Visite de l'usine D3O: Révolution de la protection
On peut se sentir vieux de bien des façons. Vous vous souvenez peut-être que votre première combinaison de moto protégeait vos genoux avec une sorte de rembourrage en mousse. Heureusement, le collègue à côté de moi est de la même génération où une couche supplémentaire quelconque était censée nous protéger. Car nous restons tous deux bouche bée devant les démonstrations de D30, qui offre une protection de niveau supérieur pour les combinaisons de moto et bien plus encore.
Texte : Pieter Ryckaert
Autour d’un bar à la montagne
“Nous pourrions essayer avec un liquide dilatant et durcissant”. C’est une phrase dont le barman ne se souvient pas, mais qui a été à l’origine de la création de D3O, un jour d’après-ski. La société britannique D3O est connue dans le monde entier pour la fabrication de composants de protection pour les vêtements de sport, les vêtements moto et les casques militaires. Et c’est avec des scientifiques, que les snowboarders Richard Palmer et Philip Green – bien fatigués après avoir dévalé une fois de trop la montagne avec des membres endoloris – ont réuni leurs intelligences pour révolutionner en laboratoire, les vêtements de protection. Alors qu’auparavant il fallait compter sur le cuir, la mousse et des types de polystyrène pour protéger les membres des athlètes, des motards et du personnel militaire, D30 a fait preuve de beaucoup plus d’ingéniosité. Ce qui est tout profit pour les partenaires collaborant avec le fabricant anglais, y compris l’équipementier belge Richa.
Durcissement à l’impact
Pour l’expliquer simplement – et sans appeler Jamy de “C’est pas sorcier” à la rescousse – les inserts D3O orange vif sont constitués d’un liquide, ou plutôt d’un amas bien formé de polymères élastiques. Les protections D3O sont donc très souples, faciles à modeler et extrêmement confortables. L’ingéniosité de ce truc dilatant réside dans le fait que les molécules de ce liquide durcissent en cas d’impact conséquent (la viscosité est fortement augmentée), absorbant l’énergie de l’impact et la répartissant à l’ensemble du matériau, avant de revenir à une forme souple et semi-fluide. En clair, tant qu’il ne se passe rien, les protections D30 constituent des inserts très confortables et à peine perceptibles sur les épaules, le dos, les coudes et les genoux. Pour absorber ensuite l’impact en cas de chute comme aucun autre matériau ne peut le faire.
Ne rien laisser au hasard
Le matériau est pour le moins ingénieux. Il peut être utilisé dans de nombreuses applications, y compris, bien sûr, dans les vêtements de moto. Tout le monde connaît la sensation d’un rembourrage mal ajusté et inconfortable au niveau des genoux ou des coudes, sans pour autant se sentir en insécurité. Mais cela n’arrive pas avec les inserts D3O. La firme anglaise a obtenu toutes les certifications nécessaires. À cette fin, des centaines de milliers de tests ont été effectués en interne. Qu’il s’agisse de laisser tomber des objets pointus sur le matériau ou de le faire tourner dans une machine à laver, D3O n’a rien laissé au hasard. Et c’est bien ainsi.
Recherche sur les casques moto
La technologie révolutionnaire de D3O s’étend évidemment à d’autres activités où la protection contre les chocs joue un rôle majeur. Quel que soit le sport, il y a de fortes chances que D3O y participe déjà. Aujourd’hui, son matériau est même utilisé pour les casques de l’armée américaine. Entre-temps, des recherches approfondies sont menées sur les possibilités offertes pour les casques moto. D3O cherche la formule la plus parfaite pour offrir une protection optimale avec son matériau. Tout cela est très impressionnant.
Et c’est loin d’être simple, car trouver la formule adéquate pour cette application reste affaire de compromis. Comme par exemple pour les pantalons de ski, où la matière restera un peu plus souple par temps froid. Pour la moto, l’accent est davantage mis sur le beau temps, de sorte que par temps froid, la souplesse du matériau joue un peu en défaveur du motard, mais ils le reconnaissent magnanimement chez D3O. Ils y travaillent, que ce soit ou non durant l’après-ski.