Reportage Cannonball 1000 : Arriver en tant qu’étranger, repartir en tant qu’ami !

Alors que le Cannonball Run consistait à traverser les Etats-Unis d’est en ouest le plus rapidement possible, le Cannonball 1000 n’a rien à voir avec cela. Petit frère du Cannonball Bike Run qui cette année, traversera la France, l’Espagne et l’Italie à moto durant une semaine, le Cannonball 1000 – pour mille kilomètres à parcourir en trois jours – démarra cette année de Spa pour arriver à Maastricht. Autant dire que pour ce match “à domicile” nous nous devions d’être présents.

Texte : Gijs Gilis

L'abbaye de Stavelot était l'impressionnant point de départ du Cannonball 1000.

Mini Cannonball

L’abbaye de Stavelot était le point de départ de la première édition du Cannonball 1000. Il s’agit d’une sorte de « mini » Cannonball Bike Run car il y a trop de demandes pour celui-ci et l’organisation voulai donner à plus de gens la chance de vivre cette expérience. Nous avons découvert l’événement par hasard et avons immédiatement décidé d’y participer en raison des photos et des récits fascinants des années précédentes.

Ils sont venus de Norvège avec une MV Agusta Dragster et une Husqvarna 701 Enduro.

Nuda, Dragster, CVO

Avec plus de 40 participants venus des quatre coins du monde – Américains, Finlandais, Norvégiens, Britanniques, Anglais et, bien sûr, Belges et Néerlandais – tout le monde se tenait à côté de sa moto, prêt à prendre le départ. Des superbes motos parmi lesquelles on trouvait des customs, en passant par les incontournables GS et motos de type aventure, jusqu’à des modèles moins courants comme l’Husqvarna Nuda 900 R, la MV Agusta Dragster et notre propre machine : une Harley-Davidson CVO Road Glide ST. Un projet exclusif de Harley-Davidson, directement dérivé de la moto de course utilisée par la marque dans la série King of the Baggers. La CVO Road Glide ST est pleine de carbone, de pièces exclusives et d’un bicylindre en V de 1 977 cm3 développant 126 ch et 193 Nm. Une machine plutôt impressionnante, surtout en rouge. Il n’y a pas à dire, on se fait remarquer avec ce genre d’engin peu courant. Maintenant il restait à voir comment elle allait se comporter sur le Cannonball 1000 ?

À l’ancienne ou presque

Le Cannonball 100 est constitué d’un parcours journalier d’environ 350-400 km qui va d’un point A à un point B. C’est simple, non ? Mais attention, vous ne le faites pas à l’aide d’un GPS, mais avec un roadbook. C’est un véritable défi en voiture, mais c’est encore plus difficile en moto. Moi-même, habitué à la technologie moderne, n’avais jamais utilisé cette technique auparavant, c’était donc une première. Deux possibilités s’offraient à moi : soit l’utiliser sous forme de document imprimé en l’insérant dans un sac réservoir, soit sous forme d’un document pdf à lire via un smartphone.

Niveau d’attention supplémentaire requis

J’ai logiquement choisi cette dernière option parce qu’elle facilite le défilement et permet de ne pas avoir à changer constamment de feuille, de plus je ne possède pas de sac réservoir pour cette moto. Au départ, je pensais que la lisibilité sur un si petit écran de smartphone allait être difficile, mais en zoomant suffisamment, cela a bien fonctionné. J’ai utilisé un système de fixation Quad Lock sur le guidon, de sorte que le smartphone était parfaitement positionné. La moto demande déjà beaucoup de concentration, mais rouler en suivant un roadbook nécessite un niveau d’attention supplémentaire. Vous regardez constamment votre compteur pour savoir quelle distance il vous reste à parcourir jusqu’au prochain virage. C’est fatigant, mais très amusant. Surtout si vous roulez calmement.

La moto idéale ?

La Harley-Davidson CVO Road Glide ST est-elle la moto idéale pour ce type d’expérience ? Non, bien sûr. Elle est lourde, grosse et encombrante. J’ai donc dû faire attention à plusieurs reprises, car il vaut mieux ne pas freiner au dernier moment dans une descente ou dans une épingle à cheveux. Le poids élevé exerce alors une pression supplémentaire, déclenchant parfois de manière inappropriée l’ABS et faisant perdre le contrôle de la direction. Je n’étais pas au bord du gouffre, mais à plusieurs occasions, j’ai eu chaud.

Pantalon trempé

J’ai également remarqué qu’après une forte averse, et donc sur route mouillée, mon pantalon était trempé dans sa partie basse par les éclaboussures d’eau. Comme s’il avait été aspergé à l’aide d’un tuyau d’arrosage. Par contre, il y a deux valises latérales très pratiques où vous pouvez mettre tous vos bagages, la position de conduite est agréable et une fois que vous vous êtes habitué au poids et à l’encombrement, vous pouvez la piloter facilement. Les freins Brembo mordent particulièrement fort, ce qui est également nécessaire pour arrêter les 380 kilos de la moto. Les suspensions Showa réglables font tout leur possible pour maintenir la moto en place sur le bitume, ce qui fonctionne mieux que ce que l’on pourrait penser au premier abord, notamment grâce à l’important empattement qui assure une grande stabilité.

Pas seulement un spectacle

Le moteur Milwaukee-Eight 121 HO délivre tellement de couple qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter (relativement) à haut régime. Entre 2 000 et 4 000 tr/min, vous faites ce que vous voulez, en dessous ou au-dessus, vous n’avez rien à y faire. En roulant, j’ai eu eu droit à de nombreux regards confus lorsqu’il est apparu que, sur une portion de route rapide et sinueuse, je pouvais rattraper de nombreuses motos plus rapides et plus faciles à conduire. Avec la CVO Road Glide ST, il ne s’agit pas seulement de faire le spectacle, mais aussi d’aller de l’avant.

Les participants

Qui participe au Cannonball 1000 ? Eh bien, c’est étonnamment varié. D’une part, il y a les inconditionnels qui ne manquent aucune édition et qui ont même personnalisé leur plaque d’immatriculation pour y inscrire « CN09ALL ». Mais il y a aussi ceux qui participent pour la première fois et qui ne connaissent encore personne. Des trentenaires, des quarantenaires, des quinquagénaires, des hommes et des femmes, des couples,…

David, 74 ans, préfère rouler sur une supersportive.

Des personnalités marquantes

David était remarquable. Ce Britannique de 74 ans roule sur une Suzuki GSX-R750. Pourquoi ce choix inconfortable ? « J’aime cette moto ». Que dire de plus ? Ou encore un couple de Britanniques âgés roulant sur une Harley-Davidson, dont la femme souffre de la maladie de Parkinson. C’était la première fois depuis longtemps qu’elle remontait sur une moto. Et elle en a profité pleinement. Son mari, qui fait 1 000 ( !) pompes par jour pour collecter des fonds pour la recherche sur la maladie de Parkinson, était tout aussi spécial. C’est un exploit que pas mal athlètes de haut niveau ne pourraient pas réaliser.

Le couple le plus incroyable de ce Cannonball. Il fait 1 000 pompes par jour pour collecter des fonds pour la maladie de Parkinson. Elle souffre de cette maladie et a beaucoup apprécié le rallye.

Américains et débutants

Ou que dire d’un couple d’Américains qui a planifié le Cannonball 1000 dans le cadre d’un tour d’Europe ? Ou encore deux Norvégiens et un Finlandais qui sont venus en moto de leur pays d’origine jusqu’ici ? Et qui devaient ensuite refaire le chemin en sens inverse ! D’un autre côté, il y avait aussi deux gars qui n’avaient parcouru que 60 km à moto avant ce rallye. C’était vraiment une première expérience à moto pour eux …

Une convivialité remarquable entre tous les participants.

La même chose tous les matins

Que s’est-il donc passé sur ce Cannonball 1000 ? Chaque jour commençait par un burnout d’un Britannique sur sa Suzuki GSX-R1000. À l’abbaye de Stavelot, dans le tunnel près de l’hôtel à Luxembourg, dans le hall de l’hôtel lui-même lors d’une édition précédente… Plus il y avait de fumée, mieux c’était. Dans le centre historique de Vianden, il se trouvait juste derrière moi, avec deux autres gars. Les rues y sont très étroites et les gens étaient massivement assis en terrasse avec le beau temps. Avec les grands bâtiments entre lesquels on roulaient, le bruit des motos résonnaient très fort. Un scénario idéal pour qu’il se fasse plaisir. Moi je roulait tranquillement, mais j’ai eu droit à des regards et des gestes furieux de la part de personnes qui pensaient qu’il s’agissait de ma Harley-Davidson. C’était embarrassant sur le moment, mais très drôle par la suite autour d’une bière au bar de l’hôtel.

Presque jeté dehors

Les hôtels où nous logions, d’ailleurs, étaient tous de haut niveau, même chose pour les restaurants. Par exemple, dans un établissement chic du Luxembourg, nous avons failli être mis à la porte parce que nous étions un peu trop bruyants. Mais la nourriture était très bonne. Ou encore, nous sommes sortis tard dans la nuit à Maastricht, après le rallye, où deux jeunes gens qui ne s’étaient jamais vus avant cet événement se sont enlacés l’un l’autre. C’était beau, non ? Ou bien est-ce la magie de Maastricht qui a opéré ?

Le slogan devient vérité

Les tourtereaux ont eu plus de chance que le Néerlandais Leon, qui a dû s’arrêter en raison d’une crevaison après seulement 20 km le premier jour. Il a été immédiatement aidé par l’organisation très professionnelle et a pu poursuivre sa route sans perdre trop de temps. Par la suite, l’infortuné Leon a reçu un trophée pour avoir eu une panne aussi stupide.
Il est clair que ce sont les gens qui font du Cannonball 1000 un événement si amusant. Vous empruntez de belles routes, vous dormez dans de beaux hôtels, vous mangez dans de bons restaurants, mais ce sont les participants qui sont à l’origine des belles histoires, des belles conversations et de l’ambiance fantastique. La brochure d’information qui nous a été envoyée le disait déjà : « Arrivez en tant qu’étranger, repartez en tant qu’ami ».

Photos : Organisation et participants au Cannonball, Gijs Gilis

Équipement de Gijs

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