Triumph Street Triple RS : Vive le Moto2
Depuis 2007, la Triumph Street Triple fait le bonheur de nombreux amateurs de roadster sportif. En 2020, le constructeur d’Hinckley a revu sa copie en nous proposant une version haut de gamme très aboutie.
Afin de combler le vide laissé par la 600 Speed Four qui n’a pas connu le succès escompté, Triumph commercialise la Street Triple en 2007. Bien consciente que le moteur trois-cylindres est bien plus identitaire qu’un « banal » quatre-cylindres, la firme anglaise propose un 675cm3 plein de caractère. Quelques évolutions plus tard, le bloc 675 passe à 765cm3. Ce moteur arrivera aussi en Moto2 dès 2019 pour remplacer le vieillissant quatre-cylindres 600 Honda. Juste retour des choses, l’année dernière Triumph utilise l’expérience acquise en Moto2 pour améliorer le moteur de sa Street Triple.
Trois versions
Aujourd’hui, la Street Triple est proposée en trois versions. La S en entrée de gamme est destinée aux permis A2. Elle utilise un bloc de 660 cm3 également présent sur la nouvelle Trident. Avec la R, les choses deviennent plus sérieuses. Le moteur 765 cm3 affiche 118 ch et la moto 168 kilos sur la balance. La RS est la version ultime, suspensions et freins premium pour une mécanique de 123 ch, le poids lui descend à 166 kilos. C’est cette version que nous avons testée dernièrement. Avec son trois-cylindres Euro5 de dernière génération, la Street Triple est également plus dynamique question look. La nouvelle forme des optiques avant – avec feux diurne DRL – et de la carrosserie lui donne un aspect encore plus sportif. L’extrémité du silencieux se caractérise par une finition carbone.
ADN Moto2
La mécanique puise ses racines dans le bloc équipant les machines du peloton Moto2. Développé par l’équipe Moto2TM de Triumph, ce moteur bénéficie d’une augmentation de couple et de puissance de 9% à mi- régime. Arbre à cames optimisé, nouvel usinage du vilebrequin, conduits d’admission et collecteurs revisités, diminution de l’inertie de 7% sont les principales modifications apportées sur le trois-cylindres. On retrouve également un nouvel embrayage anti-dribble, une boîte de vitesse avec les deux premiers rapports plus courts et un échappement optimisé. Le shifter est à présent up&down.
Partie-cycle premium
Le châssis est toujours élaboré autour du double berceau en aluminium. A l’avant on trouve une fourche inversée Showa de 41 mm entièrement réglable et à l’arrière un amortisseur Öhlins STX40 à réservoir séparé également réglable dans tous les sens. La Street Triple RS est encore équipée d’étriers monoblocs radiaux Brembo M50 à 4 pistons qui pincent des disques de 310 mm. Le maître-cylindre Brembo MCS opte pour un réglage du ratio (19, 20, 21, pression au levier) en plus du réglage de l’écartement. L’arrière est plus conventionnel (disque fixe simple de 220 mm, étrier à piston unique Brembo). Les pneumatiques Pirelli font dans le très performant avec des Diablo Supercorsa SP v3.
Nouvel écran TFT
Dès que l’on monte sur la Street Triple on est relativement surpris par la position de conduite pas trop radicale. L’appui sur le grand cintre est pratiquement inexistant et les repose-pieds ne sont pas trop relevés. La selle est étroite au niveau du réservoir, sa hauteur de 825 mm n’est pas une entrave pour les gabarits moyens. Le tableau de bord est sur cette version RS composé d’un nouvel écran TFT couleur. Disposant de quatre thèmes différents et de quatre couleurs, il est complet mais peu lisible pour certaines fonctions comme le compte-tours par exemple. Avec l’application MyTriumph, l’écran est connecté via Bluetooth (en option). Le pilote a accès à une navigation virage par virage ainsi qu’une interaction avec une GoPro ou encore de la musique via son smartphone. L’écran est aussi réglable en inclinaison.
Nombreuses assistances
Le sifflement caractéristique du trois-cylindres se fait entendre et le bruit à l’échappement reste raisonnable. Par contre les montées en régime sont enivrantes. Cinq modes de conduite sont disponibles. Aux modes Sport, Road et Rain on ajoute le mode Rider (entièrement paramétrable) et le mode Track (pour la piste). La Street dispose encore d’un contrôle de traction et d’un ABS désactivable. En ajoutant la réponse à l’accélérateur, on trouve les trois paramètres pouvant être réglés avec les modes Rider et Track. En mode Rain, la puissance est limitée à 100 ch.
Souplesse et volupté
Sur la route, la Street Triple se conduit comme un vélo. Légère et dynamique, elle répond à la moindre sollicitation de son conducteur. La tenue de route est parfaite à condition que le revêtement reste correct. Sur nos routes, ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Le moteur est assez souple pour reprendre en 6ème à 2.500 tr/min en ville. Sur nationale, vous accrocherez le 90 km/h à 4.500 tr/min et à 6.000 tr/min, vous croiserez sereinement à 120 km/h sur l’autoroute. A cette vitesse, la protection inexistence ne vous gênera pas trop. Par contre, si vous vous décidez à prendre la piste, comme nous l’avons fait à Mettet, les choses deviendront plus compliquées. Hormis cela, la Triumph Street Triple est la moto idéale pour s’amuser sur l’anneau namurois. Les accélérations sont géniales avec un son houaaa… Le shifter fonctionne parfaitement et les freins sont d’une efficacité redoutable. Bien servi par des pneumatiques à la hauteur.
Conclusion
Ce qui nous a le plus surpris durant cet essai, c’est la polyvalence de cette Street Triple. Surtout dans cette version RS qui laissait présager une certaine exclusivité. Elle sait pratiquement tout faire, de la petite balade tranquille à l’arsouille complète sans oublier son aptitude absolue pour la piste. Abordable financièrement, ce qui ne gâche rien, cette Triumph Street Triple RS devrait encore séduire pour longtemps.
Les + et les –
Les + : finition, moteur coupleux et puissant même en Euro5, partie-cycle, gueule caractéristique.
Les – : lisibilité de certaines informations sur l’écran TFT.
Données techniques et prix
Moteur
Type : 3 cylindres en ligne à refroidissement liquide, 12 soupapes
Cylindrée : 765 cm3
Puissance maximum : 123 CV (90.5kW) à 11750 tr/mn
Couple maximum : 79Nm à 9350 tr/mn
Boîte de vitesse : à 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
Cadre : Double berceau en aluminium.
Suspension avant : Fourche Showa BPF inversée de 41 mm entièrement réglable
Suspension arrière : Amortisseur Öhlins STX40 à réservoir séparé entièrement réglable
Frein avant : Deux disques flottant de 310 mm, étriers monobloc à montage radial 4 pistons Brembo M50, ABS déconnectable
Frein arrière : Un disque fixe simple de 220 mm, étrier à piston unique Brembo, ABS déconnectable
Dimensions
Empattement : 1405 mm
Hauteur de siège : 825 mm
Poids à vide : 166 kg
Réservoir : 17,4 litres
Prix
A partir de 11.900 €