Le pneu : l’équipement « sécurité » du deux-roues
On estime que plus d’un conducteur sur deux ne roule avec sa moto ou son scooter qu’à partir des beaux jours. Le printemps est donc pour beaucoup le moment de la reprise en main du guidon mais aussi de l’entretien et des vérifications de son 2 roues motorisés. Et l’un des points primordiaux à contrôler est l’état des pneumatiques.
Ça tombe bien, c’est le cas de le dire, car dernièrement nous avons été invités au centre moto école Easymonneret de Meudon, à côté de Paris, pour une journée d’information sur le sujet. Avec la complicité d’Allopneus.com, le premier site français de vente de pneumatiques sur internet. Durant cette journée, nous avons également été conviés à tester diverses montes pneumatiques.
De la théorie
Nous assistons, tout d’abord, à un exposé dispensé par Coralie Masselot – directrice marketing communication Allopneus.com – qui nous rappelle qu’en moto et scooter, le pneu est le seul point de contact – équivalent à la taille d’une carte de crédit – entre le conducteur et la route. C’est un équipement technique de sécurité incontournable qui apporte l’adhérence sur la chaussée et assure des fonctions techniques essentielles. La physiologie et la structure des pneus motos sont spécifiques : ils sont plus arrondis sur les bords que les pneus auto car en contact sur plusieurs faces avec la route, notamment lors des virages.
Le pneu moto est mis au point pour maîtriser les trajectoires, assurer le freinage, transmettre la puissance, supporter la charge mais aussi amortir les chocs et absorber les irrégularités de la route. Aussi, il est important d’avoir des pneumatiques adaptés et en parfait état. Un pneu usé, craquelé ou gonflé à une mauvaise pression va directement compromettre la sécurité du conducteur et de son passager.
C’est ensuite Philippe Monneret – pilote professionnel et directeur des motos écoles Easymonneret – qui prend la parole pour nous fournit quelques informations supplémentaires. Il faut bien prendre en compte qu’un pneu usé de 20% perd 50% de son efficacité. Faire également l’impasse du contrôle de la pression et ne pas s’équiper de pneus adaptés et de qualité met en danger le pilote mais aussi les usagers de la route.
Il nous précise que dans ses formations pour le permis et ses stages de perfectionnement moto, le pneu est un sujet de prévention incontournable. Par temps de pluie, les pneus usés ont moins d’adhérence, ils déclenchent plus vite l’ABS, ce qui rallonge la distance d’arrêt. L’augmentation de la distance de freinage de 1 à 1,5 mètre pour une moto ou un scooter, c’est beaucoup trop ! surtout lorsqu’on doit éviter un piéton, un véhicule ou un cycliste
À la pratique
Depuis le début de la matinée, un petit crachin tombe sur Meudon. La piste est mouillée, et 6 Suzuki nous attendent pour des exercices d’évitement et de freinage. Deux 125 sont équipées de Michelin Pilot Street (90/80-17 465 et 130/70-17 625 ), deux 650 reçoivent des Dunlop Roadmaster IV (120/70R17 58W et 160/60R17 69W) et enfin deux 800 sont chaussées en Continental Conti SportAttack 4 (120/70R17 58W et 180/55R17 73W). Précisons que ces pneus respectent les dimensions d’origine pour chaque modèle et qu’ils sont neufs.
Par contre, pour chaque cylindrée, les pneus d’une moto sont sous-gonflés. Pour être plus précis, en 125 : 1 et 1,3 bars au lieu de 1,8 et 2 bars. Pour les 650 : 1,3 et 1,5 bars contre 2,25 et 2,50 bars. Enfin pour les 800 : 1,3 et 1,5 bars contre 2,5 et 2,9 bars. Il y a également une troisième 650 équipée de pneumatique usés et pratiquement lisses, mais avec l’asphalte complètement détrempé, nous ne tenterons pas le diable.
Je décide de commencer cet essai avec la 125 équipée des pneus sous-gonflés. Successions de cône – pour l’exercice d’évitement – suivis du test de freinage avec les repères adéquats (en respectant la même vitesse et le même rapport). Ensuite, mêmes manœuvres avec la moto équipée des pneus à la bonne pression. La différence n’est pas très flagrante et je pense que sur le sec, les choses seraient différentes. J’enchaîne ensuite avec les deux 650, et là je commence à sentir du changement. La moto sous-gonflée est moins précise entre les cônes et sa direction est plus lourde. Idem pour les distances de freinage qui s’allongent.
Constat
Finalement c’est avec les deux 800 que manifestement je me rends compte du fossé qui sépare une bonne d’une mauvaise pression des pneus. J’ai l’impression que sur la 800 sous-gonflée, il y a un problème avec les roulements de direction lorsque je braque d’un côté vers l’autre. Le verdict est sans appel, les motos équipées de pneus sous-gonflés sont moins maniables et plus lourdes dans la direction et cela se ressent de plus en plus en montant en cylindrée.
Quelques conseils
Il est nécessaire de vérifier :
– la pression au moins 1 fois par mois et à froid et surtout avant de reprendre le guidon après une longue immobilisation. Il est impératif de respecter les pressions recommandées par les constructeurs selon l’usage.
– l’état des pneus (le niveau d’usure, les craquelures, entailles et marques de choc ont une incidence directe sur l’efficacité du pneu et sur la sécurité).
A noter : si, lors du déplacement de la moto ou du scooter à l’arrêt, la moto ou le scooter semblent plus lourds que d’habitude, il faut vérifier impérativement la pression des pneus.