Questions en rafale après l’essai de la CFMoto 675SR-R

Une nouvelle moto sportive est toujours excitante. Lorsqu’elle est en plus équipée d’un nouveau trois cylindres, notre appétit est encore plus aiguisé. Ajoutez à cela que l’essai de la CFMoto 675SR-R se déroulent sur le circuit MotoGP de Portimao et la fête est déjà complète.

MotoActu.be : Courageux de la part de CFMoto de lancer une nouvelle moto sportive, avec un nouveau moteur trois cylindres.

Gijs Gilis : “Les Chinois font feu de tout bois. Il suffit de voir le nombre de modèles CFMoto, rien qu’en termes de motos sportives. Un monocylindre de 250 cm3, un bicylindre de 450 cm3, un quatre cylindres de 500 cm3 (qui n’est malheureusement pas vendu dans l’UE), un V4 est encore prévu pour cette année, mais nous en sommes pour l’instant au trois cylindres de 675 cm3. Un choix audacieux, car la concurrence – surtout en ce moment – est féroce parmi les motos sportives à moteur trois cylindres, comme la Yamaha la R9 que nous testerons bientôt, d’ailleurs.”

MotoActus.be : La 675SR-R veut-elle concurrencer la R9 ?

Gijs : “Non, certainement pas. En fait, elles ne jouent pas dans la même cour, avec une différence de pratiquement 24 ch entre les deux machines. La CFMoto développe 95 ch et 70 Nm. Elle se situe – si on compare toujours avec Yamaha – entre la R7 et la R9. La différence de prix est là aussi, CFMoto commercialisant sa supersportive à un prix très compétitif de 7 999 euros. C’est 2 100 euros de moins qu’une R7…”

MotoActus.be : En effet, c’est vraiment très net. Et sur la piste, ça donne quoi ?

Gijs : “Il s’agit d’une véritable moto faite pour la piste. Pas une machine mi-sport/street comme, par exemple, une Honda CBR500R. La SR-R est petite, compacte, trapue, avec une position de conduite agressive et conçue pour rouler le plus vite possible. Le design est vraiment beau. Elle possède son propre look qui s’intègre bien dans la gamme CF, de jolis détails, une bonne finition et des couleurs fraîches.”

MotoActus.be : Ok mais là tu ne réponds pas à ma question…

Gijs : “Patience ! La SR-R met en confiance dès le premier tour. Les trajectoires se corrigent facilement et la moto semble suffisamment rigide. Une moto de piste mature, en d’autres termes. Les freins ne sont pas en reste. Ils sont bien calibrés et mordent fermement. Absolument rien à redire à ce sujet. Le système ABS s’enclenche un peu rapidement, mais il suffit de retirer le fusible ABS sous la selle pour y remédier. Une suggestion pour CFMoto…”

MotoActus.be : Et, et, et, ce trois cylindres ? Comment fonctionne-t-il ?

Gijs : “Typiquement comme un trois cylindres, avec un son rauque, une belle montée en puissance et beaucoup de souplesse. Il pourrait y avoir un peu plus de puissance en bas et un peu moins en haut. À 11 000 tr/min, le trois pattes atteint sa puissance maximale, mais c’est aussi à ce moment-là qu’il arrive au rupteur. Et vous pouvez prendre cela au pied de la lettre. Ça coupe net et sans bavure. C’est assez perturbant surtout en virage à vive allure. Avec ses 95 ch, la vitesse de pointe à Portimao est tout à fait convenable. J’ai pris 230 km/h, ce qui est plutôt bien.”

MotoActus.be : La petite critique du jour ?

Gijs : “Oui, comme d’hab. En utilisant un câble – à la place d’un système ride by wire – pour la commande de la poignée d’accélérateur, le quickshifter ne fonctionne que pour monter les rapports. Je comprends qu’il s’agit d’un choix économique, mais quand on a un moteur entièrement neuf, on devrait s’attendre à une technologie plus moderne. Il en va de même pour l’électronique, qui est basique. Le contrôle de traction à deux modes et l’ABS, c’est tout. Un contrôle de glissement aurait été utile en cas de freinage brusque, car c’est à ce moment-là que l’attrayante queue de la 675SR-R se met à frétiller.”

MotoActus.be : Tu ne penses pas que c’est plutôt au pilote de faire gaf ? Je pense que oui. Rentre bien à la maison !