sur ses deux roues.
Standing Assist
Néanmoins vous remarquerez rapidement que le scooter oscille légèrement de gauche à droite à la moindre sollicitation. En fait le Standing Assist bloque simplement le parallélogramme (par verrouillage hydraulique) mais pas les suspensions comme sur le Roll Lock de chez Piaggio ou Peugeot (Metropolis 400). Le Standing Assist comme son nom l’indique est utile principalement pour les manoeuvres de stationnement. Il est aussi possible d’utiliser la béquille latérale comme sur un scooter classique ou même la centrale pour un arrêt prolongé. Mais le Standing Assist reste appréciable lorsque vous rentrez votre Tricity au garage.
Le 300 est réactif
A son guidon, on est vite à l’aise et la présence des deux roues à l’avant est à peine perceptible. Le Tricity 300 se conduit comme un scooter conventionnel. Il est propulsé par le monocylindre BLUE CORE de 292 cm3 qui équipe également l’XMAX 300. Délivrant 28 ch (7.250 tr/min) et 29 Nm (5.750 tr/min), ce moteur 4 soupapes à refroidissement liquide reçoit une cartographie d’injection modifiée afin de palier au supplément de poids du Tricity qui affiche 239 kilos sur la balance contre 179 kilos pour le XMAX 300. Le trois-roues Yamaha reste donc réactif en accélération et aligne des performances tout à fait honorables sur autoroute. La vitesse réglementaire peut être facilement dépassée pour plafonner à un bon 150 km/h (140 au GPS).
Généreux
Le gabarit du Tricity 300 est généreux comme la vie à bord. L’instrumentation est composée d’un large écran LCD incluant toutes les informations utiles : compteur, compte-tours, jauge à carburant, montre, deux trips partiels, voltmètre et jen passe. Il y a également plusieurs témoins pour l’ABS, le contrôle de traction ou encore le Standing Assist. La selle est large et bénéficie d’un petit dosseret confortable. Par contre les pilotes de moins d’un mètre septante auront un peu de mal à garder les pieds complètement au sol, la hauteur de selle est pourtant raisonnable avec 795 mm mais ici sa largeur joue en défaveur des petites tailles.
Facile et sécurisant
En ville le Tricity se faufile aussi facilement qu’un deux-roues, il n’est que 4 cm plus large que le XMAX 300. Le freinage se fait en douceur grâce au système intégral UBS (Unified Braking System). En actionnant le levier gauche ou la pédale au plancher, on commande les trois étriers de frein en même temps. Le levier droit n’agit lui que sur les freins avant. En parlant de frein, le Tricity bénéficie aussi d’un frein de parking facilement accessible sur le tablier. Pour la sécurité, le Yamaha 300 dispose encore d’un contrôle de traction déconnectable. Le Standing Assist peut toujours être facilement employé devant un feu rouge qui se prolonge. Il sera désactivé à la moindre accélération ou après un double clic sur la commande.
Aspects pratiques
Pour les aspects pratiques, on trouve sous la selle un coffre avec éclairage de 43,5 litres pouvant accueillir deux casques de bonnes dimensions et quelques babioles. Par contre il n’y a pas de vide-poches dans le tablier. Le Tricity 300 dispose d’une Smart Key et d’une commande électrique pour l’ouverture de la selle et de la trappe à carburant. Une prise 12V est également disponible mais Yamaha a oublié la prise USB. La protection offerte par le tablier et de la bulle est excellente avec néanmoins un petit bémol. Les petits gabarits seront encore une fois pénalisés avec le bord de la bulle qui croise le champ de vision. C’est peu compréhensible en comparaison avec l’XMAX 300 qui possède une bulle réglable sur deux niveaux.
Urban mais pas que
Le confort du Tricity 300 est appréciable grâce aux jantes de 14 pouces et au bon travail de la suspension avant. Par contre avec le moteur oscillant, la suspension arrière peine un peu. Même si Yamaha le classe dans sa gamme Urban Mobility, il est tout à fait envisageable de parcourir de plus longues distances avec le Tricity 300. La consommation moyenne tournant autour de 3,5 litres autorise une belle autonomie de plus de 300 kilomètres grâce au réservoir de 13 litres. En plus ce Tricity est vraiment agréable à conduire avec un système Ackerman parfaitement au point qui n’entraîne aucun “parasitage” dans la direction. Yamaha met la barre très haute avec son Tricity 300 qui est assurément le meilleur scooter trois-roues sur le marché.
Conclusion
Bien positionné question tarifaire entre les Piaggio MP3 300 HPE (7.039 euros) et MP3 350 ABS ASR (9.109 euros), le Yamaha Tricity 300 va leur donner du fil à retordre. Et si Peugeot avec son Metropolis 400 RS (9.399 euros) n’as pas réussi à briser leur hégémonie, il se pourrait que cela change cette fois avec le Tricity 300.
Vous voulez en savoir plus au sujet du Yamaha Tricity 300 ? https://www.yamaha-motor.eu/be/fr/products/scooters/urban-mobility/tricity-300-2020/
Les + : suspension avant, système Ackerman au point, Smart Key, coffre généreux, comportement dynamique, freinage intégral.
Les – : absence de prise USB, bulle non réglable, tableau de bord tristounet.
Données techniques et prix
Moteur
Type : monocylindre à refroidissement liquide, 4 temps, SACT, 4 soupapes
Cylindrée : 292 cm3
Puissance maximum : 28 ch (20,6 kW) à 7.250 tr/min
Couple maximum : 29 Nm à 5.750 tr/min
Transmission : automatique à courroie en v
Partie-cycle
Cadre : tubulaire en acier
Suspension avant : double fourche télescopique, débat. 100 mm
Suspension arrière : deux amortisseurs réglable en précontrainte, débat. 84 mm
Frein avant : deux disques de 267 mm avec étriers 2 pistons + ABS
Frein arrière : un disque de 267 mm avec étrier 1 piston + ABS
Dimensions
Empattement : 1.595 mm
Hauteur de siège : 795 mm
Poids en charge : 239 kilos
Réservoir : 13 litres
Prix
8.199 euros