Rencontre avec BMW Motorrad
Vision d’avenir
F 450 GS, F 450 R, F450 RR, une nouvelle cylindrée avec des F 650, un profond remaniement des K1600 et l’arrivée des R 1300 RT et R 1300 RS témoignent de l’évolution constante de BMW dans le marché des deux-roues en Belgique et dans le monde. Entretien décontracté avec Christian Lambert, responsable de BMW Motorrad Belux depuis 2019.
Ce premier trimestre 2025, il s’est déjà vendu 980 BMW en Belgique. L’effet GS poursuit son œuvre et l’arrivée de nouvelles cylindrées dans ce segment augmente l’intérêt que jeunes et « plus âgés » attachent à ce genre de motos. Une nouvelle gamme de F450 est déjà prête et plus tard nous découvrirons une série de F650 (F600 ?), de nouvelles K1600 et bien d’autres projets que BMW s’est bien gardé de me révéler. Si la R 1300 RS conservent ses lignes sportives avec l’introduction du récent boxer déjà placé dans la GS et la R, la R 1300 RT se démarque complètement des modèles antérieurs avec un tout nouveau design. Aux côtés de Christian Lambert, Jeroen Lissens et Fanny de Leenheer assistent à cet entretien afin de m’apporter un maximum d’informations quant à l’avenir de BMW.

Chiffres étourdissants
210.408 motos vendues en 2024 dont 118.727 en Europe avec respectivement 26.177 unités en Allemagne, 20.693 en France, 16.617en Italie et 13.009 en Espagne. La Belgique totalisant 3.627 ventes. Les R 1300 GS et les « anciennes » R 1250 GS atteignent 68.000 bons de commande auxquels s’ajoutent la R 1300 GS Adventure arrivée en fin d’année. A ces chiffres démesurés, la part des récentes F 800 GS et F 900, toutes versions confondues, est tout de même de 40.890 motos livrées. Ce qui démontre bien la volonté de BMW de rajeunir sa clientèle. L’arrivée de deux nouvelles séries F va bien dans ce sens. « Notre priorité actuelle est de proposer des produits de plus petites cylindrées à des prix attractifs. Pour l’instant, la F 900 R est affichée à seulement 8.250 €. Un roadster de plus de 100 chevaux à un tel prix, la place idéalement par rapport à la concurrence ».
Ensemble
Honda travaille principalement avec la Thaïlande, Triumph joue la carte indienne depuis bien longtemps et les autres font confiance à l’Empire du Milieu. La Chine est devenue un partenaire indispensable pour tous les constructeurs. BMW y compris. Ce qui permet, selon le cahier des charges de chacun, de profiter de coûts de fabrication nettement moins élevés qu’en Europe. Sans pour autant que cette collaboration n’altère la qualité des produits allemands au vu des assemblages réalisés en grande partie en Allemagne. « Les progrès apportés à la finition des moteurs, à la qualité des soudures et à la bonne tenue des matériaux ne peuvent plus être mis en doute quant au partenariat avec d’autres pays. 70% de notre production est encore assemblée en Allemagne ».
Vision d’avenir
« Présentée à Milan en 2024, la nouvelle F 450 GS sera accompagnée d’une version R et RR qui ne manqueront pas de susciter un certain intérêt chez les jeunes conducteurs. Une autre cylindrée va également voir le jour, celle-ci devrait être de 650 cm3 et déclinée également sous plusieurs appellations. Ces moyennes cylindrées viendront complémenter les G 310 R et G 310 GS. Pour seconder ces nouveautés, BMW joue également la carte des sports moteur avec notre meilleur représentant actuel en Superbike : Toprak Razgatlıoğlu ». Sans répondre directement à ma question, Christian Lambert laisse planer un doute quant à la venue de BMW en MotoGP. Au vu de son sourire, il sera intéressant de suivre les prochains communiqués de la firme allemande. Viendra, viendra pas ?
KTM, non merci
Nous abordons le sujet d’une éventuelle participation financière de BMW envers KTM qui se solde directement par un « NON » assez catégorique. BMW ne compte pas non plus développer d’autres motos électriques que ses scooters CE-02 et CE-04 dans un avenir proche. « Les batteries actuelles se révèlent trop limitées en matière d’autonomie. Tant que de nouvelles solutions ne sont pas trouvées en ce qui concerne le poids et la puissance, nous préférons nous attacher à d’autres priorités comme le développement de nouvelles parties-cycles plus légères et plus maniables. Le boxer 1300 devrait conserver sa cylindrée et sa puissance de 145 chevaux durant plusieurs années, une augmentation de sa cylindrée ne nous semble plus opportun. Il nous parait plus intéressant de se consacrer au poids de la moto et d’essayer de le réduire tout en améliorant encore la maniabilité. » .
Made in USA ?
Les nouveaux décrets « façon Trump » risquent de poser des problèmes à de nombreux constructeurs. « Si BMW possède bien des usines aux USA, elles sont uniquement réservées aux voitures. La vente de deux roues aux USA ne peut amortir la construction d’un site d’assemblage. Nous sommes donc contraints d’exporter là-bas nos motos produites en Allemagne et en Inde. Quoi qu’il en soit Munich n’est pas intéressé par ce petit jeu de « tu taxes, je taxe » et espère obtenir un accord avec les USA. »
Belgian Connection
La Belgique possède un réseau de concessionnaires BMW souvent exclusifs. Les ont-dits laissent sous-entendre une nouvelle orientation et de nouveaux contrats pour ces derniers. « Notre volonté n’est pas d’étendre notre réseau mais plutôt de le consolider avec pour certains un nouvel aménagement des locaux dont les dernières modifications remontent à une bonne dizaine d’années. Nos concessionnaires sont au nombre de 19 dont Louyet détient 4 enseignes à Bruxelles et en Wallonie et Peter d’Haese, deux à Gand et Zottegem. Nous préférons cependant limiter le nombre de concessions par un même propriétaire. La moyenne est de 180 motos vendues par garage et la rentabilité doit rester cohérente pour tous. Le but est d’ici 2027, un rajeunissement des enseignes avec un design semblable pour tous. BMW Belux ne sera pas en reste puisque le siège de Bornem entre aussi dans une phase de rénovation pour un budget non négligeable de 30.000.000 d’euros ».
Contrôle technique
La Belgique et les professionnels de la moto sont restés sans réaction par rapport à l’introduction du contrôle technique en janvier 2024. « C’est exact, nous aurions dû réagir comme les Pays-Bas qui ont répondu à l’Europe que les accidents des deux roues étaient soit dus à la conduite inappropriée du pilote soit à l’état de la route. Une réponse très cohérente acceptée par l’Europe mais pour combien de temps encore nos voisins du nord vont-ils échapper à cette obligation européenne ? ». Au lendemain de cette rencontre, les communiqués relatifs aux nouvelles R 1300 RT et R 1300 RS étaient rendus publics et la présentation de ces deux modèles est à découvrir sur www.motoactus.be.