Prise de contact Mash GT 750 : Une GT pour tous.
La moto grande routière, au sens noble du terme, n’est plus beaucoup représentée aujourd’hui. Certains regrettent l’époque de la Honda Deauville, une moto facile, pratique et économique. Mais aujourd’hui, cela pourrait changer avec l’arrivée de la Mash GT750.
Entre 1998 et 2010, la Honda Deauville a fait le bonheur des roule-toujours. Accessible à tous les niveaux, la NT650V et son évolution 700 circulent encore, d’ailleurs, en grand nombre sur nos routes aujourd’hui. Mais depuis l’arrêt de sa production, aucun constructeur n’a pris la peine de lui trouver une remplaçante. À part peut-être Mash, qui introduit cette année sur le marché la GT750. Car je pense sincèrement que cette moto possède toutes les qualités qui ont fait le succès de la Japonaise.
Changement de stratégie
En commercialisant cette nouvelle machine, Mash fait un virage à 180°, en proposant autre chose qu’une machine au style classique néo-rétro. De plus, le monocylindre, qui régnait en maître sur la gamme du constructeur français, partage maintenant la vedette avec un bicylindre de moyenne cylindrée. Une mini-révolution, en quelque sorte, mais avant tout une nouvelle stratégie commerciale qui pourrait attirer une nouvelle clientèle. Pour ce faire, la marque française a fait appel, comme à son habitude, à l’empire du Milieu. C’est le constructeur chinois Jinan Jedi Motorcycle qui a fourni, « clé en main », la GT750.
Inspiration RT ?
En faisant quelques recherches sur le net, j’ai découvert que cette marque a été fondée en 1975 et s’est spécialisée dans la fabrication de motos à usage de la police, des pompiers et même de la poste. Et la GT750, qui nous intéresse aujourd’hui, est l’extrapolation de la Kirin 750 destinée à la police. Il est à noter que cette moto est déjà disponible en Europe, sur le marché espagnol, via Mitt Motorcycles, qui la commercialise sous l’appellation GT-K (nous en avions déjà parlé). Visuellement, il est indéniable qu’elle possède un « petit » air de ressemblance avec la BMW RT, la référence de la catégorie. Elle possède d’ailleurs un gabarit pratiquement similaire en affichant tout de même 275 kg, en ordre de marche, sur la balance, c’est seulement 6 kg de moins que la Teutonne.
C’est Byzance
Cela pourrait impressionner certains, tout autant, que la liste de ses équipements, dont voici la liste : système de démarrage sans clé, selle pilote et poignées chauffantes, bulle électrique, écran TFT couleur de 12,3’’ connecté, système de navigation « Carbit Ride », prises USB-A /USB-C et 12 V, caméras avant et arrière, pare-carters / pare-valises, porte-bagages, valises de 20 litres à déverrouillage électrique, TPMS et enfin déverrouillage électrique du bouchon de réservoir, excusez du peu. Question motorisation, par contre, la Chinoise est un peu plus modeste, car elle fait appel à un moteur bicylindre vertical de 730 cm3 développant 75 ch (8 500 tr/min) et 69 Nm (6 800 tr/min), pas de quoi affoler les compteurs. À la lecture de ces chiffres, on peut craindre que la GT750 soit un peu sous-motorisée face aux GT actuelles disponibles sur le marché.
Petite mise au point
Mais n’oublions pas qu’à l’époque, avec une Deauville qui affichait 62 ch et 65 Nm pour pratiquement 260 kg, on pouvait rouler au quotidien sans aucune difficulté. Après cette petite mise au point, parlons maintenant de cet essai proprement dit. Lorsque l’on découvre la moto pour de vrai, il faut bien admettre que c’est troublant, à quel point elle ressemble à une RT. On sait que certains constructeurs chinois sont les rois de la copie, et pour le coup, Jinan Jedi Motorcycle n’y est pas allé par quatre chemins, soit. Mais la comparaison s’arrête là, car dès que l’on observe d’un peu plus près certains détails comme les commodos, on est loin du caractère premium qui caractérise la marque à l’hélice. C’est fonctionnel et basique, sans aucune fioriture. Les demi-guidons relevés et la large selle vous invitent à prendre place en toute simplicité. L’accessibilité est parfaite, avec une hauteur d’assise de seulement 780 mm et un espace assez étroit au niveau du réservoir pour les jambes : c’est rassurant lorsqu’il faut manœuvrer cette GT750 à l’arrêt.
Que demander de plus ?
Devant moi, l’écran TFT couleur s’illumine d’un bleu azur dès que j’appuie sur le bouton du keyless. Divisé en deux grandes zones, où trône à gauche le compte-tours et à droite le compteur kilométrique, il comporte en son centre un graphique schématisant une moto en mouvement. Tout ce que l’on attend comme informations est représenté, y compris les réglages de la selle et des poignées chauffantes ; il ne manque que l’affichage de la température extérieure. Vu la quantité d’équipements mentionnés plus haut, il est surprenant de voir le peu de boutons de commandes disponibles au guidon. Pas étonnant, car la moto possède un satellite de commande au-dessus du réservoir. Celui-ci regroupe pas moins de 13 boutons dédiés à … 13 fonctions. Cela va de l’ouverture des valises latérales à la commande électrique de la bulle, en passant par la commande des caméras, etc.
En route
Les Chinois sont friands de ce gadget dont nous, Européens, ne voyons pas vraiment l’utilité. Toujours est-il qu’il est possible de filmer devant et derrière la moto tout en roulant, et même de prendre des photos. Les images peuvent être visionnées sur le tableau de bord à tout moment. Pour les récupérer, il suffit de passer par votre smartphone connecté à la moto. Pratique, non ? Qui sait, ces images pourraient être précieuses un jour en cas d’accident. Mais pour l’instant, je suis loin de cette situation, heureusement. Le twin chauffe doucement pendant que je remplis les valises. Bien finies, ces valoches possèdent une sangle et un fond pour éviter que le contenu ne tombe directement sur le sol au moment de l’ouverture, et un câble empêche que le couvercle s’ouvre complètement. Un petit espace de rangement, qui intègre une trousse à outils, est disponible au-dessus du tableau de bord. Il est temps de quitter la concession Moto And Co, à Allonne, dans la banlieue de Beauvais, qui a gentiment mis cette Mash GT750 à ma disposition.
Facile
Je suis immédiatement surpris par la facilité avec laquelle il est possible de rouler à basse vitesse vu son gabarit. La moto est très maniable, même si j’aurais aimé disposer d’un rayon de braquage encore plus important. J’emprunte quelques ronds-points pour me dégager du centre urbain, et la GT tourne avec aisance. Jouant un peu avec le réglage de la bulle pour trouver mon bonheur, je me retrouve rapidement sur des chemins de campagne. Le moteur ronronne gentiment et les vitesses passent sans broncher, malgré le peu de kilomètres affichés à l’odomètre. La position de conduite est excellente, hormis pour les jambes un peu trop pliées à mon goût. La bulle et le carénage offrent une très bonne protection, et les suspensions avalent les aspérités du revêtement avec facilité, malgré le peu de débattement annoncé sur la fiche technique.
Elle fait le job
Question motorisation, le twin vertical n’accepte pas de tourner trop bas dans les tours. L’idéal est de rester au-dessus de la barre des 3 000 tr/min, sinon il désapprouvera en émettant quelques hoquètements. La plage idéale de fonctionnement se situe entre 4 000 et 5 000 tr/min, avec encore un peu de réserve au-delà. Concernant l’étagement de la boîte de vitesses, commandée par un embrayage assisté, on remarque que les deux derniers rapports sont un peu allongés, ce qui est cohérent, vu la fonction GT de cette moto. Parlons maintenant du freinage, confié à Brembo. À l’avant, le double disque de 298 mm, pincé par des étriers monobloc quatre pistons à fixation radiale, est très progressif et possède le mordant nécessaire lorsque la situation l’exige. On ne peut pas en dire autant du frein arrière, également signé Brembo, qui manque d’efficacité.
Elle arrive en Belgique
Mash a choisi Michelin et ses Pilot Road 6 pour chausser cette GT750, ce qui donne encore plus confiance dans cette moto, prête à avaler des milliers de kilomètres, d’autant plus qu’elle possède un gros réservoir de 24 litres. Sur le peu de kilomètres que j’ai effectués, impossible de mesurer la consommation réelle, mais Mash annonce une consommation moyenne de 4,6 l/100 km. Motomondo, l’importateur Mash au Benelux, vient d’annoncer la distribution de cette moto dans notre pays. Question tarif, elle sera affichée à 11 999 €, comme en France. C’est 1 000 € plus cher que la GT-K de Mitt Motorcycles en Espagne. Même si ce tarif semble intéressant au vu des équipements proposés, je pense qu’en s’approchant plutôt de la barre des 10.000 €, elle pourrait devenir un best-seller dans son segment. Également disponible en version A2, elle sera proposée dans les coloris Black ou Gold, avec trois ans de garantie.
Conclusion
Avec cette GT750, Mash donne aux motards la possibilité d’accéder à une moto GT plus abordable financièrement, tout en disposant de nombreux équipements : une bonne protection, des valises et des éléments chauffants, que demander de plus ? Peut-être une béquille centrale et un régulateur de vitesse, et ce serait parfait.
Les plus et les moins
| Les plus | Les moins |
| Protection | Absence d’un régulateur de vitesse |
| Équipements | Pas de béquille centrale |
| Budget | Pare-carters/pare-valises disgracieux |
Remerciements
Merci à la concession multimarques Moto And Co d’Allonne, qui a mis à ma disposition une Mash GT750 dans le cadre du « Mash GT Tour ». Un contact chaleureux et compétent, bravo !
Fiche technique Mash GT 750
| MOTEUR | |
| Type | bicylindre vertical à refroidissement liquide, DACT |
| Cylindrée | 730 cc |
| Alésage x course | 83 x 67,5 mm |
| Soupapes/cylindre | 4 |
| Taux de compression | 12.2 :1 |
| Alimentation | injection électronique |
| Boîte de vitesses | à 6 rapports |
| Embrayage | multidisque en bain d’huile, assisté |
| Transmission finale | chaîne |
| PRESTATIONS | |
| Puissance maximum | 74,8 ch (55 kW) @ 8 500 tr/min |
| Couple maximum | 69 Nm @ 6 800 tr/min |
| ÉLECTRONIQUE | |
| Moteur | Modes de conduite, |
| Partie-cycle | ABS, |
| PARTIE-CYCLE | |
| Cadre | périmétrique en aluminium |
| Suspension avant | fourche inversée de 42 mm |
| Options de réglage | compression, détente |
| Suspension arrière | mono-amortisseur à bobonne séparée |
| Options de réglage | nc |
| Débattement av/ar | 80/80 |
| Frein avant | deux disques Brembo de 298 mm, étriers radiaux M4 à 4 pistons |
| Frein arrière | un disque Brembo de 260 mm, étrier simple piston |
| Pneumatique av/ar | 120/70 ZR17, 160/60 ZR17 (Michelin Pilot Road 6) |
| DIMENSIONS & POIDS | |
| Empattement | 1.465 mm |
| Angle de chasse | 25 ° |
| Chasse | nc |
| Hauteur de selle | 780 mm |
| Réservoir | 24 litres |
| Poids TPF | 275 kg |
| PRIX | |
| à partir de | 11.999 € |
