Essai nouveauté Moto Morini Calibro : Bonjour la concurrence !
Aah, la chouette balade. Le soleil au-dessus de la tête, une trentaine de degrés et l’envie de faire un arrêt à une terrasse. Sauf si… votre test est programmé en décembre, que le thermomètre flirte avec le zéro et que cette balade ne se déroule pas sur la Route 66, mais dans la région d’Ijsselstein aux Pays-Bas. La toute nouvelle Moto Morini Calibro entretiendra-t-elle ma flamme intérieure ? Découvrez-le ci-dessous !
Texte : Jelle Verstaen
Photo : Jane Duursma
Première impression
J’ai à peine poussé la Calibro hors du showroom que je siffle déjà d’approbation. En effet, le nouveau cruiser de milieu de gamme de Moto Morini est exceptionnellement bien fini, jusque dans les moindres détails. De la peinture immaculée des garde-boue, du capot de phare et du réservoir, à la selle joliment cousue, en passant par le tableau de bord minimaliste. Sans oublier le pontet de guidon, les couvercles de carter, les ailettes de refroidissement, les roues et les repose-pieds. Tous ces éléments sont recouverts d’une peinture foncée, mais on devine sous celle-ci un métal légèrement rugueux. Les feux LED – avec un bel anneau DRL à l’avant et une bande LED mesurée à l’arrière – complètent cette bonne première impression. Une impression qui compte.
La garantie d’une conduite en douceur
Sous cette splendide robe se cache un nouveau venu, enfin pas vraiment. Il s’agit d’un bicylindre parallèle de moins de 700 cm3. Comme celui équipant l’X-Cape 650 et les Seiemmezzo SCR et STR ? Pas tout à fait. Car pour la Calibro, Moto Morini a travaillé avec son aléseuse, faisant passer la cylindrée de 649 à 693 cm3. Le taux de compression passe de 11,3 à 11,6:1 et la puissance et le couple maximum atteignent respectivement 69 ch et 68 Nm. Un surplus de 9 chevaux et de 14 ( !) Newton-mètres, s’il vous plaît, ok. Pour faire passer cette puissance et ce couple supplémentaires sur le bitume, Moto Morini mise sur une transmission finale par courroie. Un choix judicieux compte tenu du caractère cruiser, avec la garantie d’une conduite en douceur.
Contente d’être là
Cependant, il faut attendre pour rencontrer cette douceur. En dessous de 3 000 tr/min, la Calibro réagit aux mouvements du câble de commande de la poignée d’accélérateur, comme si celui-ci était mal lubrifié dans sa gaine. Les secousses qui l’accompagnent ne sont pas idéales pour les manœuvres à basse vitesse, mais cet effet disparaît rapidement lorsque l’on commence à monter un peu plus haut dans les tours. De 3 500 à environ 9 000 tours, le moteur devient plus agréable et un peu plus pimenté. Des accélérations sur les rapports intermédiaires à la vitesse de croisière (moyenne), la Calibro signale par un grognement métallique du silencieux qu’elle est contente d’être là. La boîte de vitesses à six rapports fait du bon travail, avec des changements de rapports un peu lents mais précis, tandis que la courroie transmet en douceur chaque changement de rythme à la poulie arrière. Très agréable.
Un brin de nostalgie
Perchée à seulement 725 mm de hauteur, la selle est accessible à tous les pilotes, suffisamment rembourrée et dotée d’un dosseret robuste. Parfait pour mon mètre septante. Les repose-pieds du pilote ne sont pas placés trop en avant ni trop haut. En conséquence, l’angle des genoux est un peu émoussé, mais très agréable, vous gardez invariablement un contrôle optimal et la garde au sol est amplement suffisante lorsque vous vous penchez dans les virages. D’autre part, le guidon large et bien cintré est monté relativement près du té de fourche, de sorte que l’on n’adopte pas une position de conduite trop basculée vers l’arrière, mais plutôt de manière légèrement sportive sur le réservoir. De cette façon, on voit un tachymètre bien éclairé, équipé en bas d’un écran LCD pour plus d’informations. À l’aide des boutons situés sur le côté gauche de la jauge à carburant, vous passez de l’ODO au trip partiel et vice-versa. Une touche de nostalgie, certes, que l’on retrouve également dans le contacteur d’allumage situé sur le côté droit, juste en dessous de la colonne de direction.
Façon HD
En l’absence de modes de conduite, d’antipatinage et d’autres gadgets modernes, la Calibro dispose d’un port de charge USB très pratique sur le flanc gauche. Les autres commandes, en revanche, sont montées sur le guidon. Un interrupteur coupe-circuit/démarreur et une commande des feux DRL sur le commodo droit, le commutateur des feux de route et le klaxon sur le gauche. Et… un interrupteur de clignotant sur chaque commodo. À la façon Harley, en d’autres termes. Si le choix est symboliquement bien choisi sur un cruiser, il faut s’y habituer en termes d’utilisation. En effet, avec mes petites mimines, il faut invariablement desserrer la main de la poignée correspondante pour appuyer suffisamment fort sur le bouton. Hmm, pas génial.
Facile
À l’avant, une fourche télescopique classique de 41 mm dépasse des soufflets joliment nostalgiques, et à l’arrière un duo d’amortisseurs très classiques est là pour aplanir toutes les irrégularités. Ni l’avant ni l’arrière n’ont de problème avec mon poids d’environ 70 kg, et ils dévorent la plupart des trous et des bosses sans problème. Compte tenu de la taille inhabituelle des pneus – une combinaison 18/16 pouces, avec une roue avant étroite et un pneu arrière relativement large – je m’attendais à ce que la direction nécessite plus d’efforts. Mais la Calibro se balance très facilement à partir des épaules, et reste invariablement neutre et stable en termes de sensations. Sur un tronçon sinueux et désert de Lekdijk, je lui donne brièvement du fil à retordre, et je ne la laisse pas s’en tirer à bon compte. Mais elle maintient sans effort la trajectoire choisie, et les changements de cap se font sans problème à vitesse élevée.
Distribution de fleurs
Les pneumatiques d’origine Timsun méritent un bouquet de fleurs inattendu. J’ai généralement des doutes, au départ, sur les produits d’un fabricant de pneus chinois (pour moi) inconnu, sans parler de la température extérieure proche du point de congélation. Et souvent, malheureusement mes doutes se confirment. Mais dans le cas des Timsun, qui n’ont pas d’autre indication, je retire volontiers mes préjugés : les gommes ne provoquent à aucun moment une transpiration effrayante de ma part, ils accrochent bien sur l’asphalte et réagissent à tout moment de manière prévisible à mes sollicitations. Tant que j’y suis, bravo également au système de freinage signé J.Juan, qui fournit les prestations attendues sur cette Morini. Malgré la configuration simple et axiale à l’avant, on n’a jamais l’impression de manquer de puissance de freinage. À l’arrière, le mono-piston mord suffisamment fort pour les manœuvres lentes et les corrections de trajectoire ; à l’avant, vous plongerez dans les pâquerettes – façon de parler – avant d’atteindre la limite de freinage. Même en serrant fermement le levier de frein sur cette surface glacée, l’ABS ne se déclenche qu’en cas de détresse (forcée).
Conclusion
Je vous dois encore une réponse. La Moto Morini Calibro me donne-t-elle cette chaleur intérieure escomptée ? Eh bien, oui ! Pour 7.599 €, vous avec accès à un excellent cruiser, dont le moteur, le châssis et l’équipement ne manqueront pas de susciter l’admiration. Hormis quelques points discutables – les bas régimes saccadés du moteur et les commandes des clignoteurs un peu gênantes – je ne vois pas pourquoi vous ne pourriez pas au moins aller l’essayer. Avant de boire un bon chocolat chaud au coin du feu.
Les plus et les moins
Les + : look, finition soignée, prix attractif, moteur puissant mais souple (à partir de 3 500 tr/min)
Les – : fonctionnement chaotique du moteur à bas régime, commandes des clignoteurs
Données techniques Moto Morini Calibro
MOTEUR | |
Type | bicylindre vertical 4T à refroidissement liquide, DOHC, 8 soupapes |
Cylindrée | 693 cc |
Alésage x course | 83 x 64 mm |
Soupapes/cylindre | 4 |
Taux de compression | 11,6:1 |
Alimentation | Bosch EFI |
Embraye | multidisque en bain d’huile |
Boîte de vitesse | à 6 rapports |
Transmission finale | par courroie |
PRESTATIONS | |
Puissance maximum | 69 ch (50,8 kW) @ 8.500 tr/min |
Couple maximum | 68 Nm @ 6.500 tr/min |
ÉLECTRONIQUE | |
Moteur | / |
Partie-cycle | ABS |
PARTIE-CYCLE | |
Cadre | Double berceau en acier |
Suspension avant | Fourche télescopique de 41mm |
Possibilités de réglage | / |
Suspension arrière | Deux amortisseurs |
Possibilités de réglage | Précontrainte du ressort |
Débattement av/ar | 120/100 mm |
Frein avant | Un disque de 320 mm, étrier flottant J.Juan axiale à deux pistons |
Frein arrière | Un disque de 255 mm, étrier flottant J.Juan à un piston |
Pneumatique av/ar | 130/70-18, 180/65-16 |
DIMENSIONS | |
Empattement | 1.490 mm |
Angle de chasse | n.b. |
Chasse | n.b. |
Hauteur de selle | 725 mm |
Réservoir | 15 litres |
Poids TPF | 214 kg |
PRIX | |
à partir de | 7.599 € |