Premier essai : Suzuki V-Strom 1050 DE 2023
À Loutraki, en Grèce, nous avons pu découvrir la nouvelle Suzuki V-Strom 1050 DE. En clair : la petite sœur tout-terrain de la V-Strom standard. Voici nos premières conclusions, à la fois sur route et en tout-terrain.

En 2002, Suzuki a reconditionné le bicylindre en V à 90° des TL1000 R et S pour le préparer à une catégorie de moto alors en plein essor : les trails. Pendant les deux décennies suivantes, la V-Strom a donc pu compter sur un moteur de 1.000 cc. Son châssis semblait prêt pour une aventure tout-terrain. Mais ses qualités s’exprimaient en fait principalement sur la route. En 2020, le nom évolue en 1050, pour mieux correspondre à la cylindrée, en réalité de 1.037 cc depuis 2013. Pour 2023, la V-Strom 1050 se voit rejointe par une petite sœur, la DE, disponible en de nouvelles couleurs. Mais surtout, Suzuki annonce de véritables capacités tout-terrain…

Nouveautés 2023
En 2023, les versions DE et standard se voient équipées d’un IMU à 6 axes et d’un ECU reprogrammé. De leur côté, les nouvelles soupapes d’échappement contribuent à abaisser la température des cylindres. Les rapports de la transmission ont été revus (première et sixième plus longues), un quickshifter fait son apparition et Suzuki a également affiné le régulateur de vitesse. L’horloge au look archaïque de la version précédente a été remplacée par un écran couleur TFT de 5 pouces avec réglage automatique jour/nuit. Enfin, nous découvrons également de nouveaux coloris s et des graphiques inédits : jaune-argent, bleu-blanc ou noir.

DE en off-road
À première vue, on peut penser que cette nouvelle DE est, simplement, une 1050XT dotée d’une roue avant différente. Ce serait exagéré. En effet, les Japonais ont consacré beaucoup de temps et de ressources au développement d’une moto réellement adaptée à une usage tout-terrain. Prenez le cadre en alu de la DE. Sa rigidité ainsi que la géométrie ont été modifiées. Le bras oscillant en alu ? Plus long. La suspension ? La nouvelle V-Strom version standard et la DE sont équipées d’une fourche UPSD de 43 mm et d’un monoamortisseur KYB à l’arrière. Mais sur la DE, vous bénéficiez de réglages différentes et d’un débattement plus important : 170 mm (+10 mm) à l’avant et 169 mm (+9 mm) à l’arrière. En outre, le guidon plus large (+40 mm) se voit également monté plus haut (+21,3 mm) et davantage vers l’arrière (+9 mm).
Ajoutez à cela une hauteur de selle de 880 mm (+25 mm par rapport au modèle standard), ainsi que des repose-pieds en acier montés à la fois plus haut (+5,6 mm) et plus en avant (15,5 mm). Et enfin, il y a cette nouvelle roue avant de 21 pouces. De façon assez étrange, celle-ci repose toujours sur une chambre à air, alors que le pneu arrière est tubeless. Bizarre, mais selon les Japonais, il s’agit là d’un compromis parfait pour passer de l’asphalte à la terre. Pour la DE, notons encore un empattement plus long, une chasse plus grande et une garde au sol plus importante. Un mode de conduite supplémentaire (G pour Gravel) est également disponible. Enfin, l’ABS pour les virages (commutable à l’arrière) peaufiné, des barres anti-chutes, une bulle plus basse et un garde-boue avant en aluminium complètent le tableau.

Légère et gracieuse
La sensation ressentie sur la V-Strom 1050 DE de 2023 pendant notre essai de 70 kilomètres s’avère similaire à celle sur la génération précédente : très familière et agréable. Avec ses 100 ch, la V-Strom n’est pas un monstre de puissance. Mais elle fait preuve de vivacité. Le bicylindre en V offre d’excellentes accélérations pour passer d’un virage à l’autre. Et jusqu’à la ligne rouge, située avant 9.500 tr/min, il ne baisse nullement d’intensité. Quant au quickshifter, lui aussi ne déçoit nullement.
Sur les routes de campagne, la DE se dirige avec une précision impressionnante, se balançant de gauche à droite avec une légèreté et une grâce inattendues. Quand on sait qu’elle pèse 252 kg avec les pleins, cette sensation de légèreté en roulant constitue une certaine surprise. Un bon point pour la partie-cycle. En plus, la suspension avale vraiment chaque nid-de-poule ou bosse avec le sourire. La grande roue avant n’est pas étrangère à cela. Quant aux étriers Tokico à quatre pistons montés radialement, ils offrent à la fois puissance, progressivité et feedback. Un autre bon point.

Off-road
En dehors des sentiers battus, la V-Strom 1050 DE a également dépassé nos attentes. Première constatation : debout sur les repose-pieds, on roule de façon naturelle et en bénéficiant d’une bonne ergonomie. Sans toucher aux réglages d’usine, la suspension a vraiment digéré tous les terrains que nous avons pu lui présenter. Le seul ajustement opéré en off-road fut, précisément, d’essayer le mode de conduite G et de désactiver l’ABS arrière. Ces manipulation s’opèrent en quelques secondes grâce à trois boutons sur le côté gauche du guidon.
Le mode de conduite G s’est, lui aussi, avéré parfaitement réglé. À l’ouverture normale des gaz, le train arrière reste parfaitement sous contrôle, tandis que le contrôle de traction intervient avec douceur. L’ABS avant s’acquitte parfaitement de son travail et vous pouvez vous permettre quelques glissades de l’arrière.
Un travail conséquent a également été réalisé sur les autres modes de conduite. Tous délivrent toujours la pleine puissance mais la réponse de l’accélérateur varie. Nous avons passé la plupart de notre temps en B (Basic), qui offre la performance la plus équilibrée entre le A (Active), plus tranchant, et le C (Comfort), plus détendu. Alors que l’on est généralement prompt à opter pour le mode A, plus nerveux, en tout-terrain, le mode B s’est avéré plus docile et rassurant. Pour le TT, nous avons par contre jugé la réponse du mode C un peu trop lente.

Conclusion
Notre première sortie sur la nouvelle V-Strom 1050 DE fut un succès total en ce qui nous concerne. Tous les changements apportés par Suzuki s’avèrent bien pensés et se révèlent efficaces une fois en selle. Le moteur, plutôt costaud, délivre de superbes performances sur n’importe quelle surface. Et ses aptitudes au tout-terrain ne sacrifient en rien ses prouesses sur l’asphalte.
L’impressionnant arsenal électronique – néanmoins aisé à commander – constitue un véritable bonus sur cette machine. Un modèle 2023 qui, par ailleurs, refuse toujours de participer à cette guerre que se livrent certaines marques en vue de proposer la machine la plus puissante du marché. Suzuki préfère miser sur la confiance et sur un modèle déjà bien établi. Le constructeur japonais a, par contre, opté pour une distinction claire entre la V-Strom standard et la version DE adaptée au tout-terrain. Une décision que nous soutenons.
La nouvelle Suzuki V-Strom 1050 DE vous est proposée à parti de 14.999 €.
