Le gouvernement italien veut sauver la Vespa du “Green Deal” européen.
Il n’est pas nécessaire d’être d’accord avec les opinions du gouvernement italien (d’extrême droite), mais la partie d’échecs que certains chefs du gouvernement jouent actuellement avec l’Europe est impressionnante. En effet, dans un nouveau projet de loi, la Lega Nord – l’un des trois partis actuellement au pouvoir – propose d’inscrire la Vespa au patrimoine culturel national. Et cela ne manque pas d’avantages…
Patrimoine culturel
La Vespa comme patrimoine culturel italien : ce n’est peut-être pas aussi farfelu qu’il n’y paraît à première vue. C’est ce qu’a pensé la Lega Nord, qui a concrétisé l’idée dans un projet de loi qu’elle a ensuite soumis à la Chambre. En raison de sa valeur symbolique et de l’excellence de sa production, ainsi que de la valeur historique, artistique et culturelle qu’elle apporte – lit-on dans l’article 1 de la disposition – la moto Vespa Piaggio, brevetée le 23 avril 1946, est reconnue comme “patrimoine culturel national”, conformément à l’article 2 du code des biens culturels”, lit-on dans la traduction littérale. Il est intéressant de noter que la proposition a immédiatement reçu l’approbation de l’actuel ministre des transports, Matteo Salvini (Lega Nord). Il va même plus loin sur ses réseaux sociaux, soulignant la beauté de l’icône sur deux-roues.
La véritable raison
Mais… Dans son enthousiasme, M. Salvini dévoile immédiatement la véritable raison d’être du projet de loi : “La Vespa est un véhicule d’importance nationale, qui doit être sauvé de la “folie écologique” et protégé de toute restriction de circulation”. Si la Vespa devient un patrimoine culturel national, le ministre souhaite également qu’elle “puisse circuler librement, indépendamment de toute restriction ou règle en matière d’émissions”. C’est là que le bât blesse.
Patrimoine de l’UNESCO
Le parti explique qu’il veut sauver cette icône révolutionnaire des années 1950 et 1960. La Lega considère la Vespa comme “un symbole absolu de l’Italie, dont plus de 20 millions d’exemplaires circulent encore dans le monde. Son histoire, avec plus de 140 versions différentes, et ses 615 clubs Vespa et ses 90 000 membres sur le seul territoire italien, en font l’un de nos symboles les plus reconnus”. L’argument n’est pas nouveau, ni infructueux : auparavant, la présidente régionale de la Lega Nord, Elena Meini, avait réussi à faire inscrire la Vespa au patrimoine de l’UNESCO en Toscane. Reste à savoir si elle réussira également au niveau national. Mais il s’agit d’une tentative impressionnante à tous points de vue…