Essai CFMOTO 450MT
La CFMOTO 450MT est un trail qui s’inscrit dans une catégorie qui n’est pas encore très populaire : les motos allroad de moins de 500cc. Nous avons pu tester la dernière CFMoto sur l’île de Palawan aux Philippines. A l’autre bout du monde, en Asie du Sud-Est, à quelques encablures des Chinois.
Texte : Thierry Sarasyn
Plus et moins
Ce test était vraiment différent des autres. Les lecteurs de ce site savent que nous avons souvent l’occasion de tester des motos dans des pays plus ensoleillés en Europe, mais cette fois, partir aux Philippines était une première. Et ce n’était pas seulement aux Philippines. Après 20 heures de vol, arrivée à Manille, la capitale, et de là, encore une heure et demie dans un avion à hélices pour rejoindre l’île de Palawan. Imaginez des plages paradisiaques avec des palmiers qui se balancent. Mais il y avait encore plus.
Ou moins, en fait. Le réseau routier est euh… difficile. Du béton de mauvaise qualité et du macadam usé, des nids-de-poule et plus encore, pire que sur un circuit typique de motocross. S’il n’avait pas fait aussi chaud, nous aurions même pu penser un instant que le test se déroulait en Belgique.
Si l’on ajoute à cela que nous avons passé plus de la moitié du temps sur des routes de montagne non goudronnées traversant la forêt tropicale locale et que la température de 35 degrés était accompagnée d’une forte humidité, il est compréhensible que deux collègues aient dû abandonner après moins d’une heure. Ce fut une épreuve pour l’homme et la machine.
Première inspection
Une inspection rapide de la moto avant de démarrer me permet de découvrir quelques détails intéressants : les rétroviseurs rabattables vers l’intérieur. Une option convoitée par de nombreux possesseurs de trail qui font souvent du tout-terrain, car elle permet de se déplacer librement en position debout sans être gêné par les rétroviseurs. Un détail, certes, mais qui montre que CFMOTO veut fournir une moto d’aventure avec laquelle vous pourrez vraiment faire du tout-terrain.
Plus important encore : l’ABS arrière peut être désactivé d’une simple pression sur un bouton. Et cela peut même se faire en roulant.
Les caoutchoucs amovibles des repose-pieds, le pare-brise réglable et l’écran couleur TFT ont également été cochés sur ma liste de contrôle.
Huit mois sans pluie …
Nous avons commencé par emprunter ce que le guide appelait “l’autoroute”, mais à Palawan, il ne s’agit en fait que d’une route sinueuse à deux voies. L’adhérence des pneus CST n’était pas très bonne, sans doute en raison de la quantité importante de poussière sur la route. Il n’a pas plu sur l’île depuis huit mois. Cela doit correspondre à peu près à la dernière journée sèche en Belgique, enfin je pense …..
Une 500 voir une 600
Première constatation : la position de conduite est spacieuse. Plus spacieuse que ce que l’on attend d’une moto de cette catégorie, et la satisfaction est également grande au niveau du caractère moteur (plus puissant que ce que l’on pense trouver sur une 450) et du poids (le centre de gravité semble assez haut).
Ainsi, sans information préalable, on a l’impression de rouler sur une 500 voir une 600.
Ce twin vertical est déjà utilisé sur la sportive SR, mais la cartographie a été modifiée pour mettre l’accent sur le couple à mi-régime et moins sur la puissance en haut. Cette dernière s’élève à 44 ch, ce qui correspond parfaitement aux normes A2.
Une puissance utilisable
Pourtant, ce sont surtout les Nm et non les chevaux qui se manifestent. Le moteur délivre les watts en bas et à mi-régime, la zone la plus utilisable se situant entre 2 000 et 7 000 tr/min.
J’ai souvent opté pour le rapport le plus haut possible, car la réponse à la poignée d’accélérateur est assez directe. En passant un rapport de plus, cela me convient parfaitement, mais cela dépend aussi du style de conduite de chacun. Il y aura toujours des gars pour qui la réponse directe de la poignée d’accélérateur n’est pas un problème, voire même une bonne chose.
Quoi qu’il en soit, le fait de pouvoir rouler sur un rapport supérieur souligne la bonne répartitions de la puissance et du couple moteur. Monter facilement une pente raide à 30 km/h sur le troisième rapport ? C’est tout à fait faisable.
Sur la route et en off-road
Le parcours comportait environ la moitié de la distance totale en off-road, ce qui signifie que nous avons, en pratique passé les trois quarts du temps à rouler sur la terre. Palawan possède des étendues de forêt tropicale et de montagne qui s’élèvent doucement au-dessus de 1 000 mètres. Même s’il est difficile de pratiquer le tout-terrain dans ces circonstances, l’expérience reste impressionnante.
Les suspensions sont réglables en précharge et en compression aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Les réglages standards se sont avérés adéquats sur les portions de tout-terrain. Mais également aussi sur la route. Le frein avant est dosable mais pas particulièrement puissant. A l’arrière, c’est plutôt l’inverse. Celui-ci est particulièrement puissant et, avec l’ABS désactivé, une petite pression suffit à bloquer la roue.
A l’aise en toute circonstance
Sur la route, la 450MT s’est dévoilée sous un autre angle, passant d’une moto de tout-terrain à une routière polyvalente et confortable, avec un pare-brise facilement réglable, un tableau de bord TFT lisible et de bonnes caractéristiques niveau direction. On pourrait la qualifier de couteau suisse. Elle est facile à placer en virage. Il faut signaler que sur cette fameuse “autoroute” de Palawan, il y a avait quelque chose sur la route un virage sur dix. Cela allait du gravier aux cailloux en passant, à l’occasion au serpent mort. Heureusement, il était facile de modifier la trajectoire en douceur, même sur l’angle. Après tout, ce serpent était-il aussi mort qu’il en avait l’air ….
En conclusion, le cadre est relativement rigide. C’est rassurant, sachant que la partie avant est amovible pour faciliter l’accès au moteur.
Un succès
La CFMOTO – oui, le nom s’écrit entièrement en majuscules – nous a surpris dans le bon sens du terme. Car cette 450MT est une moto très homogène, avec des atouts surprenants. C’est une moto qui peut toucher un large public grâce à la combinaison d’un prix compétitif, de bonnes performances et d’une finition solide. Avec une garantie de cinq ans, nous supposons qu’il n’y aura pas de questions sur la qualité de la moto. Comme indiqué plus haut, durant le test, quelques journalistes en ont fait un peu trop. Par contre, aucuns des motos n’a échouée.
Données techniques et prix de la CFMOTO 450MT
MOTEUR
Type: Bicylindre vertical, DACT
Cylindrée: 449cc
Alésage x course: 72,0 x 55,2 mm
Taux de compression: nc
Embrayage: multidisque en bain d’huile
Boîte de vitesse: à 6 rapports
Transmission finale: par chaîne
PRESTATIONS
Puissance maximum: 44,4 ch (32,5 kW) @ 8500 tr/min
Couple maximum: 44 Nm @ 6250 tr/min
ELECTRONIQUE
Moteur: Contrôle de traction
Partie-cycle: ABS déconnectante à l’arrière
CHÂSSIS
Cadre: Tubulaire en acier
Suspension avant: Fourche inversée KYB de 41mm
Réglage: Précontrainte et compression
Suspension arrière: Amortisseur Monoshock
Réglage: Précontrainte et compression
Débattement av/ar: 120/130 mm
Frein avant: Un disque de 320 mm, étrier J.Juan à 4 pistons
Frein arrière: Un disque de 240 mm, étrier à 1 piston
Pneumatique av/ar: 90/90-21, 140/70-18
DIMENSIONS
Empattement: 1 505 mm
Angle de chasse: 26°
Chasse: 105 mm
Hauteur de selle: 800/820 mm
Réservoir: 17,5 litres
Poids à vide: 175 kg
PRIX
à partir de 6.999 €
Les + | Les – |
Caractère moteur | Frein avant |
Polyvalende | |
Tarif |