Mon premier contrôle technique

Ce n’est plus un secret pour personne que le contrôle technique pour les motos – et scooters – est obligatoire depuis le 1 janvier 2023. Avec cependant une nuance, ce CT est d’application uniquement pour la vente d’un véhicule d’occasion ou après un accident pour une remise en circulation.

Depuis l’application de cette mesure, le marché de la moto d’occasion est en chute libre. Certains constateront également que suivant la loi de l’offre et la demande, le prix moyen d’une moto d’occasion a augmenté. Chez nos voisins Français, c’est l’effervescence. Avec La Fédération Française des Motards en Colère (FFMC) en tête du mouvement de contestation, c’est la majorité des utilisateurs de 2RM (deux-roues motorisés) qui s’insurgent contre un CT qui sera également bientôt d’application outre-Quiévrain. Mais à la différence de notre pays, ce contrôle sera obligatoire pour tous les 2RM en circulation.

Retour de France sur la remorque.

Vers la France

Mais pourquoi vous parler de la France dans le contexte d’un CT en Belgique ? C’est simple, ce pays possède actuellement un marché de la moto d’occasion énorme. Des particuliers aux professionnels, l’offre est pléthorique et les tarifs sont corrects. Et comme justement je cherchais une moto d’occasion, je me suis tourné vers ce pays. Mon choix se portant sur une Triumph Tiger Sport 1050, j’ai parcouru les petites annonces sur le web durant une quinzaine de jours. Avec à la clé plusieurs critères : le prix, le modèle-année et l’endroit où se trouvait la moto. Finalement je dégote la perle rare et contacte le vendeur. Il habite en Moselle, et après quelques heures de route, l’affaire est conclue.

Source : Service Public Fédéral FINANCES

Dédouanement

Le transport de la moto vers la Belgique est organisé en un rien de temps avec une remorque. Il me reste maintenant à effectuer les démarches nécessaires pour l’immatriculation de la Triumph chez nous. Première étape, le dédouanement. Comme la moto provient d’un autre pays de l’Union Européenne, c’est assez simple. Via le site web du Service Public Fédéral des Finances – Douanes et Accises, il suffit d’inscrire électroniquement le véhicule via l’application E705. Un E705 est un signal électronique permettant, lors d’une demande de plaque d’immatriculation à la DIV, de vérifier que le véhicule se trouve bien sur le territoire belge de manière régulière. La demande est gratuite et il faut fournir la facture d’achat ou le contrat de ventre entre particuliers, le dernier certificat d’immatriculation et une pièce d’identité. Dans mon cas, cette étape a été assez rapide, pas plus de 24H pour recevoir l’E705. Celui-ci sera nécessaire à l’assureur pour faire la demande d’immatriculation.

La sortie d'échappement passe tout juste au contrôle du sonomètre avec 80 décibels, ouf !

Prise de rendez-vous

L’étape suivante consiste à passer la moto à ce fameux contrôle technique. Pour l’instant, il n’y a que 8 centres agréés en Wallonie et le plus proche de chez moi se situe à Mariembourg. La prise de rendez-vous se fait électroniquement – comme pour une voiture – et à mon grand étonnement, j’ai déjà un rendez-vous pour la semaine suivante. Nous sommes au mois de janvier, et cela joue peut-être en ma faveur. Car d’après plusieurs concessionnaires, en été il faut parfois attendre 3 mois pour obtenir un rdv. Quoi qu’il en soit, il me reste à vérifier que la moto répond à tous les critères techniques pour obtenir un certificat vert. Ma première inquiétude concerne la sortie d’échappement. Le propriétaire précédent a troqué le modèle d’origine – qu’il a revendu – contre un échappement SC Project. Celui-ci est homologué pour la route, certificat à l’appui, mais j’ai quand même des doutes. La norme du CT est de 80 décibels, on verra !

Histoire de catadioptres

Ma deuxième inquiétude concerne les catadioptres. D’origine, la Tiger comme toutes les motos, est équipée d’un catadioptre jaune sur chaque fourreau de fourche et d’un catadioptre rouge sur le porte-plaque d’immatriculation. Mais sur la mienne, ils ont tous disparu. Qu’à cela ne tienne, en démontant la plaque d’immatriculation française – qui dans ce pays, accompagne toujours le véhicule – je découvre le catadioptre d’origine caché sous celle-ci. Je m’attelle à fixer un nouveau porte-plaque sous le catadioptre, et l’affaire est dans le sac. Concernant les catadioptres latéraux, on trouve facilement ceux-ci dans le commerce. Ils sont souvent vendus pour équiper une remorque et se fixent avec des autocollants. A défaut de les placer sur les fourreaux de fourche qui ne possèdent pas/plus de surface plane, ils seront collés sur les côtés du garde-boue avant.

La partie gauche est réservée au contrôle moto.

Ouf, ça passe

Dernier point à vérifier, la hauteur des feux de croisement/route. Là c’est un peu plus compliqué, car je ne possède pas de matériel pour le faire. A l’ancienne, je place la moto devant une surface parfaitement verticale et parallèle pour constater que la hauteur me semble correcte, et il n’y a pas de décalage entre les deux feux. Mais cela reste évidemment approximatif. C’est sous un matin brumeux et glacial que je me retrouve au centre du contrôle technique de Mariembourg, en train de descendre la Triumph de la remorque. La moto devant être équipée d’une plaque d’immatriculation, c’est tout naturellement que j’utilise la plaque française, je possède en plus le certificat d’immatriculation qui va avec. Le contrôle technique débute, comme pour une voiture, par la vérification des papiers et du numéro de châssis. Tout est en ordre et le préposé m’invite à me placer devant une trace au sol. Il me demande de démarrer le moteur et de le faire tourner à 5 000 tr/min. Heureusement, j’ai au préalable pris le temps, dans la file d’attente, de faire chauffer un peu le moteur. Equipé d’un sonomètre, il mesure les décibels pour constater que l’échappement SC Project est juste à la limite des 80 décibels. Ouf, ça passe.

Contrôle du frein arrière.

La suite

Par contre, il me conseille de garder sur moi l’attestation d’homologation du constructeur de l’échappement lorsque je circulerai avec la moto. En cas de contrôle de la police, ça peut toujours servir. Je dois ensuite me rendre sur un rectangle jaune marqué au sol. C’est au tour des feux de croisement/route d’être vérifié. Utilisant le même appareil que pour une voiture, il mesure la hauteur des feux de croisement/route et teste le bon fonctionnement des clignotants, du feu arrière et du feu stop. Ensuite, il prend les commandes de la Tiger et la déplace jusqu’à un banc équipé d’un rouleau. Tour à tour, il vérifie le freinage avant et le freinage arrière à l’aide d’un écran. Ce test ressemble comme deux gouttes d’eau à celui pratiqué pour une voiture. Ensuite, il avance de quelques dizaines de centimètres. Grâce à des vérins placés sur le banc de part et d’autre des roues de la moto, l’alignement de celles-ci est vérifié. C’est toujours ok.

Ils sont jolis les clignoteurs à Leds mais malheureusement pas homologués.

Pas homologué

L’étape suivante consiste à placer la moto sur un plateau afin de la soulever. Toujours aux commandes, le responsable du contrôle me demande simplement de sécuriser la droite de la moto pendant qu’il déploie la béquille centrale. Et pour les motos qui ne seraient pas équipées de cet accessoire, le centre dispose de plusieurs modèles de béquilles d’atelier. Vérifiant des éléments techniques comme les joints spi de fourche, les plaquettes de freins, la direction, l’étanchéité des carters moteur, etc… notre homme finit par s’attarder sur les feux clignotants. Et le verdict tombe, ceux-ci ne disposent pas du marquage d’homologation E. Je savais pertinemment que le proprio précédant avait équipé la Triumph de clignoteurs à Led. Il m’avait d’ailleurs fourni ceux d’origine. Mais je n’ai jamais pensé que les modèles à Led n’étaient pas homologués. Bref, je suis fautif et bon pour reprendre un rdv avec une carte rouge valable 15 jours (comme pour une voiture).

En haut le clignoteur d'origine homologué.

Le Graal

Je m’en veux de ne pas avoir pensé à ce détail, mais comme disait Confucius : « l’homme sage apprend de ses erreurs, l’homme plus sage apprend des erreurs des autres ». Donc, chers lecteurs, vous n’aurez pas d’excuse si vous recevez une carte rouge pour la même raison. Finalement, tout se termine bien car j’obtiens – comme pour la première fois – un rdv rapidement. Et après avoir remonté les clignoteurs d’origine, direction Mariembourg où le contrôle de ceux-ci me permettra d’obtenir enfin une carte verte et la demande d’immatriculation (pour mon assureur). Coût total de l’opération : 48,90 € pour le premier contrôle et 15,60 € pour le deuxième.

En conclusion

Cet article n’a pas pour but de critiquer (ou non) la pertinence du contrôle technique pour les 2RM. Mais simplement de vous faire part de ma première expérience à ce sujet. Néanmoins, celle-ci me donne à réfléchir sur plusieurs points. Si le CT semble au départ contraignant pour le vendeur, il pourra d’un autre côté  être un bon argument de vente. Le candidat acheteur aura la certitude de ne pas acheter « un chat dans un sac ». A l’inverse, acheter une moto d’occasion sans CT est toujours un risque et peut-être un signe qu’il y a « anguille sous roche ». Concrètement, l’arrivée du CT a provoqué une hausse du prix de l’occasion. D’abord c’est le professionnel qui à la revente va devoir répercuter le coût de la main d’œuvre supplémentaire. D’après un concessionnaire interrogé à ce sujet, il faut compter pour le passage au CT,  un homme et une camionnette pendant une demi-journée. Ensuite, il y a moins de motos sur le marché de l’occasion en Belgique. Certains n’hésitent pas à revendre leur véhicule à l’étranger au lieu de faire les frais d’une remise en conformité nécessaire pour le passage au CT.

Un conseil, si vous faites des modifications sur votre moto (éclairage, échappement et j’en passe), gardez toujours les pièces d’origine.

 

 

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