Présentation de la gamme QJMotor
Une nouvelle marque qui s’aventure sur le marché européen ? Cela n’arrive pas tous les jours. Enfin, ce qu’on appelle « nouveau » c’est le constructeur chinois QJMotor qui existe depuis 1985, a vendu environ 30 millions de motos depuis lors et produira un million de deux-roues par an en 2024. Chez nous, au Benelux, la marque était surtout présente dans l’ombre, en tant que fournisseur de marques comme Harley-Davidson, Peugeot, Kymco et Benelli. Mais aujourd’hui, QJ vogue sous sa propre bannière. Nous venons de découvrir la gamme qui sera disponible chez nous.
Texte : Jelle Verstaen
Premières impressions
Si QJ Motor est un illustre inconnu pour la plupart d’entre nous, il fait pourtant fureur de l’autre côté de la Route de la Soie. Son nouvel importateur pour le Benelux Motomondo n’est par contre pas inconnu. Depuis des années, cette société implantée aux Pays-Bas importe dans le Benelux : Royal Enfield, Mash, Moto Morini, Rieju et Hyosung. Aujourd’hui, c’est au tour de la marque chinoise de les rejoindre. Nous avons passé une journée à découvrir la gamme QJ Motor qui sera prochainement distribuée au Benelux. Nous allons donc vous faire part de nos premières impressions. Par la suite, nous vous présenterons des essais plus détaillés de ces nouvelles machines.
SRK 125 S
La SRK 125 S est une belle machine, qui manifestement se rapproche du style « Sugomi ». Cette nouvelle venue dispose d’un monocylindre à refroidissement liquide (14,9 ch / 12 Nm), d’une fourche UPSD, d’un écran TFT, de freins à disques wave avec ABS, d’un éclairage complet à LED, d’une prise de charge USB et de leviers réglables. Notre première rencontre s’est limitée à rouler un kilomètre et demi pour passer devant les photographes, il n’y a donc pas grand-chose à en dire pour l’instant. Sauf que la finition est soignée, que la hauteur de selle est gérable pour les petits gabarits, que le passage de vitesses est correct, que le moteur est réactif à la moindre ouverture des gaz (à câble) et que la puissance de freinage est plus que suffisante (bravo aux leviers réglables) pour immobiliser cette 125 en toute sécurité. La SRK 125 S offre un bon rapport qualité/prix, et nous sommes curieux de voir comment elle se débrouillera face à ses principales concurrentes Kawasaki Z125 et Yamaha MT-125.
Prix : 3.599 euros
SRK 550
Nous avons testé la SRK 550 un peu plus longtemps, nous avions nos raisons. Nous avons tout de suite aimé cette moyenne cylindrée aux lignes pures et à la construction compacte pour deux raisons : sa maniabilité et son caractère très vif. Pour ce faire, cette moto compte sur des suspensions de qualité Marzocchi, un faible poids (176 kg à vide) et des pneus CST (qui n’ont rien à envier aux autres marques). D’autre part, le bicylindre à huit soupapes développe 61,2 ch à 8 500 tr/min et 55 Nm de couple à 6 500 tr/min. Des valeurs impressionnantes pour un moteur de cette cylindrée – mais les conducteurs A2 ne doivent pas désespérer. Après tout, une variante de 35 kW est également disponible. La puissance et le couple sont facilement disponible, tandis que la SRK 550 peut compter sur un freinage à double disque de 320 mm avec freins radiaux Brembo à l’avant. Cerise sur le gâteau : un échappement de belle facture, un écran TFT et un éclairage full LED.
Prix : 6.199 euros
SRK 800 RR
Au rayon des motos sportives, QJ a ce qu’il faut en stock. La SRK 800 RR ne dépareillerait pas dans la gamme sportive de Ducati, BMW ou Honda. Des lignes épurées au séduisant coloris rouge, en passant par les ailerons et un échappement cloné sur Akra, cette SRK 800 RR nous ferait-elle déjà tourner la tête ? Reste à savoir sur quelle marche du podium elle sera. Avec son quatre cylindres en ligne de 778 cm3, la RR ne développe « que » 95 ch et 78 Nm (respectivement à 10.000 et 8.500 tr/min). Cela permet à QJ de commercialiser une version A2, mais la nouvelle venue restera en deçà face à ses concurrentes Kawasaki ZX-6R et Honda CBR600RR.
Malgré son petit prix, la RR est équipée d’excellentes gommes Maxxis, d’une fourche Marzocchi UPSD réglable et de freins Brembo. Nous n’avons parcouru que quelques kilomètres au guidon de cette moto, au cours desquels nous avons pu apprécier la sonorité et la souplesse du moteur, ainsi que la maniabilité de la partie-cycle et la puissance de mordant des freins. Mais aussi la réponse parfois chaotique de l’accélérateur, qui montre pas mal d’on/off sur les deux modes de conduite. Une caractéristique qui rend la moto un peu difficile à contrôler, surtout à basse vitesse. Nous aimerions bien, dans un avenir proche, la confronter aux concurrentes susmentionnées. De préférence sur circuit.
Prix : 9.299 euros
SRT 700 X Touring
L’aventure ? C’est ce que propose QJMotor avec la SRT. C’est à la fois une toute nouvelle moto mais aussi une vieille connaissance… Chez QJ, elle porte le nom de SRT 700 X Touring, mais nous la connaissons également sous le nom de Benelli TRK 702 X. Mais avec beaucoup plus d’équipement de série comme les poignées et selle chauffantes, un set de bagagerie en aluminium (top-case et valises latérales) et de commodos rétroéclairé. Sans oublier un écran TFT, des freins radiaux Brembo et des pneus Metzeler Tourance montés sur des jantes à rayons. Une moto qui semble (et qui est) encore assez lourde avec 240 kg, c’est un peu beaucoup pour une moto de moyenne cylindrée. De plus, elle souffre d’une injection un peu lente et de beaucoup de vibrations au niveau du guidon et des repose-pieds, mais elle offre un excellent rapport qualité-prix, surtout face à sa demi-soeur.
Prix : 8.299 euros
SRT 800 SX Touring
Une autre possibilité est de choisir la SRT 800 SX Touring ? Cette version est également équipée d’une selle et de poignées chauffantes, d’un ensemble complet de valises en aluminium et d’une configuration similaire en termes de pneus, de roues et de suspensions. Le poids de 263 à vide ne peut en aucun cas être considéré comme léger. En revanche, le bloc moteur est nettement plus récent et plus souple que celui de la 700, avec 92,5 ch et 77 Nm, c’est un surplus de près de 20 ch et 10 Nm par rapport à la petite sœur pour propulser ses 23 kilos excédentaires. Le bicylindre semble beaucoup plus plein, des bas jusqu’aux hauts régimes. Les premiers kilomètres servent un peu à faire une recherche d’informations au niveau du train avant. Mais une fois que l’on a compris à quel point cette moto est facile à piloter, on se régale. Ralentisseurs, chaussées irrégulières ou vent de face bien costaud ? Aucun problème pour la SRT 800 SX. Elle convainc par une position de conduite confortable, des suspensions douces et une excellente protection contre le vent.
Prix : 10.199 euros
SRV 125
Tout comme nous n’avons fait que quelques passages devant l’objectif avec la SRK 125, nous avons fait de même avec la SRV 125. La plus petite des SRV est un petit cruiser plutôt bien conçu avec un mono de 14,9 ch et 12,1 Nm. Il excelle en outre dans la simplicité : un compteur LCD rond lui convient parfaitement, le barillet de contact sur le côté est familier avec les Honda CMX. Les freins à disque équipés de l’ABS font du bon travail. Cette moto conviendra parfaitement aux conducteurs A1 qui se démarquerons face à la concurrence.
Prix : 3.599 euros
SRV 600 V
Mais nous avons gardé le meilleur pour la fin. La SRV 600 V est un cruiser de belle lignée qui n’a vraiment aucune concurrente dans ce segment. Y compris en parlant de la Kawasaki Vulcan S ou de la Honda CMX500 Rebel. Tout cela en rapport avec la configuration du moteur. Sous le réservoir se cache un V4 de 561 cm3 à refroidissement liquide. Un joyau bicylindre, doté d’une excellente bande sonore. De toute la gamme QJ, c’est celui-ci qui réalise clairement l’interaction la plus propre entre la poignée de gaz et les corps de papillon. Grâce à ses 68 ch/54 Nm (respectivement à 10 500 et 8 000 tr/min). Cette SRV 600 V est nerveuse du début à la fin jusqu’à sa vitesse maximale (mesurée) de 190 km/h environ. On peut affirmer sans aucun doute que QJ s’est inspiré de la gamme Harley-Davidson (leviers, boutons, phare, pneus, silencieux…) – !
Le tableau de bord TFT rond est le plus raffiné de la gamme (et le plus lisible), la position de conduite est confortablement et de type cruiser avec les commandes vers l’avant, et le châssis est difficile à déséquilibrer. Non, l’énorme radiateur n’est pas très joli, mais on lui pardonne vite au vu de ses autres atouts. L’antipatinage est de série et il existe une version pour les pilotes A2. En ce qui me concerne, c’est la surprise absolue de la journée, et ce à un prix défiant toute concurrence.
Prix : 7.599 euros
Disponibilité
En conclusion, tous les modèles QJMotor mentionnés ci-dessus seront livrés aux concessionnaires à partir de la mi-juin, pour une mise en vente à la mi-juillet 2024.