Essai Kawasaki Ninja 500 SE : La teuf
P.S. Le verlan est l’argot qui consiste à inverser deux syllabes pour composer un nouveau mot. Si un jeune vous dit qu’il va faire la teuf, traduisez qu’il va faire la fête.
C’est – presque – la description exacte du sentiment qui m’a envahi lorsque je suis monté sur la selle de la Kawasaki Ninja 500 SE 2024.
Texte : Thierry Sarasyn
Mais, durant cet essai, cette interprétation de ma part fut encore plus littérale. L’envie de s’amuser qui m’a pris était tout simplement le besoin intense de euh… s’amuser. De s’élancer sur les routes de la région d’Alicante le plus sportivement possible. Croyez-le : la nouvelle Ninja 500 n’est pas une moto pour parader au pas de course devant la terrasse d’un café.
Plus de couple
L’importateur Kawasaki Benelux ne distribue que la version SE de la Ninja 500, ce qui signifie qu’elle est équipée de série de quelques options intéressantes. Le contact KIPASS sans clé et le tableau de bord couleur TFT, par exemple. Mais comme la version standard et la Z 500, cette Ninja est équipée d’un moteur qui se trouvait auparavant dans la Ninja 300 et plus tard dans la version 400. Il s’agit désormais d’un 451cc, un moteur dont la course est plus longue et qui induit surtout un couple plus élevé – car la limite pour l’homologation A2 est ce qu’elle est.
Le bicylindre parallèle a également un caractère plus vif. Et cela correspond parfaitement au concept de la moto. Avec son style Ninja, la nouvelle Kawa invite à la conduite sportive avant même d’avoir activé le démarrage sans clé, et ce type de conduite ne fait qu’augmenter l’état d’esprit mentionné plus haut.
Ninja, non peut-être
Kawasaki n’a jamais construit une Ninja qui n’ait pas un tempérament sportif, mais avec une moto A2, les attentes sont souvent un peu moins élevées qu’avec un quatre-cylindres de plus de 100 ch. A juste titre. Cependant, la Ninja 500 est la preuve vivante que puissance et sportivité ne sont pas indissociables.
La Kawa a été mise à rude épreuve dans les collines de l’arrière-pays d’Alicante. Avec 45 ch, on se heurte parfois aux limites du moteur, mais ce qui est agréable, c’est qu’on a vraiment l’impression d’en tirer le maximum. Avouons-le, c’est un peu plus difficile avec une ZX-6R sur la voie publique.
Ce n’est pas une question de chiffres ou de temps, c’est une question de sentiment. Et j’avais vraiment l’impression de rouler fort. Et pourtant, dans une certaine mesure les chiffres du tableau de bord le contredisaient. Voilà, c’est ce que la Ninja fait parfaitement : vous donner un sentiment de satisfaction et d’excitation. Et oui, on a parfois l’impression d’aller plus vite que ce que l’on peut lire sur l’écran TFT.
Légère et percutante
La Ninja 500 pèse 172 kg en état de marche – dans sa version SE. Et Kawasaki, dans ce cas ne pouvait pas fournir le maximum de 47 ch et des poussières autorisé pour un moteur “A2”. En effet, pour ce permis, il n’y a pas seulement une limite de puissance maximale – 35 kW/47,6 ch – mais aussi une limite de rapport poids/puissance. C’est pourquoi la Ninja 500 ne développe “que” 45 ch. Les Nm sont toujours tributaires, en quelque sorte, de la puissance. Cela signifie que la combinaison puissance/couple et poids de la Ninja 500 est à son maximum. En tout état de cause, on peut affirmer qu’avec cette moto, vous roulez avec l’ensemble le plus adéquat possible.
Cela se ressent à l’accélération, mais également dans la direction. Les guidons de la Ninja sont plutôt bas, mais la position de conduite est néanmoins très confortable. L’angle formé par les genoux n’est pas trop prononcé, ce qui permet de se déplacer en douceur sur la selle et de conduire sans ressentir spontanément de crampes.
La conduite est donc tout à fait gérable facilement. Vous avez un bon contrôle de la moto, ce qui vous donne confiance dans les virages. Lorsque vous coupez, lorsque vous freinez et surtout lorsque vous mettez les gaz très tôt. Il n’y a pas de montagne de puissance qui va inciter la roue arrière à se mettre de travers.
Une place au soleil
La gamme supersport du constructeur japonais débute avec une 125 propulsée par un monocylindre. Ensuite on trouve la ZX-4RR et la ZX-6R, deux machines équipées d’un moteur 4-cylindres. Il y a enfin la ZX-10R, une hypersportive à moteur 4-cylindres auréolée de plusieurs titre en WSBK. Cette 500 est donc la seule Ninja équipée d’un bicylindre. Elle n’a pas de parent direct dans cette famille, seulement des cousines dans la gamme Z des Supernaked et dans la famille Modern Classic. C’est le seul bicylindre purement sportif de Kawa. Cette Ninja a un nouveau cadre treillis, des dimensions plus importantes, une finition impeccable à laquelle la marque nous a habitués, des feux et clignotants à LED, la connectivité bluetooth et, surtout, un style qui suggère qu’elle est plus chère et plus grosse On peut s’y retrouver facilement avec tout cela ….
Tous ces éléments renforcent l’image de la jeune Ninja et confirment avec force qu’il s’agit d’une moto qui peut séduire pas seulement les jeunes avec un permis A2. La taille, le prix, les performances et les qualités de pilotage sont des atouts qui peuvent également séduire les détenteurs d’un permis moto “complet”.
Complet
Les sensations de conduite sont aussi bonnes que l’apparence. Et je ne parle pas seulement de rouler sur les belles routes de montagne espagnoles. Même sur les routes telles que nous les connaissons chez nous, la Ninja 500 est performante. Une réponse directe lorsque vous voulez dépasser une voiture, un carénage suffisamment spacieux pour se réfugier derrière la bulle sur les longues lignes droites à la manière d’un GP, mais surtout une facilité d’utilisation que l’on ne s’attendait pas à trouver sur une moto de cette catégorie. Oui, le contact KIPASS sans clé est agréable, la connectivité Bluetooth avec l’application Rideology est une valeur ajoutée et les couleurs SE lui confèrent un look de haute qualité. La Ninja 500 SE est belle, bien finie et bien équipée, et surtout, elle offre des sensations de pilotage que l’on attendrait plutôt d’une moto possédant 150 cm3 de plus. Elle donne d’abord envie de rouler pour ensuite vous permettre de jouir de solides performances sportives. C’est plus qu’il en faut, n’est-ce pas ?
Photos: Kawasaki
Envie de rouler également sur la Ninja 500 SE ? Vous pouvez le faire dans le cadre du Kawasaki Promo Tour ou vous convaincre des qualités de la Z lors du Belgian Bike Weekend les 13 et 14 avril, où cette moto et la plupart de la gamme Kawasaki pourront être testées.
Données technique et prix de la Kawasaki Ninja 500 SE
MOTEUR
Type : Bicylindre parallèle 4 temps à refroidissement liquide
Cylindrée : 451 cm3
Alésage x course : 70 x 58.6 mm
Taux de compression : 11.3:1
Embrayage : multidisque en bain d’huile
Boîte de vitesse : à 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
PRESTATIONS
Puissance maximum : 45.4 ch (33,4 kW) @ 9000 tr/min
Couple maximum : 42,6 Nm @ 5650 tr/min
ELECTRONIQUE
Moteur : /
Partie-cycle : ABS à double canal
CHÂSSIS
Cadre : Treillis, acier haute résistance
Suspension avant : Fourche télescopique de 41 mm
Réglage : /
Suspension arrière : Amortisseur Uni-Trak à gaz
Réglage : réglable en précharge
Débattement av/ar : 120/130 mm
Frein avant : Un disque semi-flottant de 310 mm, étrier à double piston
Frein arrière : Un disque de 220 mm, étrier à double piston
Pneumatique av/ar : 110/70R17, 150/60R17 (Tubeless)
DIMENSIONS
Empattement : 1375 mm
Angle de chasse : 25,3 °
Chasse : 92 mm
Hauteur de selle : 785 mm
Réservoir : 14 litres
Poids TPF : 172 kilos
PRIX
à partir de 7.199 €