Premier essai: Royal Enfield Super Meteor 650

Royal Enfield a présenté la Super Meteor 650 en novembre dernier au salon de l’EICMA à Milan. Quelques privilégiés furent ensuite invités à tester ce nouveau cruiser sur sa terre natale en Indes. Et aujourd’hui, c’est notre tour. Alors direction la cité Phocéenne pour découvrir cette Super Meteor 650.

La déclinaison Astral en bleu et la Tourer en rouge et blanc avec pare-brise touring, selle luxe et dosseret passager.

Question cruiser, Royal Enfield n’en est pas à son coup d’essai. Dès le milieu des années cinquante, le constructeur produisait déjà ce type de moto pour le marché américain. En effet, la première Super Meteor 700 de 1956 donna naissance à la Trailblazer 700 en 1957. Pour l’anecdote, elle embarquait un twin de 692 cm3 qui était tout simplement – pour faire court – l’accouplement de deux moteurs de Bullet 350. Plus près de nous, la Meteor 350 basée sur la nouvelle plateforme J-series a fait son apparition en 2020.

Pour la première fois une fourche inversée équipe une Royal Enfield.

Changements notoires

En parlant de plateforme, la Super Meteor utilise celle du bicylindre de 648 cm3 qui, depuis 2018 fait le bonheur de nombreux motards avec l’Interceptor et la Continental GT 650. Pour la conception de cette SM 650, le centre technologique RE situé en Grande-Bretagne a collaboré avec sa filiale Harris Performance. Afin de répondre aux attentes esthétiques d’un cruiser avec notamment une selle basse, Harris a conçu un nouveau cadre/bras oscillant. Avec comme résultat, un centre de gravité plus bas. Mais également un empattement allongé qui passe de 1 398 à 1 500 mm. Toujours réalisé en acier, ce châssis intègre un nouveau support de culasse à l’avant afin d’augmenter la rigidité. Et oh surprise, pour la première fois, le fabricant indien adopte une fourche inversée – non réglable – de 43 mm provenant de chez Showa qui possède un débattement de 120 mm. A l’arrière on retrouve plus classiquement deux amortisseurs avec réglage de la précharge sur 5 niveaux et un débattement de 101 mm.

Un poste de pilotage identique à celui de la Meteor 350 hormis la fourche Showa.

Aux petits oignons

Esthétiquement, la Super Meteor 650 répond parfaitement aux attentes d’un cruiser. Selle basse, réservoir goutte d’eau, commandes avancées et large guidon relevé. Campée sur des pneumatiques CEAT Zoom Cruzz de bonnes dimensions (100/90 et 150/80) montés sur des jantes à bâtons de 19 pouces à l’avant et de 16 pouces à l’arrière, la SM 650 est soignée jusque dans les moindres détails. Il est indéniable que la finition générale monte d’un cran à chaque fois que le constructeur indien propose un nouveau modèle. Le tableau de bord est simple mais de bonne facture.

Il est indéniable que la finition générale monte d’un cran à chaque fois que le constructeur indien propose un nouveau modèle.

Comme sur la Meteor 350, un compteur de vitesse analogique décalé sur la gauche intègre un écran LCD regroupant l’essentiel des informations comme l’odomètre, l’heure, le niveau de carburant ou encore le rapport enclenché, sans oublier le petit voyant ECO. A sa droite on retrouve le petit écran de navigation Royal Enfield Tripper – turn by turn – déjà présent sur d’autres modèles de la marque. Rappelons que cet accessoire réalisé en collaboration avec Google, peut être relié à votre smartphone via Bluetooth afin d’utiliser l’application dédiée du constructeur.

La prise USB se cache derrière le cache latéral gauche au dessus de la trousse à outils.

Du choix

Le cruiser Super Meteor 650 est accueillant. Avec une selle placée à seulement 740 mm du sol, il conviendra à la plupart des gabarits. De plus, sa selle est échancrée sur l’avant. Ce qui permet aux petits conducteurs d’avoir assez de place pour étendre leurs jambes à l’arrêt. Le large guidon relevé vers l’arrière est pourvu de leviers d’embrayage et de frein réglables avec des commodos à la finition aluminium. Ils sont à commutateur rotatif comme sur d’autres modèles et affichent un style assez vintage tout en restant pratique. Côté équipement, on notera encore une prise USB discrètement placée derrière le cache latéral gauche, un bouchon de réservoir monté sur charnière, une béquille centrale et la présence d’un phare LED à l’avant (encore une première pour RE). Comme toujours chez le constructeur indien, le choix est assez varié question coloris. Monochrome avec la finition Astral en bleu, noir ou vert.  L’Interstellar propose deux coloris bi-ton avec dominance grise ou verte. Enfin avec la version Tourer équipée d’un pare-brise touring, d’une selle luxe et d’un dosseret passager, vous aurez droit à la finition Celestial également bi-ton en bleu ou en rouge.

Position de conduite cool, on est bien sur un cruiser.

Bas régimes privilégiés

Mais trêve de bavardage, nous sommes ici pour rouler, alors go ! La sonorité de ce moteur est toujours aussi sympathique. Juste ce qu’il faut pour comprendre que vous conduisez un twin à la sauce indo-britannique. Les commandes sont douces et la boîte de vitesse à 6 rapports toujours onctueuse. On remarque immédiatement que le twin vertical est assez réactif sur les premiers rapports. La transmission finale a été adaptée avec un rapport de transmission plus court – deux dents de plus sur la couronne arrière. La cartographie a également été modifiée comme la boîte à air de plus gros volume. Ce qui entraîne un meilleur remplissage à bas régimes et donc de meilleures sensations dès que vous démarrez avec la SM.

Sur la Super Meteor, les carters latéraux du twin 650 sont gris. La commande de la pédale du frein arrière est parfaite.

Prudence

Même si nous sommes dans le sud de la France, la météo n’est pas trop clémente pour un mois de mars. Et comme je suis un garçon un peu frileux, j’ai opté dès le départ pour la version Tourer et surtout son pare-brise touring. De plus, la selle luxe bien galbée m’apportera probablement un meilleur confort. La rosée du matin nous oblige à rester prudents. Les motos affichent moins de 100 kilomètres à l’odomètre et les pneumatiques CE manquent de rodage. Néanmoins la souplesse du moteur combinée à une excellente maniabilité nous facilite la tâche. La SM se faufile aisément dans le trafic des faubourgs de la cité Phocéenne et nous prouve qu’elle a sa place en ville. Le poids de 241 kilos ne se fait absolument pas sentir. Grâce à la répartition des masses assez basse.

Le pare-brise ne monte pas très haut mais la protection est correcte. Le phare LED est également une première pour RE.

Avec assurance

Un petit passage par l’autoroute nous permet d’accélérer un peu le rythme et de constater que la moto reste stable. Sur ce terrain, je suis évidemment avantagé par le pare-brise qui ne provoque aucun remous. Même si sa hauteur est limitée à la mentonnière de mon casque intégral, je reste bien à l’abri et ne dois pas lutter contre la pression du vent. Le petit bouton du commodo gauche permet de passer de l’odomètre aux trips partiels 1 ou 2 facilement.

Le freinage confié à ByBre est progressif et le dosage à la pédale de frein arrière est idéal.

Nous quittons à présent les voies rapides en direction de la route des corniches dans le Parc national des Calanques. Au fur et à mesure que la route sèche, notre guide local augmente la cadence. Les pneumatiques de provenance indienne remplissent parfaitement leur rôle. Aucune amorce de dérobade de l’avant comme de glissade de l’arrière. Le freinage confié à ByBre – By Brembo – est progressif et le dosage à la pédale de frein arrière est idéal.

les pneumatiques CEAT donnent entière satisfaction.

Pas raisonnable

Après un premier shooting photo, nous reprenons la route qui est maintenant complètement sèche. Les pneumatiques maintenant rodés nous mettent en confiance. Les petites routes de montagne sont un appel auquel peu de journalistes résistent. Nous restons de grands enfants et même si notre test concerne un cruiser, nous ne manquons pas de nous arsouiller un peu. Nous dépassons ici largement l’utilisation classique de ce type de moto, mais cela nous permet aussi de pousser la machine jusque dans ses moindres retranchements. Et à ce jeu, la SM s’en sort plutôt pas mal. La garde au sol finit par céder mais reste néanmoins très bonne pour un cruiser. Suivant le tarage des ressorts des amortisseurs arrière, vous ferez d’abord toucher la béquille centrale ou les ergots des repose-pieds avant.

A cassis, on devine en arrière plan les boulistes.

Au sommet

C’est en bord de mer, à Cassis que nous déjeunons avant de reprendre la route en direction du Col de l’Espigoulier. Ce col, situé dans le massif de la Sainte-Baume est le plus élevé des Bouches-du-Rhône. Il culmine à 723 m d’altitude. Et comme le matin, il sera le cadre de quelques joutes mémorables entre nous. Néanmoins tout le monde arrivera intact au point culminant. La vue y est magnifique et on distingue au loin à travers une légère brume, Marseille dans toute sa splendeur. Après une dernière séance vidéo, nous repartons en direction de la concession Royal Motorcycles Marseille, responsable de la logistique pour cette journée de test. N’hésitez pas à vous y rendre si vous passez dans le coin. La concession est magnifique et les propriétaires en plus d’être compétents, sont très sympas.

Conclusion

La Royal Enfield Super Meteor 650 vient compléter l’offre basée sur la plateforme 650. Attention, ce n’est pas une version cruiser de l’Interceptor 650 mais bien une toute nouvelle machine à part entière. Elle possède son propre châssis et est de plus équipée d’une novatrice – pour la marque – fourche inversée à l’avant. Sa finition n’a plus rien à envier à la concurrence comme ses équipements. Toujours accessible au permis A2, elle bénéficie de nombreux atouts propres à convaincre les bikers en herbe ou plus simplement les amateurs d’une belle moto avides de balades.

Photos: Florian Meuret

Les + et les –

Les + : esthétique, choix des coloris, finition, châssis, moteur, budget.

Les – : amortisseurs arrière (sur mauvais revêtement), accessibilité de la prise USB.

Cliquez sur la photo pour agrandir.

Données techniques Royal Enfield Super Meteor 650 2023

Moteur

Type : Twin vertical, 4 temps, DOHC, 8 soupapes, refroidissement mixte air/huile

Cylindrée : 648cc

Puissance maximum : 47 ch (34,6 kW) à 7.250 tr/min

Couple maximum : 52,3 Nm à 5.650 tr/min

Embrayage : Multidisque en bain d’huile

Boîte de vitesse : 6 rapports

Transmission finale : par chaîne

Partie-cycle

Type : Tubulaire en acier à berceau interrompu

Suspension avant : Fourche inversée Showa de 43mm, déb.120mm

Suspension arrière : Deux amortisseurs, déb. 101mm (précharge du ressort réglable)

Frein avant : Un disque de 320mm, étrier à double piston, ABS

Frein arrière : Un disque de 300mm, étrier à double piston, ABS

Pneu avant : 100/90 – 19 M/C 57H (Tubeless)

Pneu arrière : 150/80 – 16 M/C 71H (Tubeless)

Dimensions

Empattement : 1.500 mm

Hauteur de selle : 740 mm

Poids en ordre de marche : 241 kg

Réservoir: 15,7 l

Prix

Super Meteor 650: 7 999 € (Astral Black, Astral Blue, Astral Green), 8 299 € (Interstellar Grey, Interstellar Green)

Super Meteor 650 Tourer: 8 599 € (Celestial Blue, Celestial Red)

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