Essai nouveauté : Kawasaki Z 500 SE

Bruce Willis a peut-être dit avec emphase “Zed’s dead” dans Pulp Fiction, mais la Kawasaki Z est tout sauf morte. Elle est bien vivante. La dénomination emblématique du roadster Kawasaki a même un nouveau modèle : la Kawasaki Z 500 SE. Et elle pourrait bientôt devenir plus qu’importante de cette famille.

Texte : Thierry Sarasyn

Uniquement en version SE

Flash info : seule la version SE de la Z 500 sera importée en Belgique. Cela signifie quelle sera équipée d’un tableau de bord TFT, d’un déflecteur moteur en deux parties, de couleurs différentes, d’un port USB et de clignotants à LED. Des éléments qui ” finissent ” complètement la moto et la placent au niveau de ce que l’on attend normalement de motos plus grosses.

Le bicylindre parallèle de la nouvelle Z a déjà servi de base pour les Kawa 400, mais cette nouvelle version bénéficie d’une course plus longue et donc d’un couple plus élevé. Avec une cartographie différente de celle de la nouvelle Eliminator, le moteur de la Z 500 SE a un caractère un peu plus vif. Ce qui profite à son potentiel sportif.

A cela s’ajoute une nouvelle valeur de couple qui, grâce à la cartographie modifiée, se trouve principalement à mi-régime. Le résultat est saisissant. Le twin dispose d’un champ d’action beaucoup plus large. Ce qui fait que la Z 500 SE se conduit différemment de ce à quoi on pourrait s’attendre.

Choix

Sur une moto A2 de moyenne cylindrée, la précision du choix de rapport est la clé d’une conduite en douceur. C’est également le cas ici, mais avec un peu moins de précision. En effet, vous avez le choix entre au moins deux rapports à tout moment. Par exemple, entre 50 et 85 km/h, vous pouvez tout aussi bien rouler en troisième qu’en quatrième. D’ailleurs, c’est exactement la vitesse à laquelle vous roulez souvent sur routes secondaires. L’interaction entre la poignée d’accélérateur, l’embrayage et le sélecteur de vitesses reste l’une des compétences les plus agréables à maîtriser sur une moto.

Où et quand vous voulez

Avec un poids en ordre de marche d’environ 170 kg, la Kawasaki Z 500 SE est l’un des roadster A2 le plus léger du marché. Cela signifie également que les Nm et la puissance présents sont rentables, et que vous roulez avec un package ultra-léger. Cela se ressent dans un certain nombre de domaines. Tout d’abord, au niveau de la direction. Grâce au guidon relativement large, vous disposez d’un bon levier pour pousser la Kawasaki en virage plus facilement qu’une prostituée dans une maison close.

Il suffit de regarder un virage pour s’y engager. Ce qui est frappant, c’est qu’à tout moment, on peut y aller sans arrière pensée. Si vous entrez trop vite, si le virage se referme ou s’il y a quelque chose sur la route, vous savez que vous pouvez résoudre le problème facilement. Freiner, changer de trajectoire, braquer davantage… tout cela fonctionne grâce à la légèreté et à l’agilité de cette moto. Avec la Z, vous ne faites pas seulement ce que vous voulez, mais aussi où et quand vous le voulez. Et pour cela, aucune électronique supplémentaire n’est nécessaire.

Excitant

L’ABS est bien sûr présent, mais pas en virage, pas d’antipatinage non plus ni de contrôle du wheeling, Dieu m’en préserve. Sur les belles routes sinueuses des montagnes autour d’Alicante, je n’ai pas senti l’ABS intervenir une seule fois. L’embrayage à glissement limité/assisté se fait sentir principalement par la deuxième partie de sa désignation : vous actionnez le levier d’embrayage avec un seul doigt. À quelques reprises, la fonction “à glissement limité” a empêché la roue arrière de se bloquer lors d’un changement brusque de rapport. Le plus étonnant, c’est que j’aurais aimé que la roue arrière se mette de temps en temps de travers. Cette sensation de contrôle, rappelez-vous. Et aborder un virage avec un pneu arrière qui hurle… eh bien, c’est excitant.

Autres atouts

Sur le côté droit du guidon, un seul doigt suffit également pour actionner le levier de frein. Simple mais fonctionnel. C’est également ainsi que l’on peut décrire les suspensions. La fourche avant n’est pas réglable, mais à l’arrière, vous pouvez ajuster la précontrainte du ressort de l’amortisseur. Trouvez le bon réglage en fonction de votre poids une fois pour toute et vous n’aurez plus jamais à intervenir sur la précontrainte.

Sauf si vous emmenez un passager avec vous. Il devra se contenter d’une selle pas trop large, mais d’une place assise spacieuse pour un roadster 500. Il en va de même pour la position de conduite du pilote. Avec mon1m80, j’étais vraiment à l’aise, même en termes de géométrie avec le triangle selle/repose-pieds/guidon, cette nouvelle Z est très bien, ce qui renforce l’impression qu’il s’agit d’une moto qui peut séduire les jeunes possédants le permis A2, mais également les autres. Les dimensions, le prix, les performances et la maniabilité sont des atouts qui peuvent également séduire les détenteurs d’un permis A. Pour ceux qui en veulent un peu plus, une longue liste d’accessoires est proposée.

L’essence même

Si le fait que la Z ne dispose d’aucune aide électronique en dehors de l’ABS vous fait penser que la Z 500 est une moto à l’allure branchée mais dépourvue de technologie moderne, détrompez-vous. Kawasaki a accordé beaucoup d’attention à la facilité d’utilisation, et cela passe souvent par des composants de haute qualité. Par exemple, cette version SE est équipée d’un écran TFT couleur, auquel est associée la connectivité Bluetooth. Grâce à l’application Rideology de Kawa, votre smartphone est connecté à la moto. Feux à LED, clignotants à LED, port USB… tout est là et pourrait faire croire au passant lambda qu’il s’agit d’une moto plus chère et plus grosse.

Ce n’est pas le cas et cela montre que la Kawasaki Z 500 SE est également très aboutie. Quant à savoir si elle est à ce point évoluée qu’elle devrait affronter la concurrence de sa propre famille avec la Z 650, c’est une question qui n’a même pas besoin d’être posée. Car elle repose sur une hypothèse erronée. Après tout, la Z 500 SE représente avant tout un beau complément à la gamme Z, avec des qualités qui lui sont propres. Le choix s’est donc simplement (encore) élargi. Il s’agit d’une extension de la gamme qui met l’accent sur le prix, la qualité et, oui, l’essence même de cette moto.

Conclusion

Et c’est précisément de cela qu’il s’agit : la conduite de la Z 500 est une forme très pure de représentation de la moto. Le contrôle vient du pilote, pas des aides. Et conduisez-la comme vous voulez, cela restera toujours l’essence même d’une moto. Contrôler soi-même, apprécier son pilotage, affiner sa technique, s’étonner de temps en temps d’être resté sur ses deux roues et repartir avec le sourire. A bien y réfléchir, c’est exactement le résumé de notre essai de la Kawasaki Z 500 SE.

Photos : Ula Sera et Felix Romero

Données techniques de la Kawasaki Z 500 SE 2024

MOTEUR

Type: bicylindre vertical, 8 soupapes, DACT, refroidissement liquide

Cylindrée: 451cc

Alésage x course: 70 x 58,6 mm

Taux de compression: 11.3:1

Embrayage: multidisque en bain d’huile et anti-dribbling

Boîte de vitesse: à 6 rapports

Transmission finale: par chaîne

PRESTATIONS

Puissance maximum: 45,4 ch (33,4 kW) @ 9.000 tr/min

Couple maximum: 42,6 Nm @ 5.650 tr/min

ELECTRONIQUE

Moteur: écran TFT, connectivité

Partie-cycle: ABS

CHÂSSIS

Cadre: Treillis, acier haute résistance

Suspension avant: fourche télescopique de 41 mm

Réglage: /

Suspension arrière: amortisseur Uni-Track à gaz avec précharge réglable

Réglage: réglable en précontrainte

Débattement av/ar: 120/130 mm

Frein avant: un disques semi-flottant de 310mm, étrier 2 pistons

Frein arrière: un disque de 220mm, étrier simple piston

Pneumatique av/ar: 110/70-R17, 150/60-R17 (tubeless)

DIMENSIONS

Empattement: 1 375 mm

Angle de chasse: 25,3 °

Chasse: 92 mm

Hauteur de selle: 785 mm

Réservoir: 14 l

Poids TPF: 172 kg

PRIX

à partir de 6.549  €